Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’IvoireA l’image du FPM, le FPPN a été créé pour fournir des prestations de couverture sanitaire et de prévoyancesociale aux agents de la Police Nationale, pour lesquels l’adhésion est obligatoire et donc systématiquepour tout policier. Le FPPN dispose d’un hôpital offrant des prestations sanitaires gratuitement à tous lespoliciers (hospitalisation, médicament, examens), à leurs épouses (à condition qu’elles soient légalementmariées) et à leurs enfants. Cependant, les soins ambulatoires restent à la charge du policier.Tableau 4.2Les mutuelles professionnellesMUGEFCI FPM FPPNAnnée de création 1973 1985 1994Cotisants 1 240 000 10 000 12 000Bénéficiaires 600 000 n.d. 96 000Taux decotisation3% du salaire de base (pour lerégime de base) ; 15 000 FCFApour Ivoir’SantéPrestationsRégime de base : Remboursementdes frais de produitspharmaceutiques,soins et prothèses dentaires,verres correcteurs.Ivoir’Santé : soins médicauxambulatoires et hospitalisationIvoir’Prévoyance : capital décès,capital invalidité et frais funéra iresPrise en charge des fraisde soins médicaux(hospitalisation,médicaments, examens),remboursement du capitalépargn éPrise en charge desfrais de soins médicaux(hospitalisation,médicaments,examens),remboursement ducapital épargnéNiveau decouverturesanitaire70% pour les produitspharmaceutiques ; 80% auprivé et 100% au public pourles soins médicaux100% 100%Source : Gueu Yra, 2008 ; Bamba et al, 2004.Dans le secteur privé formel, la couverture médicale des employés est prise en chargepar les employeurs selon le système de « médecine d’entreprise ». Le Code du travail 24 faitobligation à tout employeur ayant plus de 100 salariés de disposer d’un service médical.Une étude en 2004 a dénombré 82 entreprises possédant un service médical avec un médecinà plein temps et a constaté que de nombreux employeurs ne respectaient pas les prescriptionslégales en la matière (Bamba et al, 2004). Une enquête menée auprès des entreprises dansle cadre de l’exercice 2007-2008 des comptes nationaux de santé (MSHP, 2010) a constaté que52% des 298 entreprises enquêtées avaient leurs propres centres de santé.4.3 Les transferts sociauxLes programmes de transferts sociaux restent extrêmement limités à l’exception de l’aidehumanitaire. Mis à part les programmes d’urgence, les programmes de plus long terme visent àsoutenir l’accès à l’éducation (cantines scolaires, kits scolaires, bourses, etc.), à assister les personneshandicapées et les indigents, à prendre en charge les chômeurs (prestations de chômage ettravaux à HIMO) et à appuyer les agriculteurs (distribution d’intrants par l’Office Nationale deDéveloppement du Riz). Cette section se focalise sur les divers transferts sociaux qui existentactuellement en Côte d’Ivoire, à l’exception des transferts liés au travail (les programmes HIMO),qui sont discutées dans la section 4.4, et des transferts spécifiques aux secteurs de l’éducationet de la santé, qui sont discutés dans les sections 4.6 et 4.7 respectivement.24 Loi n o 95-15 du 12 janvier 1995.35
Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’IvoireDe plus, des transferts implicites ou indirects existent sous forme de subventions ouexonérations fiscales pour certains biens et services comme l’eau, l’électricité et les produitspétroliers (voir l’encadre 4.2 ci-dessous).Encadré 4.2 Les subventions croisées dans le secteur de l’eau potable :protègent-elles les plus pauvres en pratique ?Les subventions à la consommation ou les exonérations fiscales pour alléger les prix sont une forme indirectede transfert qui bénéficie aux consommateurs des biens et services concernés. En Côte d’Ivoire, il existedes exonérations fiscales sur l’essence et le gasoil, introduits à la suite d’émeutes à Abidjan, qui ne sont pasdu tout progressives, malgré leur objectif déclaré de protéger le niveau de vie des populations, puisque cesproduits sont consommés principalement par les ménages les plus aisés.Par contre, la tarification de l’eau potable est censée spécifiquement protéger les ménages les plus pauvrespar le biais d’un système de subventionnement croisé appliqué à ceux qui sont connectés au réseau de laSociété de Distribution d’Eau de la Côte d’Ivoire (SODECI). Cependant, même dans ce cas, ce système desubventionnement croisé a peu d’impact sur les ménages les plus pauvres, qui dans leur écrasante majoriténe sont pas connectés au réseau.Pour ceux qui sont branchés au réseau de la SODECI, la tarification est progressive selon le volume deconsommation (ONEP, 2010). La tranche dite « sociale », qui consomme jusqu’à 18 m 3 par mois, ne paieque 235 FCFA par m3, comparé a une moyenne de 425 FCFA pour l’ensemble des quatre tranches. L’étatsubventionne aussi le branchement initial aux ménages qui ont moins de 4 robinets, à un prix de 19 000FCFA au lieu du prix normal de 169 000 FCFA. Environ 10 000 ménages sont branchés au réseau chaqueannée à ce prix subventionné.D’ailleurs, les zones urbaines subventionnent les zones rurales à travers les taxes prélevées en faveur duFonds National de l’Eau (environ 10 % du prix de vente TTC), utilisé pour rembourser les prêts concessionnelsaccordés par les bailleurs de fonds pour les investissements dans l’approvisionnement de l’eau potable enmilieu rural. En milieu urbain, les résidents d’Abidjan subventionnent implicitement les consommateurs d’eaudans les autres villes, puisque les coûts de production sont plus faibles à Abidjan et la tarification est égaledans toutes les villes.Néanmoins, la plupart des ménages pauvres en milieu urbain paient plus que les ménages aisés, pour lasimple raison qu’ils ne sont pas branchés au réseau de la SODECI. Selon le MICS de 2006, bien que dansl’ensemble 38,6 % de la population ait accès à l’eau de robinet, cette proportion est à peine 3,2 % dans lepremier quintile de bien-être économique et 8,3 % dans le second quintile (MEMPD/INS et <strong>UNICEF</strong>, 2007).En milieu urbain, les pauvres obtiennent l’eau des bornes fontaines, des vendeurs privés et des propriétairesde leurs logements à des prix beaucoup plus élevés. Le tarif appliqué aux bornes fontaines est de 500 FCFApar m3, dont 250 FCFA sont pour la rémunération du gestionnaire, soit un tarif deux fois plus élevé quecelui appliqué aux ménages de la première tranche de consommation branché au réseau. Le prix de ventepratiqué par les vendeurs privés (25 FCFA par cuvette de 30 litres) est trois fois et demie plus élevé.Il est à noter que la Côte d’Ivoire n’a pas encore établi de larges programmes de transfertssociaux en espèces tels que les pensions de vieillesse non contributives, les allocations familiales(hors des régimes de sécurité sociale du secteur formel) ou les transferts ciblés aux ménagespauvres ou ultra-pauvres (voir Chapitre 2). Quelques projets pilotes de transferts sociaux en espècesont été récemment lancés et, bien que très ponctuels, ces projets pourraient amener desenseignements intéressants quant à l’opportunité et la faisabilité de la mise en place d’unprogramme large de transferts en espèces comme instrument de lutte contre la pauvreté à longterme (Encadré 4.3).36
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