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aveux... Alors, <strong>je</strong> vous demande, à quel genre d’individu avez-vous été confrontée ?<br />
Était-ce un coupable ou un innocent qui vous a suppliée de lui pardonner ? Un<br />
coupable ou un innocent, madame Rodriguez ?<br />
– Vous avez raison.<br />
– Oui, NOUS avons raison. La vérité est là, et ce ne sont pas ses gesticulations ni<br />
celles de son avocat qui nous feront douter. Demay est l’<strong>assassin</strong> de Victor et il sera<br />
condamné pour ce qu’il vous a fait. Êtes-vous rassurée maintenant ?<br />
J’ai répondu d’une voix de petite fille :<br />
– Oui, monsieur.<br />
– Bien, s’est-il contenté de dire. Je vous raccompagne à présent.<br />
– <strong>Ce</strong> n’est pas la peine. Merci pour tout, commandant. Heureusement que nous<br />
vous avons.<br />
J’a<strong>vais</strong> des larmes de reconnaissance aux yeux. Il l’a joué modeste.<br />
– Moi et mes hommes n’avons fait que notre travail et vous savez à quel point<br />
cette affaire nous a tenu à cœur. Elle est bouclée et bien bouclée, croyez-moi.<br />
Le commandant Peyrot s’est levé et il a tenu à m’embrasser.<br />
– Il va falloir tenir courageusement jusqu’au procès de l’<strong>assassin</strong> de votre fils,<br />
madame Rodriguez.<br />
Je suis sortie totalement rassurée par la force de sa démonstration. Demay était<br />
bien l’<strong>assassin</strong> de mon fils.<br />
Pourquoi a-t-il fallu alors que <strong>je</strong> croise le lieutenant Favier devant la<br />
gendarmerie ? Je ne l’a<strong>vais</strong> pas vu depuis longtemps, mais <strong>je</strong> le connais bien pour<br />
son implication dans l’enquête. C’est lui qui avait obtenu les aveux de Demay et qui<br />
m’avait obligée à remonter quand j’étais allée cracher ma haine au visage de<br />
l’<strong>assassin</strong> de Victor, ce matin-là. Je l’ai toujours trouvé dur, direct, si froid. Tout le<br />
contraire de son commandant. Mais, là, devant la gendarmerie, le lieutenant m’a<br />
saluée d’un air si gêné que, de nouveau, le doute s’est emparé de moi. J’ai tenté de<br />
l’appeler mais il a continué son chemin sans se retourner. Ma douleur a été si forte<br />
que j’ai dû m’appuyer à la grille pour vomir. Je n’ai pas eu la force de le rattraper<br />
pour lui demander si, comme moi, il doutait de la culpabilité de Demay, ou s’il était<br />
seulement affligé par notre malheur. Mais, à cet instant, j’ai été persuadée que sa<br />
fuite résonnait comme un aveu. <strong>Ce</strong>lui de l’innocence de Demay ?<br />
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