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UNICEF-Rap 185x255•Tome1.indd - Oxford Policy Management

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Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’IvoireUne étude d’évaluation des cantines (RCI et al, 2010) a estimé les coûts des cantines (12,8 milliardsde FCFA en 2005), lorsqu’il y avait un niveau de couverture équivalente à seulement 50%, commedes charges « que ni l’Etat, ni les partenaires financiers, ni à fortiori les seuls parents d’élèves, nepeuvent s’engager à supporter de façon pérenne ». Il est à noter, néanmoins, que ces dépensesconstituaient moins de 0,2% du PIB, ce qui suggère que la faisabilité budgétaire est plutôt unequestion de priorité politique. En outre, la stratégie entreprise par le PIPCS, qui promeut l’autonomisationdes cantines par la production vivrière communautaire, pourrait contribuer à soulagerles charges de l’Etat à long terme.Troisièmement, d’autres mesures de nature transversale (l’introduction de transferts monétaireset la suppression des obstacles à la scolarisation liés à l’état civil) devraient jouer un rôlecomplémentaire. Les simulations (Hodges et al, 2011) ont montré que des transferts sociauxmonétaires ciblées aux ménages les plus pauvres auraient des retombées positives sur lafréquentation scolaire. En ce qui concerne l’état civil, il faut assurer que les directeurs des écolesappliquent la directive du Ministère de l’Education Nationale de ne plus faire obstacle à l’inscriptiondes enfants au CP1 pour défaut d’extraits d’acte de naissance. A plus long terme, il faut renforceret rendre plus accessible le système d’état civil.Quatrièmement, il est difficile de comprendre la raison de la décision prise en septembre2011 de réinstaurer le port obligatoire de la tenue scolaire. Cette mesure semble aller à l’encontrede l’objectif de réduire les frais laissés à la charge des familles, notamment dans l’absence demesures d’accompagnement telles que la distribution ciblée d’uniformes gratuits (mesure miseen œuvre à large échelle dans le Ghana voisin) ou la détaxation des prix des tissus d’uniformes.Compte tenu des difficultés de ciblage déjà évoquées, il semble beaucoup plus simple d’annulerle port obligatoire de la tenue scolaire en vue de promouvoir la scolarisation primaire universelle.Cinquièmement, les mesures de promotion de l’accès à l’enseignement devraient inclure desactions spécifiques à l’endroit de la jeune fille. Cette attention accordée à la jeune fille inclutle maintien des internats pour filles, la multiplication des établissements scolaires spécialement pourfilles et la distribution gratuite de rations sèches aux filles ayant atteint un certain niveau scolaire.La gratuité du certificat médical de grossesse exigé par les écoles après un accouchement, quicouteactuellement 30 000 FCFA, pourrait aussi contribuer à faciliter la reprise des cours parde nombreuses jeunes filles mères.Sixièmement, il serait logique d’étendre les mesures de protection sociale au volet alphabétisation,compte tenu des taux élevés d’analphabètes, surtout parmi les femmes, et la relationimportante entre niveau d’instruction, niveau de vie et risques sociaux (voir la section 3.2.5).En plus des contraintes au niveau de l’offre (manque d’enseignants compétents, de matérieldidactique, etc.), l’alphabétisation n’est pas actuellement gratuite. La mise en place d’un programmenational d’alphabétisation ambitieux, gratuit et qui reprend à son compte les expérimentationsles plus réussies serait un moyen complémentaire pour atteindre l’éducation pour tous.6.6 Mesures pour assurer un accès abordable et équitableaux services de santéIl est urgent d’adopter une politique cohérente et réaliste pour assurer l’accessibilité financièreaux soins, surtout aux plus vulnérables : La première version du texte de la nouvelle PolitiqueNationale de Santé énonce comme une de ses priorités celle d’ « améliorer l’accessibilité financièreet l’utilisation des services de santé » mais ne clarifie pas comment le faire, se limitant à indiquer qu’ils’agit de développer et de mettre en place à échelle la couverture du risque maladie, qui« doit faire l’objet d’une étude » mais « pourrait être un dispositif national d’assurance ou un appuiaux mutuelles de santé ou encore la création d’un filet de sécurité pour les plus pauvres (Fondsd’Equité Sanitaire ou gratuité de certains soins) » (MSLS, 2011b, p. 29). En fait, il semble qu’onait peu avancé depuis les réflexions menées vers la fin des années 90 qui avaient conduità la création (juridique) de l’AMU en 2001.84

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