La monnaie unique europeenne et sa relation au ... - Eumed.net

- Un Président de l’Europe élu pour deux ans et demi renouvelable
donnerait une image de la politique Européenne qu’il devrait
interpréter, exprimer et expliquer, en tenant compte des opinions
publiques et des peuples.
Donc, à bien des égards, politiquement et syndicalement, le Traité
Constitutionnel aurait signé le vrai début de la politique à l’échelon
Européen, un moment où il devient aussi incitatif de faire de la
politique à l’échelon Européen qu’à un échelon national par
exemple, puisque le Parlement pourrait alors relayer et conduire
tous les débats, et qu’il pourrait critiquer la politique Européenne
conduite par le Président de l’Europe. Mais ce n’est pas parce que
le Traité n’est pas passé en France qu’un besoin de politique
Européenne ne s’exprime pas.
- Puisqu’il y aurait une Europe politique, il serait d’autant plus inévitable
que certains débats émergent et doivent être traités. On ne parlerait
plus d’Europe qu’une fois tous les dix ans à l’occasion d’un référendum.
Seraient notamment en cause : les chantiers de la recherche ; une
politique industrielle, des projets industriels communs ; l’harmonisation fiscale et
sociale ; les services publics (selon les Français)…
- La constitutionnalisation de l’Eurogroupe, avec un Président élu pour deux ans et
demi, aurait donné officiellement à l’Europe l’équivalent d’un Ministère de l’Economie
et des Finances, si bien que des décisions importantes devraient être prises
rapidement en matière de coordination des politiques, notamment en faveur de la
croissance et de l’emploi. On aurait pu s’attendre à des effets vertueux de cela,
puisque des pays d’Europe comme le Danemark, ont déjà réussi à réduire
spectaculairement leur taux de chômage, et pourraient être pris comme exemples. Ce
serait aussi un premier contrepoids à la toute puissance de la Banque Centrale
Européenne en matière de politique économique...
Economiquement, la ratification du Traité Constitutionnel aurait
rééquilibré les poids respectifs de la politique monétaire et des
politiques budgétaires, en favorisant les coordinations : cela
créerait un élan de confiance qui pourrait permettre à l’Europe de
mieux maîtriser les clés d’une prochaine reprise prévisible, mais
qui aurait absolument besoin, pour se concrétiser, du volet
politique de pair avec une vision sociale !
- On se serait rendu compte alors que l’Europe, cela marchait, et que
l’Europe aurait donc besoin de moyens accrus car elle pourrait les
utiliser à bon escient. Il serait alors assez plausible que ce mouvement
de confiance profiterait à la social-démocratie, car elle défend ces idées
La monnaie unique européenne. européenne.
Tome IV Philippe Jourdon / 2004