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Ce soir je vais tuer l'assassin - Jacques Expert

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– Les gamins, il faudrait les attacher, m’avait dit Mme Pémalloux.<br />

– N’hésitez surtout pas à faire appel à moi, avait ajouté son mari.<br />

J’a<strong>vais</strong> répondu que ce ne serait pas utile, mais j’a<strong>vais</strong> bien vu que pour rien au<br />

monde ils n’auraient voulu être à ma place. Sylvia m’appelait régulièrement.<br />

J’espérais tant qu’elle m’annonce qu’il était revenu, <strong>je</strong> me faisais une joie à l’avance<br />

de lui passer un savon, de le priver de vélo pendant un mois. Mais non, elle voulait<br />

seulement savoir si j’a<strong>vais</strong> du nouveau. Il fallait que <strong>je</strong> la rassure encore et encore.<br />

– Tu es allé voir à l’ancien lavoir ?<br />

– Non, pas encore.<br />

– On ne sait jamais...<br />

J’a<strong>vais</strong> compris à quoi elle pensait. En y arrivant, <strong>je</strong> n’a<strong>vais</strong> qu’une crainte :<br />

apercevoir le corps de mon fils flottant dans la rivière. J’étais soulagé, presque<br />

heureux, car Victor n’y était pas, mais, à la maison, Sylvia s’affolait. J’a<strong>vais</strong> crié<br />

dans le téléphone :<br />

– Calme-toi, c’est pas comme ça qu’on le retrouvera.<br />

– Oui, oui. Excuse-moi, <strong>je</strong> suis tellement inquiète.<br />

– Je <strong>vais</strong> le retrouver. Je te le promets.<br />

J’a<strong>vais</strong> mis tant de conviction dans cette promesse qu’elle avait fini par se<br />

calmer, mais aujourd’hui cette promesse me paraît tellement déri<strong>soir</strong>e...<br />

Elle m’avait ensuite suggéré d’aller à la gendarmerie. Ils m’avaient<br />

immédiatement pris au sérieux. Plusieurs hommes avaient été appelés pour<br />

participer aux recherches. J’étais toujours aussi inquiet mais, au moins, <strong>je</strong> ne me<br />

sentais plus seul. J’ai passé la nuit à suivre leurs efforts, et Sylvia continuait de me<br />

téléphoner. Elle suppliait que <strong>je</strong> vienne la chercher, mais j’ai refusé car il fallait<br />

qu’elle reste à la maison pour la petite, pour attendre Victor. Quand, vers 7 heures,<br />

un grand type blond en uniforme s’était approché de moi, dans un silence général,<br />

j’a<strong>vais</strong> compris. Il s’était présenté :<br />

– Bonjour, monsieur Rodriguez. Je suis le commandant Antoine Peyrot. Je dirige<br />

la section de recherches.<br />

– Bonjour.<br />

J’a<strong>vais</strong> compris, mais sans doute parce que <strong>je</strong> refusais d’entendre l’inéluctable,<br />

j’a<strong>vais</strong> aussitôt demandé s’ils avaient du nouveau. Il avait répondu sans me quitter<br />

des yeux :<br />

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