La monnaie unique europeenne et sa relation au ... - Eumed.net

en cas de résiliation du contrat de travail rentrerait aussi dans le cadre, en
France sans doute assez protecteur, du contexte national, à opposer
logiquement au contexte Européen en vertu du principe de subsidiarité,
contexte Européen qui lui s’appliquerait plus directement dans les pays
partant socialement de plus bas. La défense et la représentation
collectives des travailleurs et des employeurs vaudrait aussi défense des
systèmes syndicaux déjà existant nationalement, là encore en vertu du
principe de subsidiarité. Examinons alors le cas, et l’esprit, des points
décidés « à la majorité qualifiée ». Il s’agirait le plus souvent, comme
nous l’évoquions, de moyens de gérer « l’évolution », rien en soi de
répréhensible. En effet, la « modernisation des systèmes de protection
sociale » ne serait pas un point menaçant : des petites réformes
pourraient modifier le régime sans en changer les acquis (consommer un
peu moins certains médicaments). L’Europe n’aurait jusqu’ici jamais
provoqué de régression, puisqu’elle prendrait, par principe, chez chacun
ce qu’il y a de meilleur. Mais son intervention à la majorité qualifiée
pourrait permettre parfois d’ « évoluer », et ce serait la grande chance
que nous donneraient l’Europe, et son Traité Constitutionnel : la possibilité
d’évoluer. Les autres points visés par la majorité qualifiée concernent la
négociation sociale : ces points seraient négociés par les syndicats, et
décidés ultérieurement à la majorité qualifiée : ne serait-ce pas plus
démocratique ainsi ?
1 787
3) Le retard pris par la politique euro-méditerranéenne :
Le Partenariat euro méditerranéen, lancé en 1995 à Barcelone, et
qui regroupe les vingt cinq Etats de l’Union, plus dix membres du Maghreb
et du Proche Orient (Algérie, Autorité palestinienne, Egypte, Israël,
Jordanie, Liban, Maroc, Syrie, Tunisie, Turquie), peine à atteindre ses
objectifs.
Le regard que l’Europe peut porter sur la rive Sud de la
Méditerranée – motivé, comme l’avait été notre vision de la construction
Européenne pendant cinquante ans, par des préoccupations économiques
– vise la stabilité et la sécurité, par l’économie. Pour cela, il faut que cet
espace puisse être conçu dans une certaine unité de vues. Or, une telle
vision est difficilement celle des pays du Sud. La Méditerranée a toujours
été un espace où les populations différentes se côtoient, avec une
curiosité la plupart du temps dénuée de malveillance, mais sans sentiment
d’unité profonde. En réalité, cet espace du Sud méditerranéen regroupe
trois régions différentes : d’une part le Maghreb, d’autre part la région
allant du Liban à l’Egypte, en passant par Israël, la Palestine, la Jordanie,
la Syrie, et enfin la Turquie. Le fait d’avoir écarté la Libye 1788 montre bien
que toute vision autre qu’Européenne de ces régions et de leurs liens n’est
1787 Nous nous appuyons largement, pour en discuter, sur le dossier paru dans
Alternatives Internationales en janvier 2005, « Méditerranée. Quand l’Europe oublie son
Sud ». Nous nous risquons à une mise en perspective plus poussée et à une formulation
d’avis, et développons aussi d’autres idées.
La monnaie unique européenne. européenne.
Tome IV Philippe Jourdon / 1986