8.2. Résultat <strong>de</strong>s <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s <strong>numérique</strong>ssées, qui reproduisent <strong>de</strong> façon intéressante les observations expérimentales, un modèle prenanten considération un transport diffusif plus adapté semble nécessaire. Une voie possible <strong>de</strong> développementest donc <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> décharges plus fins dans les régions proches<strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s.8.2.3 Description du régime continuLe régime continu, solution du modèle, apporte <strong>de</strong>s réponses intéressantes quant à <strong>la</strong> nature<strong>de</strong>s phénomènes importants dans les décharges électriques <strong>et</strong> à leur eff<strong>et</strong> sur l’aérodynamique.Ces résultats sont présentés dans ce qui suit.Le cas à 800 mailles voit se succé<strong>de</strong>r plusieurs pics <strong>de</strong> courant initiaux <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>avant d’atteindre un régime durant lequel le courant <strong>de</strong> décharge augmente progressivement,mais sans l’apparition <strong>de</strong> pulses. C<strong>et</strong>te augmentation marque néanmoins l’existence d’une activitéélectrique importante puisque le niveau du courant est <strong>de</strong> 0,2 à 0,3 mA. Rapporté à <strong>la</strong>longueur <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, le courant linéique est d’environ 1,2 à 1,8 A/m. Pour une différence <strong>de</strong>potentiel <strong>de</strong> 34 kV, Pons obtient un courant <strong>de</strong> 0,5 mA avec une longueur d’électro<strong>de</strong> <strong>de</strong> 30 cm,Figure 8.3; le courant linéique correspondant est ainsi <strong>de</strong> 1,5 mA/m [52]. Séraudie obtient uncourant <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,5 mA pour une longueur d’électro<strong>de</strong> <strong>de</strong> 16 cm <strong>et</strong> une différence <strong>de</strong> potentiel<strong>de</strong> 30 kV, soit un courant linéique <strong>de</strong> 3 mA/m [61] (voir chapitre 3). Le présent modèleestime donc bien l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>la</strong> composante continue du courant.Les courbes représentées sur les figures suivantes sont représentatives d’instants très éloignés,re<strong>la</strong>tivement à l’échelle <strong>de</strong> temps <strong>de</strong>s pulses observés sur le cas à 400 mailles. Ainsi, en l’espace <strong>de</strong>90 µs, le niveau d’électrons reste i<strong>de</strong>ntique, Figure 8.10. Ce niveau, bien que n’atteignant que 10 7électrons par cm 3 environ, traduit une constante production d’espèces chargées. C’est <strong>la</strong> raisonpour <strong>la</strong>quelle le courant atteint les 0,2 mA. Le régime auto entr<strong>et</strong>enu observé ici s’explique <strong>de</strong> <strong>la</strong>manière suivante. Des électrons émis lors du bombar<strong>de</strong>ment ionique <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, se multiplientpar ava<strong>la</strong>nche électronique pour atteindre le niveau <strong>de</strong> quelques 10 7 cm −3 à 2 mm <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>.Le niveau en ions positifs est <strong>de</strong> 10 10 cm −3 , Figure 8.11. C’est <strong>la</strong> production continue d’électrons<strong>et</strong> d’ions qui perm<strong>et</strong> d’atteindre ce niveau important, les ions restant plus longtemps dans ledomaine du fait <strong>de</strong> leur faible vitesse. En ce sens, on se rapproche ici du régime observé sur<strong>la</strong> configuration Fil - Cylindre négative détaillée paragraphe 7.2.1. On se situe dans un régimecontinu.Le courant est aussi tributaire <strong>de</strong> ce qui se passe à l’ano<strong>de</strong>. Les électrons dérivent jusqu’àl’ano<strong>de</strong> où l’ionisation est plus importante. On atteint plus <strong>de</strong> 10 8 électrons <strong>et</strong> 10 10 ions parcm 3 . Les ions positifs dérivent alors vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> pour fournir lors <strong>de</strong> son bombar<strong>de</strong>ment lesélectrons nécessaires à l’entr<strong>et</strong>ien du régime continu, durant lequel le champ électrique reste lemême, Figure 8.10. Le fait que le champ électrique soit supérieur à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> s’explique par lefait que <strong>la</strong> charge d’espace est globalement positive car l’ano<strong>de</strong> produit plus d’ions positifs que<strong>la</strong> catho<strong>de</strong> d’ions négatifs. En premier lieu, l’ano<strong>de</strong> est plus fine que <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Ensuite, Les105
8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimental10 11 x (cm)10 9t = 0 µst = 30 µst = 60 µst = 90 µs10080t = 0 µst = 30 µst = 60 µst = 90 µsN e(cm −3 )10 7E (kV/cm)604010 52010 32 3 4 5 602 3 4 5 6x (cm)Figure 8.10 – Densités en électrons (gauche) <strong>et</strong> champ électrique (droite) obtenus par le modèlepseudo 1D avec 800 mailles10 13 x (cm)10 12t = 0 µst = 30 µst = 60 µst = 90 µs10 11N +(cm −3 )10 1110 10N −(cm −3 )10 910 710 13 x (cm)t = 0 µst = 30 µst = 60 µst = 90 µs10 92 3 4 5 610 52 3 4 5 6Figure 8.11 – Densités en ions positifs (gauche) <strong>et</strong> en ions négatifs (droite) obtenus par le modèlepseudo 1D avec 800 maillesions positifs sont créés plus facilement que les ions négatifs. En eff<strong>et</strong>, les électrons ne s’attachentpas instantanément aux neutres alors qu’à chaque électron créé correspond un ion positif dontle temps <strong>de</strong> vie n’est menacé que par les recombinaisons (que subissent aussi les ions négatifs).Par ailleurs, lorsque le nuage d’électrons produits à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> rejoint l’ano<strong>de</strong>, il se produit uneava<strong>la</strong>nche électronique dans un milieu préionisé. Celle-ci est donc plus efficace <strong>et</strong> l’on obtient <strong>de</strong>sniveaux d’ions positifs plus élevés. Même si ces explications physiques semblent suffisantes pourexpliquer l’eff<strong>et</strong> important <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge positive sur le champ électrique, il convient <strong>de</strong> rappelerque le modèle pseudo 1D entraîne un calcul particulier <strong>de</strong> ce champ électrique. Le champ électriqueextérieur est calculé en 2D afin <strong>de</strong> disposer d’un champ non uniforme caractéristique <strong>de</strong>scouronnes. Par contre, le champ dû à <strong>la</strong> charge d’espace est calculé en 1D. Même si l’on supposeque le p<strong>la</strong>sma s’étend sur une épaisseur finie S(x), ce<strong>la</strong> ne correspond pas au cas réel. Ce<strong>la</strong> s<strong>et</strong>raduit donc par une redistribution approximative du champ électrique.106