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Marxisme critique postsoviétique
La crise systémique du capitalisme et la
nouvelle compréhension des prérequis globaux
pour un socialisme du 21e siècle
Alexander Buzgalin
Contradictions du marxisme soviétique et du marxisme postsoviétique
Après l’effondrement de l’URSS, la Russie est devenue un pays semi-périphérique
sous de multiples aspects : économique, politique, social et aussi
théorique. Pour les chercheurs de gauche, cette situation a été très dramatique
parce que nous avons été (et sous de nombreux aspects sommes encore)
soumis à une double pression. Nous sommes soumis à l’idéologie et à
la théorie néolibérales, et nous sommes très isolés du marxisme occidental
et d’autres théories de gauche. De plus, nous avons l’héritage très contradictoire
du « marxisme-léninisme » soviétique. Nous avons aussi quelques conditions
préalables à un développement réussi. La plus importante est l’existence
d’oeuvres créatrices et critiques d’un marxisme soviétique critique anti-stalinien
élaboré par des gens peu connus à l’Ouest (comme Evald Ilienkov,
Mikchail Lifshitz et d’autres).
Sur cette base et sur la base d’un dialogue récent, mais limité, avec les collègues
de l’Ouest, l’école du marxisme critique post-soviétique s’est développée
au cours des dix-sept dernières années. Notre base d’organisation est essentiellement
la revue de gauche trimestrielle Alternatives, régulièrement publiée
depuis plus de dix-sept ans, et le mouvement social de Russie (qui soutient les
initiatives sociales alternatives), très intégrés, avec d’autres nouveaux mouvements
sociaux, au forum social de Russie. Notre école est caractérisée par son
adhésion aux principes bien connus du socialisme (comme nouveau type de
société, de personnalité et de développement), à la démocratie (avec l’accent