Ce soir je vais tuer l'assassin - Jacques Expert

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Depuis ce soir-là, je suis devenu le seul ami de Rodriguez, son confident, celui auquel il peut tout dire. Je lui ai proposé qu’on se tutoie. Moi, j’y arrive sans peine, mais lui, il a toujours du mal. 103
Antonio Sylvia accompagne Priscilla se coucher. Ma petite fille est gaie et réclame une histoire, j’aime l’entendre supplier sa maman qui finit toujours par céder. Assis dans le salon, j’écoute la douce voix de Sylvia pendant un moment, puis je descends à la cave. Je ne le trouve pas tout de suite et je me demande si Sylvia n’est pas venue le récupérer avant moi, quand, soulagé, j’aperçois enfin l’étui du fusil, couvert de poussière, posé sur l’armoire de métal gris. Je l’attrape et je remonte. – Où étais-tu passé ? demande Sylvia que je n’ai pas entendue approcher. Je réponds : « À la cave », et je continue à astiquer le canon du fusil avec du Miror, sur la table de la cuisine. J’ai étendu un vieux journal pour ne pas salir. J’ajoute, en levant les yeux vers elle : – Il faut que je le nettoie, il y a si longtemps que je ne m’en suis pas servi. Elle se sert une tisane, s’assied en face de moi et m’observe sans prononcer un mot. Incapables d’en parler devant Priscilla qui ne nous avait pas lâchés de la soirée, nous n’avons pas encore pu évoquer la libération de Demay. À quoi bon le faire maintenant ? Nettoyer le fusil devant elle devrait suffire à nous comprendre. Pourtant, après de longues minutes de silence, elle demande d’une voix presque tremblante : – Tu es sûr d’y arriver ? – Ce fumier est libre maintenant. Il n’en profitera pas longtemps, crois-moi. Ils vont regretter de l’avoir laissé sortir. Je m’attaque au canon de l’arme avec une petite brosse, des copeaux de rouille en sortent et tombent sur le carrelage. J’interviens avant qu’elle n’attrape le balai : – Je nettoierai. Elle se rassied, alors que je préférerais qu’elle me laisse seul, et se contente de me regarder en train de démonter le fusil. – Il fonctionne toujours ? demande-t-elle. – Oui. Qu’avons-nous à nous dire de plus ? Mais elle poursuit : 104
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PREMIÈRE PARTIE 22 février, 0 h 0
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Onze mois plus tôt. Jean-Pierre Bo
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Je freine en catastrophe, une cinqu
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samedi matin, et je passe ensuite l
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Heureusement, M. Delmas n’avait p
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Je reste encore un moment devant la
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personne ne m’a vu, et je ne risq
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milliers. Il faudra simplement que
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perdre son gosse ? » Pourtant, ces
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M. Delmas a loué deux minibus pour
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Jusqu’au dernier moment, les enfa
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demain. Il n’y a rien d’autre
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vides. Elle a écrit au maire pour
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Nous n’avions pas revu Rodriguez
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demande : - Qu’est-ce qui se pass
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- J’espère qu’ils vont choper
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Je passe désormais à la gendarmer
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j’avais retenu mes larmes, dans l
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- Oui. Il faudra être courageux. L
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ne trouverait pas le sommeil. Penda
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Au village, je passe de bonheur sim
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Sylvia Je n’ai cessé d’y pense
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Sa question me tire de ma léthargi
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Et il ajoute, content de lui : - On
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grand jeu pour des connards ! J’e
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- N’oubliez pas de redescendre le
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