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L’Espagne a un autre défi à relever : la redéfinition de sa géographie économique.<br />

Les marchés étrangers ne doivent pas être l’axe économique majeur,<br />

mais plutôt les marchés intérieurs. Plus précisément, le rôle des circuits économiques<br />

locaux basés sur les municipalités et les groupements de communes.<br />

La municipalité est à la base des traditions populaires et démocratiques<br />

espagnoles ; elle est le meilleur moyen de faire participer les habitants aux affaires<br />

publiques. Mais cela nécessite que les lieux de travail soient à proximité<br />

des logements et que de nouvelles infrastructures durables soient développées<br />

dans les quartiers. Cela permettra de réduire les dépenses énergétiques et les<br />

émissions de gaz à effet de serre, de diminuer le temps de transport et de concilier<br />

le travail avec les loisirs et la vie familiale. Un profond changement dans la<br />

géographie économique et celle de l’habitat est nécessaire ; c’est une mutation<br />

qui prendra deux générations et qui créera des emplois en nombre important.<br />

L’Europe et la gauche espagnole<br />

Ce projet doit être coordonné avec d’autres à l’échelle européenne. Il semble<br />

très difficile à réaliser si les autres pays poursuivent des politiques agressivement<br />

axées sur les excédents extérieurs. Des salaires plus élevés ne créeront<br />

pas d’emplois en Espagne mais dans les centres de production d’Europe, à<br />

moins que les autres pays développent leurs propres marchés intérieurs par la<br />

hausse des salaires et l’annulation des stratégies concurrentielles néocorporatistes.<br />

Sinon, les déséquilibres actuels s’accroîtront encore.<br />

C’est un sérieux défi pour la gauche européenne, y compris les syndicats.<br />

Une définition plus concrète de la solidarité européenne est nécessaire : un<br />

meilleur ajustement de la balance commerciale et l’abandon des projets néoconcurrentiels<br />

en cours chers à la CES. Cela signifie que non seulement le<br />

nombre d’emplois de meilleure qualité doit s’accroître mais qu’il doit aussi<br />

être mieux réparti à travers toute l’Europe. L’inégalité de concentration de<br />

l’activité productive s’est renforcée au cours des dernières décennies de gestion<br />

néolibérale. Il ne peut pas y avoir de projet commun en Europe, à moins<br />

que cette géographie productive ne change et que les décisions politiques,<br />

économiques et technologiques ne soient prises dans des régions plus diversifiées.<br />

Bien sûr, cela demande une coordination des politiques fiscales et<br />

d’autres mesures de démocratisation qui ont été depuis longtemps préconisées<br />

par la gauche européenne. La crise engendre un mouvement centrifuge et<br />

une tendance vers le protectionnisme. La gauche doit les rejeter, mais ce n’est<br />

pas en contradiction avec la nécessité de renforcer les circuits économiques<br />

locaux. Le cosmopolitisme et la solidarité sont compatibles avec la proximité<br />

et une économie moins orientée vers l’exportation.<br />

Crise finanicère et refonte de la société du travail en Espagne

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