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282<br />
Julio Gambina<br />
L’articulation diverse et parfois contradictoire de ces deux orientations du<br />
développement régional, qui a une prétention d’alternative, met en parallèle<br />
tout un ensemble de propositions et d’objectifs en construction, avec une expérience<br />
insuffisante pour pouvoir dresser un bilan définitif.<br />
Nous faisons d’abord référence à l’ALBA (Alternative Bolivarienne pour<br />
l’Amérique), commencée avec des protocoles de coopération entre Cuba et<br />
le Venezuela fin 2004 et progressivement élargie à la Bolivie (qui intégra le<br />
concept de « Traités commerciaux des peuples »), au Nicaragua, au Honduras<br />
et à la Dominique. Ce projet inclut d’autre part, à titre d’observateurs, plusieurs<br />
pays ; ainsi qu’une banque récemment constituée afin d’assurer les<br />
financements conclus dans le cadre de l’accord d’intégration. On reconnaît<br />
aux États dits « subnationaux » la possibilité d’intégrer l’ALBA, ainsi qu’aux<br />
mouvements populaires, indépendamment de la présence dans l’organisation<br />
des États dont ils sont membres. Il existe un « Conseil des mouvements » à<br />
l’ALBA.<br />
Deuxièmement, nous faisons également référence aux stratégies de régionalisation<br />
des initiatives de production et de financement conjoints, au-delà des<br />
orientations assumées par chaque pays, c’est-à-dire capitalisme ou socialisme.<br />
Cela concerne notamment la proposition de coordination pétrolière, proposée<br />
par le Venezuela et qui s’est davantage développée en Amérique centrale<br />
qu’en Amérique du Sud. Il en va de même pour l’intégration en matière de<br />
communications, avec l’installation de Telesur qui s’est développée différemment<br />
dans les pays associés. Le plus grand projet – actuellement gelé – est sans<br />
doute la décision d’aller vers une « Banque du Sud » dont la volonté intégrative<br />
a été rejointe par sept chefs d’État de la région le 9 décembre 2007 et qui<br />
n’a toujours pas réussi à définir des objectifs et des modalités de fonctionnement<br />
précis.<br />
En troisième lieu, on peut penser aux stratégies intégratives avec une hégémonie<br />
du néodéveloppementalisme qui implique plusieurs pays ayant adopté une<br />
orientation radicale. On peut souligner dans cette optique le MERCOSUR 7 et<br />
l’UNASUR 8 . Dans le premier cas il s’agit d’une expérience caractérisée par<br />
son origine néolibérale en 1991 et par son questionnement permanent – remise<br />
en cause due aux changements gouvernementaux ayant eu lieu depuis 2003<br />
mais aussi et surtout à l’intégration du Venezuela (décision qui dépend encore<br />
de l’approbation par le Sénat brésilien). Dans le second cas, tous les pays ont<br />
été intégrés avec un équilibre entre les initiatives régionales de confrontation<br />
avec la politique étrangère américaine et les logiques de défense des autonomies<br />
et souverainetés des pays la composant.<br />
Dans les deux cas, la volonté politique est supérieure à la réalité des transformations<br />
réalisées en vue d’une intégration alternative, beaucoup moins orientée<br />
vers la transition anticapitaliste. Sans s’enraciner dans la région, Cuba est<br />
un acteur clé dans les initiatives mises en place par ces deux dispositifs. Cuba