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Lutz Brangsch<br />

une résistance amplifiée, sont généralement absents. Mais, en même temps,<br />

l’interconnexion est déjà si étroite que la crise dans cette région devient le<br />

problème de l’UE dans son ensemble. L’Autriche, par exemple, est déjà fortement<br />

touchée par les effets de la crise dans cette région. L’Allemagne aussi<br />

devra faire face à l’effondrement de ses exportations vers ces pays.<br />

Cette contradiction s’exprime sous la forme de débats sur un protectionnisme<br />

effectif ou prétendu. Dans une contribution de Mirek Topolanek, ministre<br />

Président de la République Tchèque et actuel président du Conseil de l’UE,<br />

il est indiqué : « Au lieu de farfouiller, impuissants, dans le noir et d’avancer<br />

en tâtonnant, accumulant erreurs et échecs, nous devons, à mon avis,<br />

raison garder et préserver notre discipline. Font partie d’une telle pratique<br />

les règles fiscales (le pacte de stabilité), un marché libre sans barrières ainsi<br />

qu’une concurrence loyale sans protectionnisme et sans subventions aléatoires<br />

et incontrôlées » 10 . Il reste à savoir quelles illusions Topolanek réserve à la<br />

Tchéquie en parlant ainsi. La seule chose qui lui importe en fin de compte est<br />

de transférer les problèmes d’un pays à un autre. Si aujourd’hui on dit souvent<br />

que le problème serait l’excédent commercial de l’Allemagne, il faut naturellement<br />

dire nettement que, avec la stratégie de Lisbonne, les États membres<br />

ont créé, ensemble, le cadre qui permet cette suprématie et qui la met au défi.<br />

Car c’est justement ce qui résulte d’un marché commun au sens de la stratégie<br />

de Lisbonne. Ensuite, et sans aucune objection, on a reproduit, par la volonté<br />

commune, le rapport existant entre l’Allemagne et les autres États membres,<br />

entre cette UE et d’autres régions du monde, par exemple le Tiers Monde.<br />

C’est cette logique interne de la stratégie de l’UE qui est le problème. Si l’on<br />

veut le marché libre, ce marché libre produira la suprématie de l’une des parties<br />

; si on ne veut pas cela, un marché libre est, au mieux, une figure idéologique.<br />

Dans les conditions de l’asymétrie extrême, réelle, de la puissance<br />

économique, cela signifie, en temps de crise, se décharger de la crise sur les<br />

plus faibles – et ce sont précisément les nouveaux États membres d’Europe de<br />

l’Est. Que ces derniers tentent de frapper les « anciens » États membres avec<br />

leurs propres armes est compréhensible mais peu prometteur de succès. Mais<br />

surtout cela ne résout pas le problème.<br />

Mais, d’une certaine manière, Topolanek a parfaitement identifié le problème.<br />

Celui-ci se situe dans le fait que des questions fondamentales de l’identité<br />

de l’UE n’ont pas été clarifiées. Est-ce que l’on veut un espace économique<br />

et social unitaire ou une fédération d’États Doit-on avoir une stratégie commune<br />

ou une concurrence complète Est-ce que l’on souhaite renoncer au<br />

social pour sauver les économies <br />

À ces questions tentent de répondre des propositions qui exigent une régulation<br />

d’une qualité nouvelle. On exige une meilleure coordination entre<br />

les organes de surveillance, on demande la création de nouveaux organes de<br />

surveillance, ou on revendique même une nouvelle gouvernance économi-

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