Ce soir je vais tuer l'assassin - Jacques Expert

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J’aurais bien aimé lui raconter ce que m’avait confié Rodriguez, mais elle a mis fin à notre échange : – À table, les enfants ! Ce fut agréable de dîner en famille. Dommage que Christine ait tiré la gueule encore plus que d’habitude. Déjà qu’elle n’est pas « jojo » mais, quand elle fait cette gueule, je ne vous dis pas ! Elle n’a pas prononcé un mot du dîner, sauf pour pousser les petits à finir leurs assiettes. Quand je vous dis que je n’oublierai pas cette soirée ! J’avais failli me trahir. À l’avenir, il faudra vraiment que j’apprenne à maîtriser mes émotions. 63
Antonio Sylvia est dans la cuisine en train de terminer la vaisselle à la main, car « à nous trois, a-t-elle dit un jour, il n’y a plus grand-chose à faire ». Elle n’utilise plus la machine à laver. Sylvia n’a que trente-cinq ans mais elle en paraît bien plus. Désormais elle est de ces femmes à qui il est impossible de donner un âge véritable. Bizarrement, une mèche blanche pousse sur le devant de son front. Elle est apparue au réveil, le lendemain de notre retour du Portugal. Pendant plusieurs jours, je n’en ai pas parlé dans l’espoir qu’elle l’effacerait d’un coup de teinture. Mais un soir, elle a précédé ma question. – Tu as vu cette mèche, Antonio ? Je la garderai tant que tu n’auras pas respecté ta promesse. Hein, Antonio, tu te souviens de ta promesse ? Elle s’était exprimée en portugais, ce qu’elle ne faisait jamais. – Cette mèche, elle n’est pas arrivée par hasard. C’est un signe, crois-moi. J’avais répondu dans notre langue natale : – Je tuerai ce type, Sylvia. Je te l’ai promis. Cela prendra le temps qu’il faudra, mais je le ferai. Et j’avais même ajouté : – J’en ai autant besoin que toi. J’avais menti, mais cette femme que j’aimais tant avait besoin d’y croire. C’étaient les seuls mots que j’avais pu trouver ce soir-là pour ralentir sa lente agonie. Nous ne faisons plus l’amour et nous ne nous touchons plus. À peine parfois, par mégarde, m’effleure-t-elle. Mais je sais que nous nous aimons, peut-être même plus qu’avant. – Où étais-tu passé ? m’interroge Sylvia sans me regarder, avant d’ajouter : Priscilla est déjà montée se coucher. Pourquoi cette question, à nouveau, alors que je sors tous les soirs, même les jours de pluie ? Pourtant, chaque fois que je rentre, elle me demande où j’étais passé, comme si elle s’attendait à ce que je réponde que je viens de tenir ma promesse, alors qu’elle n’en a plus jamais parlé. Je ressens sa déception au plus 64
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PREMIÈRE PARTIE 22 février, 0 h 0
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Onze mois plus tôt. Jean-Pierre Bo
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Je freine en catastrophe, une cinqu
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samedi matin, et je passe ensuite l
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Heureusement, M. Delmas n’avait p
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Je reste encore un moment devant la
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premier pastis et en commander un s
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jamais autant que ce soir je n’ai
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d’incrédulité et de rage froide
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- Tu vois que j’ai bien fait. Je
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Christine Boulard Je vois immédiat
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Comment a-t-il pu se faire avoir au
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plus doucement possible près de la
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dire qu’ils ne sont pas coupables
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Depuis, le souvenir du visage du li
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disperser les cendres de Victor. Qu
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