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au sein de l’ONU. Ces derniers sont en totale contradiction avec l’accélération<br />

de la dérégulation et des réformes législatives et judiciaires (surtout jurisprudentielles)<br />

favorisant la libre circulation des capitaux.<br />

L’agression du capital portant sur l’exploitation des travailleurs et des ressources<br />

naturelles en vue d’atteindre ses objectifs propres met en lumière le<br />

fait qu’il ne s’agit pas uniquement d’une crise économique mais bien d’une<br />

crise systémique. La réponse du capital, au-delà de quelques nationalisations<br />

proposées par les États capitalistes, est stratégique : il cherche à mettre en<br />

place de nouvelles conditions économiques et politiques afin de continuer à<br />

faire avancer le capital. Et ce, quels qu’en soient les coûts sociaux et environnementaux<br />

directement corrélés.<br />

Récemment, le prix Nobel d’économie 2008 3 signalait : « Lorsque je lis les<br />

commentaires récents concernant la politique financière des hauts fonctionnaires<br />

[du gouvernement] d’Obama, je me sens dans un tunnel : c’est comme<br />

si nous étions toujours en 2005, qu’Allan Greenspan était le maître, et les banquiers<br />

des héros du capitalisme ». Cet analyste fait notamment référence aux<br />

propos du « Mr Économie » aux États-Unis, qui avait affirmé : « Nous avons<br />

un système financier dirigé par des actionnaires privés et conduit par des instances<br />

privées ; et nous voudrions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour<br />

conserver ce système » (sic). Ce qui, venant de Timothy Geithner (secrétaire<br />

au Trésor américain), est d’autant plus paradoxal que celui-ci s’apprêtait au<br />

même moment à solliciter les contribuables pour compenser les pertes pharaoniques<br />

de ce même système.<br />

De son côté, le Washington Post indique que Geithner et Lawrence Summer<br />

(principal conseiller économique de Barack Obama) « considèrent que les<br />

États sont de mauvais gestionnaires de banques », très probablement par opposition<br />

aux génies du secteur privé qui se sont ingéniés à perdre plus d’un<br />

milliard de dollars en quelques années. Paul Krugman exige d’aller dans le<br />

sens des nationalisations temporaires puis de reprivatiser.<br />

Dans une autre orientation, mais toujours dans le cadre du système capitaliste,<br />

Jeffrey Sachs 4 suggère qu’« un des apports historiques du président<br />

Barack Obama sera une impressionnante démonstration de malabarisme politique<br />

: convertir la sinistre crise économique en ouverture d’une ère de développement<br />

durable. Son paquet de relance macroéconomique pourrait ou non<br />

amortir la récession et il n’y a aucun doute que commencent d’âpres luttes<br />

entre les partis pour définir les priorités. Mais Obama a déjà fixé le nouveau<br />

chemin en réorientant l’économie, de la consommation des ménages vers les<br />

investissements publics concentrés dans les secteurs-clés qui sont autant de<br />

défis : énergie, climat, production agroalimentaire, eau, biodiversité. »<br />

Il ajoute que « ce qui est en train de prendre forme n’est rien de moins qu’un<br />

modèle de capitalisme du 21 e siècle, conciliant les deux objectifs du développement<br />

économique et de la durabilité ». Il suggère enfin qu’il faut res-<br />

Amérique latine et Caraïbes, des alternatives face à la crise

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