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Une définanciarisation nécessitera de se concentrer sur des faits fondamentaux.<br />

Le chômage mondial est actuellement estimé à 50 millions, ce qui est<br />

dramatique pour les personnes concernées. Mais cela montre aussi combien<br />

ce chiffre est limité face aux 2 milliards de personnes en grande pauvreté dans<br />

le monde. Toutefois, considérant le nombre de « postes » qui seraient créés s’il<br />

existait un système destiné à héberger et nourrir ces 2 milliards de personnes,<br />

le monde aurait besoin que ces 50 millions de chômeurs actuels travaillent,<br />

plus encore un milliard de travailleurs.<br />

Notre crise financière pourrait-elle favoriser le passage vers un nouveau<br />

type d’ordre social <br />

Elle pourrait nous aider à nous recentrer sur ce qui doit être fait pour héberger<br />

tous ces gens, nettoyer notre eau, rendre nos bâtiments et nos villes écologiques,<br />

développer une agriculture durable, y compris l’agriculture urbaine, offrir des<br />

soins médicaux à chacun, etc. Elle emploierait tous ceux qui veulent travailler. Au<br />

vu de tout le travail nécessaire, la notion de chômage de masse a peu de sens.<br />

L’Histoire suggère qu’une économie de marché dictée par la maximisation<br />

des profits ne nous y conduit pas. Mais elle nous montre aussi que l’association<br />

de marché et d’État-providence fort a déjà fait ses preuves, comme c’est<br />

le cas dans les pays scandinaves. Même si ces sociétés deviennent elles aussi<br />

plus inégales, elles disposent d’une base solide en deçà de laquelle les autorités<br />

ne laisseront pas tomber la population.<br />

Pour accomplir le travail qui doit être fait, il est nécessaire d’entrer dans un<br />

espace économique radicalement différent de celui de la haute finance. Par<br />

exemple, le débat actuellement mené en Europe occidentale et aux États-Unis<br />

sur la sauvegarde du système financier ne semble envisager qu’une solution<br />

financière. Dans le monde où nous vivons, les solutions financières impliquent<br />

des billions, plusieurs billions de dollars, d’euros ou de livres sterling.<br />

Mais la croissance de nos économies requiert (seulement) des milliards.<br />

Même dans un vaste pays comme les États-Unis, la vision de la crise en<br />

termes d’économie s’envisage en milliards et non en billions comme dans<br />

la haute finance. De plus, les États-Unis démarrent d’assez bas, d’une économie<br />

où un tiers des lieux de travail sont en dessous de la norme, ce qui<br />

place le pays en 47 e position pour les accidents du travail, y compris mortels.<br />

Ses infrastructures se classent entre le médiocre et le mauvais. En 2007, par<br />

exemple, 26 % des 599 893 ponts de la nation étaient jugés structurellement<br />

déficients ou fonctionnellement obsolètes : 20 milliards de dollars seraient nécessaires<br />

pour les réparer. En revanche, nous avons prêté 8 billions de dollars<br />

à nos banques et cela n’a rien changé à la crise financière. Même les besoins<br />

basiques des États-Unis pour la modernisation de leurs médiocres infrastructures<br />

sont de l’ordre de milliards de dollars, non de billions.<br />

Retour à l’accumulation primitive et instruments financiers complexes

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