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Daniel Ankarloo, Patrik Vulkan<br />

une surprise sont les économistes, parce que des crises comme celle-là ne font<br />

pas partie de leurs modèles et de leurs équations, sauf si quelqu’un, disons<br />

l’État, « déforme » le marché. Il reste encore un certain nombre d’économistes<br />

de droite qui essaient de dire que cette crise ne prouve pas que le marché ne<br />

fonctionne pas et que ceux qui doivent être blâmés sont les gouvernements régulateurs.<br />

Mais pratiquement personne ne les écoute plus. Si l’on se souvient<br />

d’un passé récent, il y a effectivement eu des économistes et des analystes<br />

financiers qui faisaient remarquer que le système américain ne pourrait pas<br />

continuer à prêter autant d’argent à autant de gens, à des gens qui ne semblent<br />

pas avoir les moyens de rembourser ces prêts.<br />

Il faut aussi rappeler que les États-Unis, en tant qu’État, ont une dette gigantesque,<br />

extérieure et intérieure, et que cette situation commence à devenir<br />

de plus en plus alarmante. Aucun autre pays n’aurait pu accumuler autant de<br />

dettes à l’égard du reste du monde. Pour cette raison il n’est pas surprenant<br />

qu’une telle bulle ait éclaté, bien qu’il fût difficile de prédire le moment précis<br />

où cela surviendrait.<br />

Patrik Vulkan : Que dire du rôle joué par les médias Jusqu’à une époque très<br />

récente, la quasi-totalité des <strong>journal</strong>istes financiers décrivait, presque unanimement,<br />

le système économique comme stable.<br />

Daniel Ankarloo : C’est un exemple de ce que j’appellerais un mythe du marché.<br />

Il y a toujours eu une fable relative aux marchés financiers, aux emprunts<br />

et à l’épargne en actions, affirmant que ces systèmes sont sains et que c’est en<br />

toute sécurité que l’on peut investir son argent dans des actions pour rembourser<br />

les prêts de sa maison. Dans le cadre théorique actuellement admis, cette<br />

pratique a toujours constitué un point de départ. Dès qu’une bulle comme celle-là<br />

commence à enfler, il serait très important de commencer à spéculer dès<br />

le début du processus pour réaliser des profits. Le système est donc rationnel,<br />

bien que de manière perverse – ce que beaucoup de commentateurs de droite<br />

oublient de dire ensuite. Et il y a toujours ceux qui sont venus trop tard, qui ont<br />

emprunté de l’argent sur des valeurs immobilières surévaluées et qui, maintenant,<br />

voient leurs actifs s’effondrer. Ce sont eux les grands perdants.<br />

Mais les médias, les <strong>journal</strong>istes financiers, ne sont pas un facteur déterminant,<br />

même s’il est vrai qu’ils n’ont pas fait leur travail correctement. Les médias<br />

ont toujours proclamé que le système de crédit et de prêts est « robuste »,<br />

du moins sur le long terme. Ce ne sont pas eux qui ont donné l’alerte. Ils n’ont<br />

pas fait remarquer que cela ne pouvait pas continuer ainsi, au contraire. Mais<br />

je ne suis pas sûr que les <strong>journal</strong>istes ont exercé une influence sur les décisions<br />

d’investissement ou sur les prêts. Pour les pauvres aux Etats-Unis il s’agissait<br />

avant tout de trouver un lieu pour vivre, et pour les investisseurs plus actifs et<br />

les spéculateurs, cela a été un moyen pour faire de l’argent. C’est ce qu’ils ont<br />

fait, ce que beaucoup de gens oublient maintenant.

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