Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’IvoireEncadré 4.4Quelques expériences prometteuses dans la lutte contre les VBGBien que les VBG ne constituent pas les activités primordiales des Centres Sociaux, ces derniers offrent deréelles opportunités pour la prévention et la prise en charge des VBG. Là où ces actions sont vulgarisées,on observe un véritable engouement. D’une part, la tenue de plusieurs activités connexes ne favorise pasla stigmatisation des victimes. D’autre part, les agents de ces centres, tous formés à l’Institut National deFormation Sociale, possèdent de réelles compétences techniques.Les résultats obtenus dans les bureaux d’écoute (bureaux, centres ou salles d’écoute) sont très positifs,d’autant plus lorsque le bureau d’écoute est intégré au sein d’une mairie ou, mieux, d’un Centre Social.En 2000, l’Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI) a mis en place le projet de cliniquejuridique dans le but de promouvoir les droits humains, principalement ceux de la femme et de l’enfant.Le nombre de demandeurs a augmenté au fil des années, notamment avec le déclenchement de la crise.En 2006, 323 demandes ont été reçues pour bénéficier des services dans le domaine du contentieuxmatrimonial, du divorce et de la séparation de corps, de la garde d’enfants, du droit du travail, et des violencesconjugales. Bien que le rôle joué par la clinique juridique soit indéniable, elle dispose malheureusement depeu de moyens humains, matériels et financiers pour un fonctionnement efficient. Et, même si cela était inscritdans les objectifs du projet initial, l’AFJCI n’est pas encore parvenu à créer d’autres structures à l’intérieur dupays et surtout à mieux vulgariser l’existant.Le Comité de Coordination Locale de prévention et de prise en charge des violences sexistes et sexuellesde Duékoué mis en place en juillet 2005 a contribué à améliorer la détection et la prise en charge des cas deVBG. Ses performances, largement dues à son caractère pluri-institutionnel, pourraient encore être accruesen intégrant la société civile.Le Centre d’Excellence des Femmes de Man (CEFM) a été créé en 2006 à l’initiative de l’ONG IFS(International Friendship Service). Le centre, situé sur la voie principale de la ville, vise à promouvoir les droitsde la femme et de la jeune fille, appuyer et soutenir les femmes démunies du fait de la guerre et appuyer auplan organisationnel les groupements de femmes par un soutien matériel et financier et la formation aux AGR.Depuis 2008, la DEPG met en place une expérience pilote avec la création d’une structure de prise encharge holistique dénommée Centre de Prévention et d’Assistance aux Victimes des Violences Sexuelles(Centre PAVVIOS) avec l’implication d’autorités locales (mairie) et d’autres structures étatiques (services desanté, police, etc.) dans la commune d’Attécoubé dans le district d’Abidjan.Au titre du programme de sortie de crise, la DEPG, avec l’appui du FNUAP, initie un projet pilote de mise enplace d’un Centre d’Excellence à Bouaké dont l’objectif est de favoriser une prise en charge holistique dessurvivant(e)s de VBG au sein d’une même structure.Par ailleurs, des plateformes de lutte contre les VBG sont également mises en place impliquant les CentresSociaux qui en assurent la coordination technique, des ONG et d’autres professionnels (services de santé,police, etc.) intervenant dans la protection et la prise en charge. Ces plateformes ont pour objectif dedévelopper un mécanisme de prise en charge intégrée de la victime à travers un système de référence et decontre-référence. Le CNLVFE prévoit en 2011-2012 la redynamisation des plateformes ainsi que des relaiscommunautaires.Source : MFFAS, 2008c ; MFFAS, 2010g.4.5.3 Les actions de lutte contre la traite et le travail des enfantsLe troisième domaine dans lequel les services sont mieux financés et plus développés estla lutte contre la traite et le travail des enfants, notamment dans les plantations de cacaoet de café. En septembre 2001, la Côte d’Ivoire a signé le protocole Harkin-Engel visant à lutterde manière transparente contre les pires formes du travail des enfants dans les plantations decacao et de café. Le 25 août 2003, le pays a signé un mémorandum d’accord avec le BureauInternational du Travail (BIT) dans le cadre du Programme International pour l’Abolition du Travaildes Enfants (IPEC), étendant ainsi le champ du programme d’élimination des pires formes47
Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’Ivoiredu travail des enfants à l’ensemble du territoire national et à tous les secteurs d’activités.Aujourd’hui, les actions dans le domaine sont guidées par le Plan national de lutte contre la traiteet les pires formes de travail des enfants adopté en Conseil des Ministres le 20 septembre 2007.Elles bénéficient entre autres de l’appui technique et financier du BIT (initiatives IPEC-LUTRENAet IPEC-WACAP), de l’<strong>UNICEF</strong>, de l’Organisation Internationale de Migration (OIM), de la coopérationallemande (projet LTTE de la GIZ), de la Fondation de l’Initiative Internationale sur le Cacao (ICI),de l’Agence Danoise pour le Développement International (DANIDA) et des Ministères américainsdes Affaires Etrangères (USDOS) et du Travail (USDOL). Outre des activités d’étude de la situation,de renforcement du cadre juridique, institutionnel et réglementaire et de renforcement des capacitésdes acteurs nationaux de différents niveaux, diverses actions sont menées auprès des communautés: actions de sensibilisation communautaire contre la traite et le travail des enfants ; mise enplace d’alternatives au travail des enfants dans certaines zones du pays (alphabétisation,renforcement de l’accès à l’école, formation professionnelle) ; et identification, prise en chargetransitoire et réinsertion des enfants victimes de traite et d’exploitation.Les actions de prévention consistent d’une part en des activités de sensibilisation, et d’autrepart, en des activités plus vastes de lutte contre la pauvreté dans les zones les plus sujettesau travail dangereux des enfants (programmes d’alphabétisation et de formation professionnelle,réhabilitation de pistes rurales, construction de centres de santé, etc.). Au niveau des structuresétatiques, des actions de sensibilisation communautaire sont menées par le Comité Nationalde Lutte contre l’Exploitation et la Traite des Enfants (CNLTEE), la Direction Générale du Travail(DGT) et le Service Autonome de la Lutte contre le Travail des Enfants (SALTE). Le BIT, lacoopération allemande (GIZ), l’Initiative Internationale sur le Cacao, l’<strong>UNICEF</strong> et leurs ONGpartenaires sont également directement impliqués dans les efforts de sensibilisation. Au total,entre 2002 et 2009, les actions de sensibilisation sont estimées avoir touché plus de 528 000personnes vivant dans les zones de production de cacao (RCI, 2011). Chaque acteur intervientavec son modèle d’intervention propre. Le modèle développé par le CNLTEE semble positif etgagnerait sans doute à être mieux analysé (Encadré 4.5).Les services de sécurité ainsi que les ONG et les comités de vigilance et de protectionjouent un rôle primordial dans l’identification des cas d’enfants victimes de traite et depires formes de travail. Il est estimé qu’entre 2002 et 2009, les actions menées dans ledomaine ont permis de retirer 3668 enfants des plantations. Parmi eux, 974 ont pu intégrerl’école, 1625 ont bénéficié d’une formation professionnelle et 1069 ont été réintégrés en famille.De juin 2006 à juin 2009, les services de la police nationale ont identifié et intercepté 321 enfantsvictimes de traite (dont 124 cas de traite transfrontalière) dans la zone de production de cacao,et ont procédé à l’arrestation de 48 auteurs présumés de traite et d’exploitation d’enfants.Les comités de vigilance et de protection mis en place par les ONG contribuent égalementà l’identification et à la référence des enfants victimes. (RCI 2011)Encadré 4.5L’expérience prometteuse des comités de veille et de protection desenfantsLe CNLTEE a mis en place 38 comités communautaires appelés « Comités de Veille et de Protection desEnfants » dans deux régions productrices de cacao (le Haut Sassandra et la Marahoué) et une régionfournisseuse de main d’œuvre domestique aux grandes villes (région du Zanzan). Ces comités mènent desactions de sensibilisation de proximité sur les conséquences de la traite et du travail dangereux des enfantsainsi que sur la protection de l’enfant afin d’acquérir l’engagement des communautés et prévenir le phénomène.Deux niveaux d’organisations communautaires (villageois et régionaux) impliquent les communautés (y comprisla notabilité), les préfets, les policiers, les gendarmes et les services sociaux pour la mise en œuvre desprogrammes de lutte contre la traite et le travail dangereux des enfants. Ce modèle qui parvient à impliquer lescommunautés, les autorités et les services sociaux a produit des résultats intéressants. Qui plus est, certainsdes comités mis en place continuent de fonctionner malgré la fin des projets qui les finançaient.Source : MFFAS, 2010g.48
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