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UNICEF-Rap 185x255•Tome1.indd - Oxford Policy Management

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Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’Ivoirecontraignant que la mutualisation formelle, étant fondé sur des contrats implicites et des compromiset règles flexibles qui sont généralement admises et respectées par tous en raison de leur ancragesocioculturel et des utilités que leur procurent les prestations offertes. Soko (2010) met en relief lesmêmes atouts : l’obligation morale tacite (« chacun se sentant redevable à l’autre »), la confiancedans les relations, la sûreté et la rapidité des prestations.Toutefois, les mécanismes traditionnels d’entraide sont peu adaptés aux chocs à largeéchelle qui affectent des communautés et régions entières et requièrent des réponses bienau-delà des ressources disponibles au niveau des familles et des structures communautaireset associatives. Les communautés ayant des risques plus élevés (et souvent des ressources pluslimitées) doivent supporter une charge plus importante. Par ailleurs, la multiplicité, la gravité et ladurée des chocs en Côte d’Ivoire, surtout des chocs économiques et politiques de nature collectiveou covariante, ont exacerbé l’insécurité à laquelle font face les ménages. L’appauvrissement desfamilles les rend de moins en moins capables d’assumer leurs obligations familiales traditionnelles,par exemple pour la prise en charge des orphelins et des veuves, et la crise sociopolitique a entrainél’effondrement de quelques filets de sécurité familiaux et communautaires dans les zones les plustouchées par l’insécurité et les déplacements de populations.En outre, les migrations et déplacements, l’urbanisation et la modernisation compromettent lemaintien des traditions de solidarité. Soko (2010, p. 22) constate l’émergence d’un « processusd’individualisation au sein des familles » et affirme que la crise économique et sociopolitique etses conséquences ont fragilisé les solidarités familiales, « en favorisant des comportements plusindividualistes chez les chefs des ménages les moins pauvres. […] Outre un recentrage sur lafamille proche, un arbitrage s’oppose souvent au profit des parents plus créanciers : On aide quiaide, on aide qui a aidé ou on aide qui pourra aider. L’individu ne rompt donc pas totalement deslogiques et devoirs de la solidarité familiale, mais il les renégocie sur la base d’un donnant-donnantet d’un arbitrage en fonction des nouvelles exigences propres au couple et de sa progéniture. »Les personnes socialement exclues auront encore plus de difficultés à accéder à ces mécanismesfondés sur la réciprocité. La nature horizontale de la réciprocité se reflète, semble-t-il, dans lemanque de progressivité des transferts privés et le fait que seulement 20% des destinataires setrouvent dans la moitié la plus pauvre de la population, selon l’ENV 2008 (Banque Mondiale, 2010a).On voit ainsi clairement la nécessité de construire un système plus formel de protection sociale desménages ivoiriens dans un contexte de vulnérabilité profonde et de risques multiples.4.2 L’assurance socialeLes régimes d’assurance sociale ont un impact minime en matière de protection de lapopulation générale contre les risques sociaux. A peine 6% de la population vit dans un ménageayant au moins une personne qui bénéficie de pensions de retraite ou d’autres assurances. Laproportion de ménages ayant au moins une personne qui bénéficie de pensions de retraite oud’autres assurances est légèrement plus élevée en milieu urbain (8%) qu’en milieu rural (3%)(Banque Mondiale, 2010a). L’assurance sociale se limite essentiellement aux travailleurs du secteurformel, c’est-à-dire aux employés de l’administration publique et des grandes entreprises privéeset paraétatiques, ainsi qu’à leurs ayants droit. L’écrasante majorité de la population qui dépend del’agriculture familiale et d’autres branches du secteur informel se trouve exclue. En fait, à peine 2%des personnes de 15 ans et plus vivant dans les ménages pauvres en 2008 exerçaient dans lessecteurs formels public ou privé (MEMPD/INS, 2008a).Le système d’assurance sociale est constitué essentiellement des deux caisses de sécurité sociale etdes mutuelles professionnelles. Les caisses fournissent des pensions de retraite et quelques autresprestations sociales, et les mutuelles professionnelles s’occupent principalement de l’assurancemaladie. Les deux caisses sont la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) pour le secteurprivé et la Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat (CGRAE) pour le secteur public. Lesprincipales mutuelles sont la Mutuelle Générale des Fonctionnaires de Côte d’Ivoire (MUGEFCI),le Fonds de Prévoyance Militaire (FPM) et le Fonds de Prévoyance de la Police Nationale (FPPN).30

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