Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’IvoireL’introduction de la gratuité des ARV aurait réduit ces dépenses. Cependant, le fait que la majoritédes PVVIH ayant besoin d’ARV et d’autres médicaments pour les infections opportunistes ne soientpas encore bénéficiaires de ces services suggère que les impacts, surtout en termes de perte deproductivité et de revenus, restent importants. Le nombre de personnes sous ARV a été estimé àenviron 52 000 en 2007-2008 (CNLS, 2011). En outre, les estimations de l’ONUSIDA portent à 430000 le nombre d’orphelins et enfants rendus vulnérables du fait du SIDA.Les personnes qui vivent avec un handicap 14 semblent représenter l’un des groupes lesplus vulnérables, souffrant de toute une série de désavantages, allant des barrières d’accès àl’enseignement et aux emplois jusqu’aux contraintes à leur pleine participation dans la vie socialeet culturelle. Cependant il est difficile de quantifier ces désavantages, compte tenu du manque dedonnées statistiques fiables sur les personnes handicapées. Selon le recensement général de lapopulation et de l’habitat de 1998, il y avait cette année-là 85 517 personnes handicapées, soit0,6% de la population, dont 29,4% d’enfants âgées de moins de 15 ans et 22,9% d’enfants en âgede scolarisation. Ces chiffres semblent avoir sous-estimé l’importance réelle de cette catégorie dela population, qui a généralement un poids plus élevé dans les pays en voie de développement.La répartition par types de handicap est la suivante : 36% de handicaps physiques, 30% de surdimutité,19% de cécité et 16% d’autres handicaps (MFFAS, 2010j). Selon l’ENV de 2008, l’incidencede pauvreté est légèrement plus élevée chez les personnes handicapées (51,4%) par rapport auxnon-handicapées (48,9%). Selon le Ministère chargé des affaires sociales, la plupart des enfantshandicapés ne jouissent pas du droit à la scolarité, en raison de la très faible capacité des institutionsd’enseignement spécialisé, ainsi que de la faible mise en œuvre de la politique intégratrice qui doitfavoriser l’intégration des enfants handicapés à l’enseignement ordinaire.14 L’OMS définit la personne handicapée comme étant « un sujet dont l’intégrité physique ou mentale est passagèrement ou définitivementdiminuée, soit congénitalement, soit sous l’effet de l’âge, d’une maladie ou d’un accident, en sorte que son autonomie, son aptitude àfréquenter l’école ou à occuper un emploi s’en trouvent compromises ».27
Etat des lieux, défis et perspectives de renforcement de la protection sociale en Côte d’Ivoire4 Programmes existants et défis de renforcementde la protection sociale4.1 La protection sociale informelleLes mécanismes informels apparaissent prédominants dans le système de protection tel qu’ilfonctionne actuellement en Côte d’Ivoire. Lors des études de cas menées dans le cadre d’unerécente cartographie du système de protection de l’enfant, les groupes de discussions (enfants,adolescents, femmes ou hommes) organisés au niveau communautaire n’ont fait référence qu’àl’aide communautaire disponible auprès de leurs familles, de leurs voisins et des notables de lacommunauté. Aucun groupe de discussion n’a fait mention de l’existence d’offre de services fournispar les structures publiques ou les ONG (MFFAS, 2010g).Les modèles traditionnels de protection sociale regroupent une diversité de mécanismes endogènesde nature familiale, communautaire et associative fondés essentiellement sur le capital social desmembres (la solidarité) et sur la réciprocité dans la jouissance des prestations. Par ailleurs, le droitcoutumier et les chefferies continuent de jouer un rôle fondamental dans la vie des communautés,constituant des mécanismes de protection plus présents sur le terrain et plus sollicités que lesinstances de l’Etat (Encadré 4.1).Encadré 4.1 Le droit coutumier et la protection de l’enfantTant en zones urbaines que rurales, les autorités traditionnelles continuent de jouer un rôle fondamental dansla vie des communautés. La reconnaissance officielle, par les autorités administratives, du rôle auxiliaire queles autorités traditionnelles jouent, formalise de facto ce rôle. En cas de problème ne pouvant se résoudreau niveau de la famille nucléaire, la famille élargie ou le voisinage, les familles se tournent en premier lieu versles autorités traditionnelles, considérées comme légitimes et en général puissantes avec un bon contrôle deleur territoire.Il est ainsi ressorti des études de cas menées dans le cadre de la cartographie du système de protectionde l’enfant, réalisée en 2009-10, que nombre de personnes perçoivent les systèmes communautairescomme suffisants pour résoudre les problèmes de protection de l’enfant. En cas d’abus au sein de la famille,l’assistance se fait en plusieurs étapes. Dès le signalement d’un cas de protection, c’est la cellule familiale quiest sollicitée. Si aucune solution n’est trouvée dans le cadre familial, il est pris en charge par la famille élargieet/ou les voisins puis par les autorités coutumières. Elle ne passe à l’étape des structures étatiques que sielle ne peut se régler par les autorités coutumières.La logique des communautés donne priorité à la cohésion sociale et à une résolution à l’amiable desproblèmes. Ces mécanismes traditionnels peuvent montrer des limites. Par exemple, dans le cas de laprotection de l’enfant, les enfants victimes d’abus ne sont en général pas impliqués dans le processusde résolution familiale ou communautaire, et certaines pratiques peuvent se révéler opposées aux droitsde l’enfant et nuisibles à son développement harmonieux. Il n’en reste pas moins que l’existence demécanismes traditionnels de résolution des problèmes bien établis et reconnus par les populations constitueune opportunité importante à prendre en considération dans le développement d’un système national deprotection sociale, notamment pour son volet de prévention et protection contre les violences.Source : MFFAS, 2010g.Les familles étendues sont les premiers soutiens lorsqu’il s’agit de la prise en charge desménages et individus en difficulté, y compris les appuis aux handicapés, aux personnes âgées,aux orphelins et veuves, et aux personnes déplacées. Tout en commençant par les parents proches(père, mère, frères et sœurs, oncles et tantes), la solidarité aux personnes vulnérables impliqueégalement de façon significative le lignage et les beaux-parents. Les grands-parents en particuliersont très impliqués dans la prise en charge des orphelins et autres enfants vulnérables (OEV).Néanmoins, la nature des obligations familiales diffère de façon significative selon que le système28
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