Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’Ivoiretétanos), au paludisme, aux infections respiratoires aiguës (IRA), à la malnutrition et aux diarrhées.Chez les enfants de moins de cinq ans, le paludisme est de loin la première cause de consultations,d’hospitalisation et de mortalité (Banque Mondiale, 2010b). Malgré les risques élevés du paludisme,à peine 17% des enfants de moins de 5 ans dormaient sous des moustiquaires et seulement3% sous des moustiquaires imprégnées, selon l’enquête MICS de 2006 (MEMPD/INS et <strong>UNICEF</strong>,2007). Au cours des deux semaines ayant précédé cette enquête, 26% des enfants de moins de5 ans avaient eu de la fièvre, 17% des cas de diarrhée et 5% des cas d’IRA. Encore plus inquiétant,les taux de traitement approprié étaient faibles : 26% pour le paludisme, 35% pour les IRA(19% ayant reçu des antibiotiques) et 33% pour les diarrhées (réhydratation par voie orale).Les risques de morbidité et de mortalité sont intensifiés par la malnutrition. En 2006, l’enquête MICSa estimé que 34% des enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition chronique (retard decroissance), sous une forme sévère pour 15,7%. La malnutrition chronique est particulièrementimportante dans certaines régions du Nord, de l’Ouest et du Centre, où des taux allant de 32% à44% selon les régions ont été calculés lors de l’enquête SMART de 2010. 5 L’enquête MICS de 2006a également rapporté un taux national d’insuffisance pondérale de 20,2 % et un taux de malnutritionaiguë globale (MAG ou émaciation) de 6,7%. Les taux de MAG sont généralement plus élevés enpériode de sécheresse ou de soudure dans les zones de savane, bien que, dans les mots de laBanque Mondiale (2010b, p. 32), « le véritable problème de nutrition de cette zone reste toutefoisla forte prévalence de la malnutrition chronique ». Les carences en micronutriments s’ajoutent auxproblèmes de malnutrition protéino-énergétique, avec une forte proportion d’enfants anémiés(67,4% en 2007) ou souffrant de carences en vitamine A (26,9% en 2007) ou en iode.Une autre source importante de risque pour une large part de la population est la mauvaise qualitéde l’eau et les conditions insalubres d’assainissement. Selon l’enquête MICS de 2006, environ24% de la population n’utilise pas de sources d’eau améliorées 6 et seulement 6% des ménagesutilisent des méthodes de traitement de l’eau pour la rendre plus sure à boire. Et environ 43% de lapopulation ne disposent pas d’installations sanitaires améliorées. 7Les risques de santé reproductive sont amplifiés par la fécondité précoce et à intervallescourts, la malnutrition maternelle et le faible accès aux services de santé maternelle. Lesgrossesses précoces, qui sont un facteur de risque pour la mère et l’enfant, sont fréquentes :selon l’EIS de 2005, 29% des femmes avaient eu un enfant avant l’âge de 18 ans. En outre, bienque la durée médiane de l’intervalle inter-génésique soit proche de 3 ans, 9% des naissancessont intervenues moins de 18 mois après la naissance précédente, et 21% moins de 24 moisaprès. Moins de 8% des femmes utilisent des méthodes modernes de contraception (MEMPD/INS et <strong>UNICEF</strong>, 2007). En ce qui concerne l’utilisation des services de santé maternelle, l’enquêteMICS de 2006 a trouvé que seulement 57% des accouchements sont assistés par personnel desanté qualifié. La Banque Mondiale (2010b) a montré que la mortalité maternelle est essentiellementdue à des causes médicales directes (80% des cas) dont les hémorragies, les obstructions aucours du travail et les éclampsies. Cette situation traduit une insuffisance de la couverture en soinsobstétricaux et une insuffisance dans la prévention et la prise en charge des cas de complicationssurvenant au cours de la grossesse, de l’accouchement et du post-partum. L’état nutritionnel desfemmes est un déterminant additionnel de la mortalité maternelle et néonatal. En 2007, 58% desfemmes en âge de procréer étaient anémiées.La Côte d’Ivoire est le pays le plus touché par le VIH/SIDA en Afrique de l’Ouest, malgré lefait que le taux de séroprévalence n’est plus à son pic atteint en 2001. La maladie est une desprincipales causes de mortalité chez les adultes. L’ONUSIDA a estimé à 34 000 le nombre de décès5 Cette enquête a été réalisée en juillet 2010 dans 8 régions du Nord, de l’Ouest et du Centre, ainsi que dans cinq communes d’Abidjan. Les tauxde malnutrition chronique les plus élevés ont été trouvés dans les régions de Worodougou (41%) et Montagnes (44%) (MSHP et al, 2010).6 L’enquête MICS de 2006 a défini comme sources d’approvisionnement en eau potable améliorées les sources suivantes : l’eau courante(dans les habitations, les cours ou les parcelles) ; les fontaines publiques ou bornes fontaines ; les puits à pompe ou forages ; les puitsprotégés ; l’eau de source protégée ; et l’eau de pluie recueillie.7 L’enquête MICS de 2006 a défini comme installations sanitaires améliorées : les WC à chasse d’eau reliés au réseau d’assainissement ; lesfosses septiques ou les latrines ; les latrines améliorées aérées et les latrines à dalles ; et les WC à compostage.13
Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’Ivoireliés au SIDA en 2008 (CNLS, 2011). La tuberculose constitue la principale infection opportuniste(36%) et la première cause de décès (32%) chez les personnes vivant avec le VIH/SIDA (PVVIH). Lesfemmes se révèlent plus vulnérables que les hommes, et une transmission du VIH des mères auxenfants peut avoir lieu au cours de la grossesse. En 2008, l’ONUSIDA estimait à 50 000 le nombred’enfants de 0 à 14 ans séropositifs. Toutefois, la prévalence du VIH chez les femmes enceintes enmilieu urbain a diminué de 10,6% en 2001 à 5,6% en 2008. Cette même année, la prévalence étaitde 3,0% chez les femmes enceintes en milieu rural et de 4,5% au niveau national. L’EIS de 2005a révélé des taux élevés de rapports sexuels à haut risque (33% chez les femmes et 58% chez leshommes) et des niveaux faibles de dépistage. Seules 14% des femmes enceintes avaient effectuéun test du VIH dans le cadre des visites prénatales. Les travailleuses du sexe sont parmi les plusvulnérables avec un taux de prévalence estimé à 27% en 2007-2009 (CNLS, 2011). La pauvretécroissante a contribué au développement de l’épidémie, qui à son tour a des impacts négatifs surl’économie.Les risques scolairesLa non-scolarisation ou l’abandon scolaire sont des risques sérieux pour les enfants, avec desconséquences néfastes à long terme. Le faible niveau d’accès au CP1 (70% de la classe d’âge ya effectivement accès), montré par l’enquête MICS de 2006, signifie que 30% des enfants ne vontjamais à l’école. En outre, il y a une forte déperdition tout au long de l’enseignement primaire, quiaboutit à un taux d’accès en dernière année (CM2) qui se situe à seulement 46%. Autrement dit,parmi les enfants qui ont accès au primaire, un sur trois n’atteint pas la fin du cycle. Au total, plusd’un enfant sur deux n’est donc pas en mesure de bénéficier d’un enseignement primaire completet sera probablement analphabète à l’âge adulte. Entre la dernière classe du primaire (CM2) et laclasse de sixième, une nouvelle sélection s’opère puisque seulement 34% ont accès au secondaire.Au niveau de l’ensemble du secondaire, on observe un phénomène assez intense de déperdition àl’intérieur de chacun des deux cycles (entre 2 et 3 points de pourcentage chaque année), indiquantune faiblesse de l’efficacité interne. La probabilité d’accès en terminale n’est que de 14%.Les risques de violences, d’abus et d’exploitationCes risques, amplifiés dans quelques cas par les conflits et les chocs économiques, sonttrès répandus dans la société ivoirienne. Il s’agit notamment des risques de violence (violencesliés aux conflits, violences sexuelles et conjugales, viols, etc.), de maltraitance et d’abus des enfants(punitions physiques, négligence, excision, mariage précoce, traite), d’abus des personnes âgéeset des veuves, et de travail des enfants.Les violences liées à la crise ont affecté 11% de la population selon l’ENV de 2008, chiffre quiaurait augmenté lors des conflits déclenchés par la crise postélectorale. Ces victimes de violences,selon l’ENV, ont subi des troubles psychologiques (45,5%), des vols (41,9%), des viols (21,9%)et des coups et blessures (13,7%), parmi d’autres agressions.Concernant les risques de violences faites aux femmes, la MICS de 2006 a trouvé que prèsde deux femmes sur trois pensent qu’un mari a le droit de frapper ou de battre son épouse oupartenaire pour diverses raisons, telles que la négligence des enfants (50%), le fait de sortir sansprévenir le mari/partenaire (42%), le fait de tenir tête dans une discussion (42%), le fait de brûler lanourriture (36%) ou le refus des rapports sexuels (30%). La proportion de femmes exprimant cesopinions est plus élevée en milieu rural (72%) qu’en milieu urbain (57% en général et 44% à Abidjan)et dans quelques régions, notamment le Nord-Ouest (94%) et le Nord-Est (86%).Le mariage précoce, qui affecte surtout les jeunes filles, conduisant souvent à l’abandon scolaireet à une fécondité précoce et à haut risque, reste toujours important en Côte d’Ivoire, même si l’âgede première union semble avoir graduellement augmenté. Selon l’EIS de 2005, 8,2 % des femmesâgées de 20 à 24 ans étaient déjà en union avant l’âge de 15 ans, par rapport à 14,9% des femmesâgées de 25 à 29 ans et 17,5% de celles âgées de 40 à 49 ans.14
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