Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’Ivoire• Le taux net de scolarisation primaire dans le premier quintile est plus de moitié moindreque celui dans le cinquième (35,4% par rapport à 80,5%) et la déperdition scolaire est plusélevée parmi les enfants les plus pauvres tout au long des cycles d’enseignement.• Les autres risques sociaux sont également plus importants parmi les plus pauvres : destaux beaucoup plus élevés de travail des enfants et d’excision parmi les femmes, ainsi quedes taux beaucoup plus faibles d’enregistrement des enfants à l’état civil, ce qui conduit àd’autres désavantages tels que le refus d’inscription scolaire (voir le Chapitre 4).L’exception à la règle générale est la prévalence du VIH, qui est corrélée positivement avec le niveaude bien-être économique.3.2.2 La dimension spatiale de la vulnérabilitéMilieux urbain et ruralLes populations vivant en milieu rural sont en général plus vulnérables que celles vivant enmilieu urbain en raison de la plus faible couverture en infrastructures physiques et servicespublics, et des contraintes de communication. Les voies routières sont très détériorées à traversle pays, limitant l’accès aux denrées alimentaires produites et aux services publics (établissementssanitaires, scolaires et administratifs) dans les zones les plus reculées. Les taux de pauvreté sontnettement plus élevés en milieu rural et les risques sociaux plus graves que dans les villes. Cescontrastes apparaissent de façon évidente dans le Tableau 3.3.Tableau 3.3 Pauvreté monétaire et risques sociaux par milieu de résidence (%)Rural Urbain Abidjan NationalDonnées de l’ENV 2008Incidence de pauvreté (P0) 62,5 29,5 21,0 48,9Contribution à la pauvreté 75,4 24,6 8,9 100,0Variation de P0 de 2002 à 2008 27,6 20,4 40,9 27,3Incidence de pauvreté extrême (1 er décile) 14,3 3,8 1,5 10,0Ecart de pauvreté (P1) 24,5 9,1 5,6 18,2Taux de chômage 7,0 35,7 13,0 17,5Données de l’EIS 2005Taux de mortalité infanto-juvénile (*) (‰) 142 105 103 125Prévalence du VIH (15-19 ans) 4,1 5,4 6,1 4,7Données de la MICS 2006Malnutrition chronique (enfants < 5 ans) 39,3 24,8 21,7 34,0Enfants de 12 à 23 mois entièrement vaccinés 68,3 86,4 89,8 75,1Traitement antipaludéen (enfants < 5 ans fiévreux) 23,1 32,2 32,0 25,9Assistance à l’accouchement par personnel qualifié 40,0 84,1 97,4 56,8Utilisation de sources d’eau à boire améliorées 65,2 90,3 98,7 76,0Utilisation d’installations sanitaires appropriées 36,9 83,8 94,1 57,0Taux net de scolarisation primaire 48,2 66,6 73,1 55,1Enfants travailleurs (5-14 ans) 45,1 19,7 14,9 35,3Enregistrement des naissances (enfants < 5 ans) 40,5 79,2 87,2 54,9Note : (*) Période de 10 ans avant l’enquête, sauf pour chiffre national (5 ans avant l’enquête).Sources : ENV 2008 (MEMPD/INS, 2008) ; EIS 2005 (MLS et al, 2006) ; MICS 2006 (MEMPD/INS et <strong>UNICEF</strong>, 2007).19
Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’IvoireLes données de l’ENV de 2008 montrent non seulement que l’incidence de pauvreté monétaireest deux fois plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain, mais également que les troisquarts des pauvres habitent en milieu rural. L’incidence de pauvreté rurale a augmenté de plusd’un quart entre 2002 et 2008. Il est aussi à noter que la proportion de pauvres extrêmes (définiscomme ceux appartenant au premier décile de consommation) est 3,8 fois plus élevée en milieurural (14,3%) qu’en milieu urbain (3,8%) et que l’écart de pauvreté (la distance moyenne au seuil depauvreté) est 2,7 fois plus important (24,5%) que dans les villes (9.1%). Cependant, il ne faut pasperdre de vue l’importance croissante de la pauvreté urbaine, notamment à Abidjan, où l’incidencede la pauvreté a augmenté de 40,9% entre 2002 et 2008. Le chômage est essentiellement unphénomène urbain, avec un taux cinq fois plus élevé que celui enregistré en milieu rural, où le sousemploiet la baisse de revenus en période de soudure sont plus importants.Dans presque tous les domaines, les risques sociaux sont plus importants en milieurural. Un enfant rural court un risque un tiers plus élevé qu’un enfant urbain de décéder avantd’atteindre l’âge de 5 ans. Son risque de malnutrition chronique est aussi presqu’un tiersplus élevé et il a moins de chance de recevoir un traitement antipaludéen en cas de fièvre.Seulement 40% des femmes accouchent avec l’assistance de personnel qualifié en milieurural, moins de la moitié du taux en milieu urbain. Les conditions de vie sont également plusmauvaises en milieu rural, avec un taux très faible d’utilisation d’installations sanitairesappropriées (37% par rapport à 84% en milieu urbain) et un taux d’utilisation de sources d’eauaméliorées (65%) qui est nettement plus faible qu’en ville (90%). Les enfants ruraux ontégalement une probabilité deux fois plus élevée de travailler et de ne pas être enregistrés àl’Etat civil. L’exception la plus saillante est la prévalence du VIH, qui est plus élevé en milieuurbain, notamment à Abidjan (6,1% selon l’EIS de 2005).Les disparités régionalesLes disparités régionales sont particulièrement