Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’IvoireEn Côte d’Ivoire, les frais aux usagers dans les services publics de santé ont été abolis dèsl’investiture du nouveau gouvernement en avril 2011, comme mesure de protection du droit d’accèsdes populations aux soins de santé. Cependant, le manque de planification de cette mesureradicale, introduite subitement comme mesure d’urgence post-crise, a créé quelques difficultésau niveau de l’offre des services, et a compromis son efficacité dans la pratique. Cette expériencesouligne l’importance des mesures d’accompagnement (renforcement du financement, desressources humaines et de l’approvisionnement en médicaments) pour faire face à la hausse de lademande déclenchée par n’importe quelle mesure d’allègement des barrières financières d’accèsaux soins de santé (voir la section 4.7).Les travaux publics à haute intensité de main d’œuvre (HIMO) sont un autre type detransfert, conditionné sur le travail. Les programmes HIMO visent à permettre aux ménagespauvres ayant une capacité de travail de se prendre en charge, tout en contribuant à laformation des bénéficiaires et à la construction ou à l’entretien d’infrastructures. Dans les paysà faible revenu, ces programmes sont conçus principalement pour améliorer la sécurité alimentaireen milieu rural à travers la création d’emplois temporaires à large échelle pendant la périodede soudure, bien que des variantes de ces types de programmes existent aussi en milieu urbainet donc moins liés au calendrier agricole. L’exemple le plus large d’un programme HIMO enAfrique est celui du Programme de Filets de Sécurité Productifs en Ethiopie (PSNP), qui effectuedes transferts en espèces et en vivres à environ 8 millions de bénéficiaires pendant la période desoudure en contrepartie de leur participation à des projets locaux de construction ou d’entretiend’infrastructures ou de protection environnementale (Ellis et al, 2009).2.2.3 Services d’action socialeLes services d’action sociale constituent la branche « non monétaire » de la protection socialeet englobent une large gamme de programmes de prévention et de réponse à des risquesqui affectent des groupes vulnérables spécifiques. Incluant des campagnes de conscientisation,des actions d’appui psychosocial, des programmes de soutien aux familles et d’autres typesd’intervention, ces programmes font face aux risques essentiellement de caractère social ouculturel (violence domestique, mariages précoces, enfants vivant dans la rue, etc.) et quelquefoiséconomique (dans le cas de la traite et du travail des enfants, par exemple). En Afrique, cesprogrammes sont généralement de petite envergure, éparpillés, peu coordonnés et difficilesà pérenniser dû au fait qu’ils sont souvent financés sous forme de « projets » par les partenairesau développement et mis en œuvre par des ONG.2.2.4 Cadre juridiqueCes différents types de programmes, mécanismes et mesures de politique sont complémentéspar le cadre juridique de protection, qui inclut souvent, à titre d’exemple, des lois et décretsprotégeant les droits des enfants, des femmes, des personnes handicapées, des travailleurset d’autres groupes sociaux. Dans la plupart des pays africains, ce cadre juridique existedéjà en grande partie (et est souvent renforcé par la ratification de conventions internationalesdans les mêmes domaines). Cependant, la capacité administrative d’assurer la mise en œuvrede ces dispositions juridiques est souvent très faible.2.2.5 Comment la protection sociale se distingue de l’action humanitaireDans le contexte post-crise de la Côte d’Ivoire, où les secours d’urgence aux populations restentimportants, la question de la relation de l’action humanitaire à la protection sociale requiert de brèvesremarques. La distribution de vivres et d’autres biens aux populations déplacées, de retour ou autrementsinistrées peut être vue comme un type de « transferts » (en nature) et en fait être classifiée commeprotection sociale dans le système international de « classification des fonctions des administrationspubliques » (COFOG) utilisé dans les comptes des finances publiques et la comptabilité nationale.7
Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’IvoireCependant, en fonction de définitions plus strictes de la protection sociale qui mettent en exerguela nature soutenue des mesures de protection sociale dans l’optique de renforcement descapacités à long terme, l’action humanitaire est de nature très différente en raison de soncaractère ponctuel et uniquement réactif. Il est néanmoins évident que quelques types d’assistancesociale, tels que la prestation d’appuis ponctuels aux indigents, dont s’occupent presque tousles ministères des affaires sociales en Afrique, et même les programmes HIMO, qui fournissentsouvent des emplois sur une base très irrégulière, n’arrivent pas toujours à assurer à leursbénéficiaires des appuis soutenus et réguliers dans une optique de « promotion » des capacités.Il existe clairement dans la pratique une zone grise de transition entre les secours de courtterme et les approches plus promotionnelles et à long terme qui caractérisent l’idéal dela protection sociale moderne.8
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