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d’aliénation que celle décrite par Fanon à propos de la décolonisation : tout en
voulant se libérer de la colonisation, les colonisés avaient intégré le fait que les
colons étaient supérieurs, qu’ils étaient nécessaires. Ne pensons-nous pas bien
souvent que nous n’avons pas toutes les clés pour décider et que le patron, lui,
les a (compétence, technicité, connaissance des paramètres) Que fait-on de
l’expertise du quotidien dans l’entreprise
Aujourd’hui, l’échec du capitalisme via la crise financière peut permettre de
remettre en cause la légitimité du patronat ; encore faut-il qu’il y ait un travail
d’appropriation concernant la notion de démocratie économique, impulsé et
soutenu par le mouvement progressiste.
Ce travail se passe dans l’entreprise mais aussi dans les changements institutionnels
nécessaires ; ce qui suppose entre autres un dépassement de notre République
fondée sur des pouvoirs uniquement délégataires et centrée sur la propriété privée,
même s’il y a une reconnaissance, en principe, d’égalité de droit.
La question qui est devant nous est la question du pouvoir, du sens donné
à la société. Cette question est à travailler en croisant nos différents niveaux
d’intervention : syndicalisme, mouvement social, élu régional ou européen,
agent des services publics, chercheurs…
Comment le concept de démocratie économique peut-il nous aider à dépasser
le capitalisme en s’appuyant sur la crise de légitimité qu’il traverse face à
la crise
Démocratie participative et démocratie économique
Comment concevoir l’articulation entre lutte syndicale revendicative et
nouvelle forme de démocratie à conquérir : de nouveaux pouvoirs pour les
salariés et les citoyens (Christian Pilichowski, syndicaliste)
L’activité syndicale se concentre autour de luttes pour réparer les conséquences
de l’exploitation (salaires, temps de travail par exemple). Ces luttes
portent en elles un contenu profondément transformateur. On peut caractériser
l’action syndicale comme réparatrice et transformatrice.
Cette dernière dimension prend toute son importance dans le contexte de
crise actuel. Cette crise est globale en ce sens qu’elle touche toutes les parties
du monde, tous les secteurs d’activité. Elle est financière, économique, écologique,
sociale et politique. C’est la crise d’un modèle de développement qui
porte atteinte aux êtres humains et détruit la planète. Cette société – le capitalisme
– vise à une extension sans limite de la sphère marchande. Ce modèle
a failli, il faut en changer. Pour en changer, il faut repartir d’une logique qui
se fonde sur la réponse aux besoins et l’épanouissement des êtres humains et
qui affirme la primauté des critères d’efficacité sociale, environnementale et
économique lors de toutes prises de décisions.
Syndicalement, nous avons structuré nos repères revendicatifs à partir d’un
ensemble de droits dont l’effectivité doit être garantie. Droits liés au travail,