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ejoindre Sylvia.<br />
– Oui.<br />
– Commandant Peyrot à l’appareil.<br />
Il me dérange. Je reste muet tandis qu’il poursuit, triomphant :<br />
– Monsieur Rodriguez, j’ai une bonne nouvelle pour vous, une très bonne<br />
nouvelle !<br />
– Oui, et laquelle, s’il vous plaît ? Ne me dites pas que vous avez retrouvé<br />
l’<strong>assassin</strong> de mon fils !<br />
– Si. Nous sommes en train de l’interroger. Je peux même vous dire qu’il a déjà<br />
reconnu les faits.<br />
Je hurle :<br />
– Qui c’est ?<br />
<strong>Ce</strong> n’est pas possible qu’ils aient eu Boulard avant moi. Il reste catégorique :<br />
– Passez demain matin à la gendarmerie.<br />
– J’arrive !<br />
– Non, venez demain. Nous le gardons au chaud ! Vous voyez, nous n’avons<br />
jamais baissé les bras, ajoute-t-il, amical. <strong>Ce</strong>tte affaire nous tenait vraiment à cœur.<br />
– Son nom !<br />
– Demain, monsieur Rodriguez. Nous avons encore quelques éléments à vérifier.<br />
Mais ça sent très, très bon !<br />
Un curieux abattement s’empare de moi et <strong>je</strong> ne parviens qu’à murmurer « merci,<br />
à demain » avant de raccrocher.<br />
Je me précipite dans la chambre, mais Sylvia a déjà plongé dans un sommeil<br />
tourmenté. Dans la pénombre, <strong>je</strong> distingue sa mèche blanche, j’entends son souffle<br />
léger et <strong>je</strong> choisis de la laisser dormir. Je me couche silencieusement à ses côtés et,<br />
sans la réveiller, <strong>je</strong> lui prends la main. Elle est glacée.<br />
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