frappantes (Tableau 3.4). Les régions du Nord sonten situation généralement plus désavantageuse, ayant des conditions moins favorables queles zones plus pluvieuses du Sud, un réseau de routes moins dense, des difficultés d’accès auxmarchés et des déficits importants dans l’offre des services sociaux de base. Par ailleurs,la crise de 2002 et la séparation en deux du pays a particulièrement accru la vulnérabilitédes populations du Nord. Quelques zones dans l’Ouest du pays ont aussi été sévèrementaffectées par les conflits, aggravés par des rivalités ethniques et foncières locales et montrentdes niveaux élevés de vulnérabilité.Selon les données de l’ENV de 2008, c’est la région Nord (actuellement Savanes) qui présenteles indicateurs de pauvreté les plus mauvais. L’incidence de pauvreté y a presque doublé(+92%) entre 2002 et 2008 pour atteindre 77% de la population. L’écart de pauvreté est aussile plus élevé dans cette région (36%) et presque 30% de la population se trouve dans lepremier décile. Cependant, ce n’est pas la région avec le plus grand nombre de pauvres en termesabsolus. Elle arrive en troisième position derrière le Centre-Ouest (17,0%) et l’Ouest (10,6%).Ces deux régions ont aussi des taux très élevés d’incidence de pauvreté (63%) et d’écart depauvreté (24-25%). Parmi les autres régions en situation particulièrement préoccupante, le Nord-Ouest a le deuxième plus grand écart de pauvreté (26%) et 18% de sa population en extrêmepauvreté, et le Centre-Nord a connu une forte augmentation de l’incidence de pauvreté (+78% entre2002 et 2008) pour atteindre 57%, et également 18% de sa population en extrême pauvreté.20
- Page 2: CADRE DE DEVELOPPEMENTDE LA STRATEG
- Page 7 and 8: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 10: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 15 and 16: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 17 and 18: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 19 and 20: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 22 and 23: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 24 and 25: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 26 and 27: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 28 and 29: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 30 and 31: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 32 and 33: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 34 and 35: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 36 and 37: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 38 and 39: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 42 and 43: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 44 and 45: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 46 and 47: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 48 and 49: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 50 and 51: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 52 and 53: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 54 and 55: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 56 and 57: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 58 and 59: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 60 and 61: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 62 and 63: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 64 and 65: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 66 and 67: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 68 and 69: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 70 and 71: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 72 and 73: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 74 and 75: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 76 and 77: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 78 and 79: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 80 and 81: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 82 and 83: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 84: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 87 and 88: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 89 and 90: Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 91 and 92:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 93 and 94:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 95 and 96:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 97 and 98:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 99 and 100:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 101 and 102:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 103 and 104:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 105 and 106:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 107 and 108:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 110 and 111:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 112 and 113:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 114 and 115:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 116 and 117:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 118 and 119:
Etat des lieux, défis et perspecti
- Page 120 and 121:
Etat des lieux, défis et perspecti