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Travail et globalisation
Gian Franco Benzi
Le réseau « Travail et globalisation », à l’occasion du Forum mondial de
Nairobi en janvier 2007, est né de la nécessité de mettre en communication
entre elles, à l’échelle mondiale, les différentes expériences de travail
encore trop fragmentaires, du travail stable au travail occasionnel. Avant de
rechercher des traits communs et de déterminer une plate-forme qui traduise
les objectifs et les actions des différentes forces, il faut commencer par analyser
l’interruption du processus de dévalorisation du travail que la phase néolibérale
porte en elle.
En second lieu, il est devenu essentiel de mieux comprendre et de chercher
à renforcer l’actuelle représentation du travail afin d’atteindre celle qui est
nécessaire pour répondre aux extraordinaires sollicitations dues aux processus
d’intensification des rythmes et à son constant appauvrissement matériel et
professionnel avec la configuration d’une figure sociale spécifique représentée
par le « travailleur pauvre ». Il suffit de penser à la dévastatrice hausse du
travail informel et illégal avec ses difficultés de définition, avant même sa représentation
organisée, en ayant conscience qu’il ne s’agit pas d’une condition
transitoire mais d’une condition dominante et permanente. Il y a urgence à
réinventer la forme et la dimension de la protection du travail que nous avons
connues jusqu’à présent.
Je pense aux renouvellements de représentation les plus réussis : celle, en
Inde, des travailleuses et des travailleurs à domicile qui a conduit à la naissance
du SEWA (syndicat aujourd’hui membre de la confédération syndicale