Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’Ivoirede Reconversion Professionnelle et le Programme de Création de Micro Entreprise ne sont plusen activité.• Le PAE, établi en 1991 et financé par le Fonds de Promotion d’Aide à l’Emploi, vise àaméliorer l’employabilité des jeunes diplômés primo demandeurs d’emploi par le biais dufinancement de stages d’apprentissage de 12 mois et d’activités de formation. Selonl’AGEPE, le taux d’insertion post-stage est assez élevé, oscillant entre 30 et 60% (Bossoet Bassa, 2011). Le nombre de stagiaires est cependant très faible : à peine 658 de 1995à 2002 (Gueu Yra, 2008).• Le PRODIGE a été mis en place dans sept localités de l’ouest du pays très affectéespar la crise militaro-politique pour appuyer le retour des populations locales déplacées,la réinsertion des jeunes et le relèvement du tissu économique local. Le projet a appuyéla mise en œuvre de 98 projets et a créé environ 2000 emplois, selon le Ministère chargéde l’Emploi (Bosso et Bassa, 2011).D’autres programmes, notamment ceux appuyés par l’Agence Nationale de Formation Professionnelle(AGEFOP), promeuvent l’accès à l’emploi par la formation, y compris pour les groupesles plus vulnérables. Il est important à noter également le rôle des Instituts de Formation etd’Education Féminine (IFEF), du Ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, qui donnentaccès à une formation qualifiante à moindre coût pour les filles déscolarisées, non scolariséesou analphabètes). Ces structures sont en forte représentation sur le territoire national (100 dont75 fonctionnelles en 2011) et accueillent 50 filles en moyenne par année.4.5 Les services d’action socialeCette branche de la protection sociale inclut une large gamme de services qui visent àprévenir et répondre aux risques d’abus, de violences, de maltraitance, d’exploitation, dediscrimination ou d’exclusion auxquels de nombreux ivoiriens sont exposés, notamment les enfants(surtout ceux vivant en dehors de la protection d’un cadre familial sain), les femmes, les personnesâgées, les personnes handicapées et les déplacés. Il s’agit, d’une part, de mesures derenforcement des capacités des groupes ou individus les plus vulnérables à ces risques, ainsi quedes familles et des communautés notamment au travers de programmes de communication,d’éducation et de conseil, et, d’autre part, de mesures d’intervention, allant du secours aux victimesà l’appui psychosocial et à la réinsertion sociale ou économique.Dans l’ensemble, ces services semblent bénéficier à une frange limitée des nombreusesfamilles et individus vivant dans une situation à haut risque. Lors de l’étude de cartographiedu système de protection de l’enfant en 2009-10, aucun des répondants consultés au niveaucommunautaire n’a fait référence aux services offerts par les travailleurs sociaux, tant étatiquesque non gouvernementaux (MFFAS, 2010g). Comme indiqué précédemment (section 4.1),les communautés ne se réfèrent que rarement aux structures formelles en cas de violences enversdes enfants par exemple.En Côte d’Ivoire ces services sont très faibles pour de nombreux raisons, parmi lesquelles :la diversité des types de risques ; le grand nombre d’acteurs étatiques et non étatiques (CentresSociaux du Ministère chargé des Affaires Sociales, services sociaux d’autres ministères et descollectivités locales, ONG et confessions religieuses) ; l’absence de cadre politique complet etcohérent pour orienter et prioriser les actions ; le faible niveau de coordination inter et intrasectorielle ; l’insuffisance des ressources financières ; la dépendance à l’aide extérieure ; et lesdifficultés d’assurer la pérennisation des programmes et projets. On trouve donc un grand nombrede petits projets éparpillés, mal coordonnés et limités dans le temps et dans l’espace, quiensemble ne constituent pas véritablement un « système » de services d’action sociale. Les facteursinstitutionnels et financiers qui sous-tendent ces faiblesses sont abordés dans le Chapitre 5.43
Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’IvoireLa plupart des ONG, qui sont les principales destinataires du financement extérieur, ne fournissentpas de services directs aux familles, selon l’étude de cartographie du système de protection del’enfant. 28 Elles se consacrent plutôt à la formation, au plaidoyer et à la coordination (MFFAS,2010g). Dans le cas des Centres Sociaux du Ministère chargé des Affaires Sociales, on noteégalement une dispersion de leurs ressources limitées. Ceci est dû notamment au fait que leurresponsabilité s’étend à la prestation de certains services socio-sanitaires (vaccinations, surveillancepondérale, éducation nutritionnelle) qui recouvrent des fonctions des structures de santéet détournent le personnel des Centres Sociaux de leurs responsabilités principales.Les services existants semblent largement orientés vers un nombre réduit de problèmesspécifiques en raison des incitations du financement extérieur. L’aide des partenairestechniques et financiers (PTF) est concentrée de manière déséquilibrée sur des programmescloisonnés en faveur des OEV (dans le cadre d’un programme conçu de manière étroite etrestrictive pour prendre en compte uniquement les enfants rendus vulnérables en raison duVIH/SIDA), sur le travail des enfants dans les plantations de cacao et café, et sur les violencesbasées sur le genre (VBG). Dans l’absence d’un cadre politique de protection sociale, qui établitdes priorités nationales, et sans financements internes significatifs pour répondre aux besoinsplus larges, ces flux de fonds externes incitent les structures étatiques, notamment les CentresSociaux, et les ONG à orienter la plupart de leurs propres ressources (cadres et travailleurssociaux) à ces programmes au lieu de construire des systèmes plus intégrés et équilibrés. Commeil a été constaté par un Directeur Régional du Ministère chargé des affaires sociales, cité dans lerapport de la cartographie (MFFAS, 2010g, p. 73) : « Le travail des OEV prend pas mal de temps.En principe on devrait traiter toutes les vulnérabilités, mais les OEV sont une cible spécifique au VIH.On n’arrive pas à s’occuper des autres aspects. » L’étude de cartographie a tiré la conclusion quela prédominance des approches ciblées sur des problématiques précises réduit le temps d’interventiondes travailleurs de première ligne (étatiques comme non gouvernementaux) et limite leurcapacité à conformer leurs prestations aux réalités des communautés dans lesquelles ilsinterviennent. La cartographie a constaté, d’ailleurs, que « les problématiques de protectionabordées par les acteurs formels ne correspondent pas forcément aux besoins ressentis parles communautés », parmi lesquels le problème le plus souvent cité dans les groupes dediscussion a été celui de la maltraitance d’enfants (MFFAS, 2010g, p. 101).4.5.1 La prise en charge des OEV du fait du VIH/SIDALe Programme National de prise en charge des Orphelins et autres Enfants rendusVulnérables du fait du VIH/SIDA (PN-OEV) est le programme le mieux financé, impliquantun grand nombre d’acteurs et mobilisant une large partie du temps des travailleurs sociaux.Rattaché au Ministère d’Etat, Ministère d’Etat, Ministère de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Solidarité(MEMEASS), il est largement appuyé techniquement et financièrement par les Etats-Unis à traversle programme PEPFAR. D’autres appuis aux OEV sont financés par la Banque Mondiale, l’<strong>UNICEF</strong>et le Gouvernement ivoirien.Les Centres Sociaux sont responsables de la coordination des 32 plateformes de coordinationlocale des acteurs impliqués dans le PN-OEV et, dans le cas des « Centres Sociaux Restructurés »(voir la section 5.2), ils sont particulièrement impliqués dans le suivi et l’évaluation des activités.Comme indiqué dans la section 2.2.2, le « paquet minimum » des services qu’un OEV devrait recevoir,selon les « standards » établis par le PN-OEV, a été défini selon sept catégories : la nutrition(les vivres, les formations nutritionnelles) ; la santé ; l’éducation (les kits scolaires, les kits d’apprentissage,la formation technique et professionnelle) ; le renforcement économique (le microcrédit,les dons, les activités récréatives) ; le logement (le loyer, les familles d’accueil, les kits hygiéniques,les vêtements) ; l’appui psychosocial (le conseil, l’appui spirituel, les consultations psychologiques) ;et la protection (les documents légaux, l’identification des risques, la promotion de la Conventiondes Droits de l’Enfant, l’éducation sur la maltraitance) (MFFAS, 2009b).28 Seules 6 des 27 ONG interrogées lors de la récente cartographie du système de protection de l’enfant offraient des services directs (MFFAS,2010g).44
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