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Cette situation est le résultat de la politique conjointe des gouvernements de<br />
droite et des gouvernements sociaux-démocrates. Ces gouvernements n’ont<br />
jamais mis en doute la nécessité d’ouvrir l’économie. Les incitations à l’investissement<br />
et l’orientation vers les pays étrangers ont été au cœur de la politique<br />
économique de ces vingt dernières années. Manifestement, l’acquisition de<br />
capital étranger, l’impact positif sur l’emploi et le maintien de la paix sociale<br />
constituaient des résultats bien appréciés. Toutefois, c’est une politique qui<br />
vaut pour une époque paisible. Dans des périodes difficiles, la situation des<br />
économies ayant une forte intégration dans la division internationale du travail<br />
est risquée. Selon une analyse effectuée à la demande des syndicats tchèques,<br />
l’économie tchèque est devenue un simple complément d’économies plus fortes<br />
(en particulier de l’économie allemande). L’économie tchèque remplit une<br />
fonction de réserve utilisée principalement en période d’expansion et abandonnée<br />
en période de crise. C’est particulièrement vrai si la productivité du travail<br />
national ne s’améliore pas suffisamment et si son avantage comparatif est surtout<br />
fondé sur les faibles coûts de la main‐d’œuvre. C’est le cas de tous les pays<br />
de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Est qui subissent les conséquences de<br />
l’ouverture unilatérale de leur économie. C’est mis en évidence, entre autres, par<br />
un déclin de 3 % en Hongrie, de 5 à 10 % dans les États baltes, la faillite potentielle<br />
de la Lettonie, la situation très difficile de la Roumanie, et le déclin de plus<br />
de 10 % de la production industrielle en Slovaquie. Les chiffres récents de la<br />
République tchèque révèlent un ralentissement de la croissance du PIB en 2008 :<br />
une croissance de 4,9 % au premier trimestre mais de 0,7 % seulement au quatrième<br />
trimestre.<br />
Cette décennie a été témoin de transferts parmi les groupes sociaux. Il serait<br />
simplificateur et incorrect de dire que la richesse de certains de ces groupes<br />
a décliné. À quelques exceptions près, dans l’ensemble, soit leur richesse a<br />
stagné, soit leur taux de croissance a diminué (par exemple au sein de la population<br />
rurale, des classes laborieuses traditionnelles, des retraités.) En règle générale,<br />
il n’existe pas de tendance générale à travers l’ensemble du territoire.<br />
Ce phénomène varie selon les régions. Cependant, le fait est que des régions<br />
pauvres ont commencé à apparaître tandis que la région de Prague a connu<br />
un taux de croissance supérieur à la moyenne européenne. La société tchèque<br />
se situe toujours parmi les plus égalitaires. Ceci a été confirmé par une étude<br />
comparative de données économiques et statistiques ainsi que par des experts.<br />
Toutefois, de nombreux Tchèques ne le ressentent pas ainsi. La majeure partie<br />
de la société tchèque voit le fossé entre les riches et les pauvres se creuser et<br />
considèrent cette situation comme injuste et indésirable.<br />
Les résultats d’un récent sondage auprès de l’opinion publique (KSP, 2007)<br />
demandant aux gens de se classer sur une échelle de riche à pauvre ont montré<br />
que deux cinquièmes des personnes interrogées se définissaient comme plus<br />
pauvres qu’auparavant.<br />
La crise et la République tchèque : un point de vue politique de gauche