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UNICEF-Rap 185x255•Tome1.indd - Oxford Policy Management

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Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’Ivoireen 2008, ce qui signifie que les pauvres se sont davantage éloignés du seuil de pauvreté et qu’uneaugmentation plus importante de leur niveau moyen de consommation est aujourd’hui requise pourleur permettre de sortir de la pauvreté.Malgré une réduction de l’inégalité entre 2002 et 2008, le coefficient de Gini passant de 0,50à 0,44, la structure des dépenses de consommation reste très inégalitaire. La part des 10% lesplus pauvres (premier décile) dans la consommation totale ne constituait que 2,2% en 2008, alorscelle des 10% les plus riches représentait 32,8%. Cependant, cette inégalité est essentiellementau « sommet » de la courbe de distribution des dépenses de consommation, comme il apparaîtclairement dans la Figure 3.2 (p. 11). Sur les premiers six ou sept déciles de consommation, la courbeest relativement plate. La différence inter-décile du niveau moyen de dépenses de consommationpar décile est seulement 3 540 FCFA par mois et par tête entre les premier et septième déciles. Ily a peu de différence entre le niveau de vie des ménages des quatrième et cinquième déciles, quisont pauvres, et celui des ménages des 6 ème et 7 ème déciles, qui sont non-pauvres. Ces derniersdemeurent proches du seuil de pauvreté et restent ainsi à haut risque de tomber en-dessous de ceseuil en cas de chocs. (MEMPD/INS, 2008)Qui sont les pauvres ? La faible différence de niveau de vie entre pauvres et non-pauvres modérésrend assez difficile l’identification des caractéristiques qui discriminent clairement les pauvres, cequi risque de rendre très inexact n’importe quel moyen de ciblage économique des ménages.Cependant, quelques caractéristiques augmentent la probabilité qu’un ménage soit pauvre :la résidence en milieu rural et dans certaines régions, notamment dans les zones Nord et Ouest ;l’occupation dans le secteur agricole informel ; la grande taille des ménages et les rapportsde dépendance élevées ; et le fait que le chef de ménage soit femme, handicapé ou analphabète.Selon l’ENV de 2008, la taille moyenne des ménages pauvres (6,0 personnes) est largementsupérieure à celles de l’ensemble des ménages (4,7 personnes). Le ratio de dépendance démographique(nombre d’enfants de moins de 15 ans et de personnes âgées de 60 ans et plus pour100 personnes en âge de travailler) est de 105 chez les ménages pauvres, par rapport à 61 chezles ménages non pauvres.La plupart de la population pauvre d’âge actif exerce dans le secteur agricole. Selon l’ENV de2008, 46% des personnes pauvres âgées de 15 ans et plus sont occupées dans le secteur agricole,comme agriculteurs à l’exportation (12,2%), agriculteurs vivriers et éleveurs (15,1%) ou ouvriers etmanœuvres agricoles (18,8%). Environ 15% travaillent dans le secteur informel, tandis que 9% sontchômeurs et 18% sont inactifs (ménagères, élèves, étudiants, retraités, etc.). Près de 65% despersonnes exerçant dans l’agriculture informelle sont pauvres, par rapport à 49% pour l’ensemble de lapopulation. Compte tenu du fait que plus de la moitié de la population active exerce dans l’agriculture,les faiblesses des revenus dans ce secteur de l’économie expliquent en bonne partie l’importance dela pauvreté en Côte d’Ivoire. Selon la Banque Mondiale (2010b), la pauvreté a augmenté de 10 pointsde pourcentage parmi les agriculteurs entre 2002 et 2008 en raison d’une confluence de facteurs,parmi lesquels la chute des prix du cacao et du café et les impacts du conflit. De plus, la productivitéagricole est faible (avec un taux moyen d’efficience de seulement 50% en 2008), en raison de niveauxfaibles d’utilisation d’intrants agricoles (engrais et pesticides), de difficultés d’accès aux marchés et decontraintes de liquidité (difficultés d’accès au crédit). 10 Cette analyse de la Banque Mondiale donnepeu d’importance à la question foncière, mais pour d’autres auteurs (par exemple, Aka, 2007) lapropriété foncière est essentielle dans la perception de revenus en milieu rural et constitue l’une desprincipales sources des conflits sociopolitiques des dernières années. 1110 En ce qui concerne l’accès au crédit, non seulement le niveau global de sollicitation de crédit est extrêmement faible (seulement 11% de lapopulation totale et 9% des pauvres en 2008), mais encore l’écrasante majorité des crédits sont accordés par des individus (73% des crédits en2008,et 81% dans le cas des pauvres), selon l’ENV 2008. En effet, le secteur du crédit formel est très peu développé, les banques fournissantà peine 7% des crédits et les institutions de micro-finance seulement 3% (et encore moins en milieu rural : 1,5% contre 3,4% en milieu urbain).11 L’accès à la propriété foncière est régi par la loi, mais cette loi coexiste avec des règles socioculturelles et coutumières très variées selon lesrégions, biaisant l’accès à la terre entre hommes et femmes dans plusieurs régions (MEMPD/INS, 2008).16

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