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Ce soir je vais tuer l'assassin - Jacques Expert

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aveux... Alors, <strong>je</strong> vous demande, à quel genre d’individu avez-vous été confrontée ?<br />

Était-ce un coupable ou un innocent qui vous a suppliée de lui pardonner ? Un<br />

coupable ou un innocent, madame Rodriguez ?<br />

– Vous avez raison.<br />

– Oui, NOUS avons raison. La vérité est là, et ce ne sont pas ses gesticulations ni<br />

celles de son avocat qui nous feront douter. Demay est l’<strong>assassin</strong> de Victor et il sera<br />

condamné pour ce qu’il vous a fait. Êtes-vous rassurée maintenant ?<br />

J’ai répondu d’une voix de petite fille :<br />

– Oui, monsieur.<br />

– Bien, s’est-il contenté de dire. Je vous raccompagne à présent.<br />

– <strong>Ce</strong> n’est pas la peine. Merci pour tout, commandant. Heureusement que nous<br />

vous avons.<br />

J’a<strong>vais</strong> des larmes de reconnaissance aux yeux. Il l’a joué modeste.<br />

– Moi et mes hommes n’avons fait que notre travail et vous savez à quel point<br />

cette affaire nous a tenu à cœur. Elle est bouclée et bien bouclée, croyez-moi.<br />

Le commandant Peyrot s’est levé et il a tenu à m’embrasser.<br />

– Il va falloir tenir courageusement jusqu’au procès de l’<strong>assassin</strong> de votre fils,<br />

madame Rodriguez.<br />

Je suis sortie totalement rassurée par la force de sa démonstration. Demay était<br />

bien l’<strong>assassin</strong> de mon fils.<br />

Pourquoi a-t-il fallu alors que <strong>je</strong> croise le lieutenant Favier devant la<br />

gendarmerie ? Je ne l’a<strong>vais</strong> pas vu depuis longtemps, mais <strong>je</strong> le connais bien pour<br />

son implication dans l’enquête. C’est lui qui avait obtenu les aveux de Demay et qui<br />

m’avait obligée à remonter quand j’étais allée cracher ma haine au visage de<br />

l’<strong>assassin</strong> de Victor, ce matin-là. Je l’ai toujours trouvé dur, direct, si froid. Tout le<br />

contraire de son commandant. Mais, là, devant la gendarmerie, le lieutenant m’a<br />

saluée d’un air si gêné que, de nouveau, le doute s’est emparé de moi. J’ai tenté de<br />

l’appeler mais il a continué son chemin sans se retourner. Ma douleur a été si forte<br />

que j’ai dû m’appuyer à la grille pour vomir. Je n’ai pas eu la force de le rattraper<br />

pour lui demander si, comme moi, il doutait de la culpabilité de Demay, ou s’il était<br />

seulement affligé par notre malheur. Mais, à cet instant, j’ai été persuadée que sa<br />

fuite résonnait comme un aveu. <strong>Ce</strong>lui de l’innocence de Demay ?<br />

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