Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’IvoireLes risques sociaux sont fortement corrélés au niveau de vie économique des ménages. Lefaible accès aux services sanitaires, aux sources d’eau améliorées et aux installations d’assainissementsont parmi les facteurs clef des taux élevés de mortalité, notamment chez les enfants. Orles disparités dans ces domaines sont frappantes entre les pauvres et les non pauvres (Tableau3.1). D’après l’ENV de 2008, le taux de pauvreté était de 51% parmi ceux qui n’avaient pas consultépendant les quatre semaines précédant l’enquête, par rapport à 37% pour ceux qui avaient eu aumoins une consultation médicale. Tandis que ceux qui avaient consulté un médecin ou un pharmacienavaient des taux de pauvreté de 25% et 16% respectivement et ce taux était de 52% pour ceuxayant consulté un guérisseur traditionnel (MEMPD/INS, 2008).Bien que les pauvres soient plus exposés aux maladies, ils consacrent une proportion moindre deleurs dépenses à la santé (5,1%) par rapport aux non pauvres (6,4%). De plus, les dépenses desanté ont globalement diminué de 6,8% en 2002 à 5,8% en 2008. Des tendances similaires sont àsignaler pour les dépenses d’éducation, qui ont diminué de 6,0% à 3,7% des dépenses totales desménages pendant cette période, avec des taux plus faibles pour les ménages pauvres (3,6 % parrapport à 6,4% pour les non pauvres en 2008).Par rapport à l’assainissement, le taux de pauvreté est seulement de 10,8% chez les personnesdisposant d’un WC avec chasse d’eau, mais monte à 44,8% chez celles ayant des latrines àfosse et à 67,9% chez celles ne disposant pas de toilette. En ce qui concerne l’eau, le taux depauvreté augmente de 23,4% pour les personnes disposant d’un robinet privé à 67,6% pourcelles s’approvisionnant de l’eau de surface.Tableau 3.1Taux de pauvreté (%) selon les sources d’eau, les typesd’assainissement et les types de consultations médicales, 2008Mode d’approvisionnement en eauType de toiletteRobinet privé 23,4 Chasse d’eau 10,8Robinet commun 25,0 Latrine à fosse 44,8Hydraulique Villageoise Améliorée (HVA) 64,7 Pas de toilette 67,9Pompe publique 66,5Puits 59,0 Types de consultations médicalesEau de surface 67,6 Médecin 25,1Revendeur d’eau 30,3 Pharmacien 16,4Autres 65,6 Guérisseur 52,0Source : ENV 2008 (MEMPD/INS, 2008).Une analyse plus approfondie de l’importance du facteur économique par rapport aux risquessociaux peut se faire à partir des données de la MICS de 2006. Cependant, compte tenu du faitque cette enquête n’a pas de données sur les dépenses de consommation (et ainsi sur les indicesde pauvreté monétaire), l’analyse doit se faire par rapport aux quintiles de bien-être économique desménages 12 . On remarque de grandes différences entre les quintiles par rapport à presque tous lesdomaines des risques sociaux (Tableau 3.2). Par exemple :• Le risque de mortalité infanto-juvénile est 1,5 fois plus élevé dans les deux premiers quintiles(les plus pauvres) que dans le cinquième quintile.• Les risques de malnutrition restent à des niveaux élevés dans les trois premiers quintiles,diminuant plus abruptement à partir du quatrième quintile. La malnutrition chronique est 2fois plus élevée dans le premier quintile que dans le cinquième quintile, et l’insuffisancepondérale 2,7 fois plus élevée (et 4,6 fois plus élevée dans sa forme sévère).12 Ces quintiles sont établis à partir de scores de richesse selon un indice constitué de plusieurs composantes pondérées relatives aux biens etaux conditions d’habitation des ménages (MEMPD/INS et <strong>UNICEF</strong>, 2007, p. 29).17
Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’Ivoire• Les enfants du premier quintile ont un risque 10 fois plus élevé que ceux du cinquièmequintile de ne recevoir aucune vaccination.• Les enfants les plus pauvres sont plus souvent malades que les enfants les plus riches etont une probabilité beaucoup plus faible de recevoir un traitement approprié. Dans le cas dupaludisme, la première cause de mortalité infanto-juvénile, seulement 20% des enfants dupremier quintile reçoivent des médicaments antipaludéens dans les 24 heures suivant lessymptômes, environ la moitié de la proportion du cinquième quintile (41%).Tableau 3.2 Risques sociaux par quintile de bien-être économique, 2006Q1 Q2 Q3 Q4 Q5<strong>Rap</strong>portQ1/Q5Risque de mortalité (décès pour 1000 naissances vivantes)Taux de mortalité infanto-juvénile 150 146 121 111 100 1,50Taux de mortalité infantile 93 101 89 58 79 1,18Risque de malnutrition (enfants < 5 ans,% en dessous de –2 ET)Retard de croissance (taille pour âge) 41,9 39,6 34,6 26,3 21,1 1,99Emaciation (poids pour taille) 8,0 7,3 8,4 5,3 4,8 1,67Insuffisance pondérale (poids pour âge) 26,0 23,6 22,9 14,2 9,5 2,74Risques sanitaires (%)Enfants de 12 à 23 mois sans aucune vaccination 9,6 9,9 4,2 2,6 0,9 10,67Enfants < 5 ans avec symptômes d’IRA 7,5 5,4 4,4 3,8 2,9 2,59Traitement d’enfants < 5 ans avec symptômes IRA 20,5 31,5 40,6 49,3 71,4 0,29Enfants < 5 ans ayant de la fièvre 30,0 29,7 25,5 21,3 20,7 1,45Traitement antipaludéen (enfants < 5 ans fiévreux) 19,8 20,7 31,3 27,1 41,1 0,48Utilisation des moyens modernes de contraception 3,0 5,2 5,7 9,6 18,3 0,16Accouchement dans une formation sanitaire 25,6 37,5 53,8 76,1 92,9 0,28Accouchement assisté par personnel qualifié 28,5 40,3 58,7 78,9 94,6 0,30Prévalence du VIH (population de 15 à 49 ans) 2,7 3,6 5,5 5,2 5,9 4,7Accès à des sources d’eau améliorées 51,0 64,4 74,9 91,3 98,2 0,52Utilisation d’installations sanitaires appropriées 18,0 32,1 61,7 83,0 90,5 0,20Risques scolaires (%)Taux net de scolarisation primaire 35,4 49,8 54,9 64,4 80,5 0,44Taux d’alphabétisation des femmes de 15 à 24 ans 0,48 0,44 0,76 0,67 0,67 0,72Autres risques (%)Femmes de 15 à 49 ans ayant subi l’excision 55,2 34,4 37,0 37,5 23,4 2,36Enfants de 5 à 14 ans qui travaillent 52,1 43,9 38,7 21,7 13,7 3,80Enfants < 5 ans enregistrés à l’Etat civil 28,7 40,7 56,1 77,4 88,5 0,32Sources : MICS 2006 (MEMPD/INS et <strong>UNICEF</strong>, 2007) ; EIS 2005 (MLS et al, 2006).• Les risques de santé reproductive sont également beaucoup plus importants parmiles femmes pauvres. Moins de 30% des femmes du premier quintile bénéficient d’uneassistance qualifiée à l’accouchement, contre plus de 90% dans le cinquième quintile.• Il y a d’énormes disparités dans l’assainissement, la population utilisant des installations sainesd’évacuation des excréta étant cinq fois moindre dans le premier quintile que dans le cinquième.18
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