La monnaie unique europeenne et sa relation au ... - Eumed.net

Un professeur de Toulouse, alors que nous entamions nos études en
économie et que nous évoquions notre souhait de faire un jour une thèse,
tout en commençant aussi à préparer les concours d’enseignement – c’était
en 1994 ou 1995, et déjà, nous avions fermement comme intention
d’effectuer une thèse, si on nous laissait la possibilité de le faire, sur la
monnaie unique européenne -, nous conseilla de passer à faire de
l’épistémologie autant de temps qu’il serait nécessaire et utile. Notre type
d’approche épistémologique de l’économie, fortement influencée par la
gestion, et par la volonté qui en découle, de mettre un maximum d’
« endogène » dans les domaines étudiés, s’est depuis précisée. Nous
sommes aujourd’hui en mesure d’en livrer un exposé assez complet. Notre
volonté est d’opter pour une approche résolument interdisciplinaire. C’est
parce que nous ne séparons pas l’action – que nous pouvons définir en tout
premier lieu par l’action d’apprendre, de grandir, ce qui est évidemment une
démarche qui se déroule et doit se dérouler tout au long de la vie, et permet
à chacun, comme bénéfice principal, de devenir un meilleur communicant
dans le cadre de « l’agir communicationnel » dont HABERMAS se fait à la fois
l’inventeur et le porte-parole 1764 – de la réflexion et de la communication, que
nous optons pour cette approche. C’est aussi parce qu’il convient, pour
rendre les théories moins hermétiques, voire – dans le cas de l’économie qui
s’en est pourtant fait une spécialité, cf. la célèbre théorie de l’ homo
oeconomicus, moins caricaturales -, d’expliciter, dans une démarche
permanente résolument épistémologique, les liens de blocages parfois et plus
souvent les liens dynamiques – certains blocages pouvant au demeurant
s’avérer aussi dynamiques, ainsi souvent les effets de domination – entre
l’endogène et l’exogène, l’implicite et l’explicite, la part cachée, tacite – dans
les organisations, la plus grande part de la connaissance serait le plus
souvent tacite, d’où le problème de gestion, d’importance, de mobiliser et de
faire partager ces connaissances aujourd’hui où l’on voudrait faire de cette
action collective, le plus souvent, un élément clé du projet d’entreprise ou
d’organisation – et la part révélée, clarifiée, rendue publique. Dans une
société où le nouveau secteur moteur est le secteur informatique, il faut
comprendre le code, c’est-à-dire précisément le rapport entre la part cachée
et la part visible. Notre démarche se veut compréhensive : nous utilisons
dans le même temps la sociologie, qui parle de ce qui est invisible, et
l’économie, qui parle de ce qui est au contraire visible. En sociologie, nous
nous sentons plus proche de « Oncle WEBER », dont la démarche est
compréhensive, que de « papa DURKHEIM », qui est un partisan de
l’explication, approche sans doute utile à une certaine époque, mais
particulièrement heurtante dans la mesure où il définit lui-même la
sociologie, si l’on peut dire, comme un moyen d’étudier la coercition. Celle-ci
1764 J. HABERMAS, « Théorie de l’agir communicationnel », Fayard, L’espace du politique,
traduction française 1987.
La monnaie unique européenne. européenne.
Tome IV Philippe Jourdon / 1600