La monnaie unique europeenne et sa relation au ... - Eumed.net

Il n’aurait pas fallu attendre de miracles d’un « Oui » » au Traité
Constitutionnel, mais simplement que la construction Européenne
continue et que la construction de l’Europe politique s’accélère. La
victoire du « non » le 29 Mai ne signifie sans doute pas non plus un
« non » à l’Europe, mais seulement un « non, pas comme cela », un
« non, pas aussi vite », ou un « non, pas sans consulter le peuple en
amont ». Cependant, le processus de ratification est Européen et pas
seulement français : il faudra bien prendre des décisions fin 2006
surtout si vingt pays sur vingt-cinq ont ratifié le Traité. Dans cet
article, nous parlons de l’avant et de l’après débat sur une
Constitution. Nous indiquons quel est d’après nous le sens des priorités
faisables pour l’Europe du fait de l’accélération du débat sur son
contenu politique. Puis, nous avons choisi d’orienter notre analyse sur
les relations entre force de l’euro et élargissement, pour montrer que
l’élargissement n’est nullement trop rapide en lui-même… même si le
« non » du 29 mai nécessitera sans doute de donner du temps au
temps dans ce domaine. Le « non », en fait, nous re prescrit les
ambiguïtés auxquelles nous pouvions échapper grâce au Traité. Mais
celui-ci semble être apparu comme menaçant… ? Même si les analyses
de cet article peuvent paraître un peu démenties par le « non », celuici
change peu de choses à notre propos, car beaucoup de perspectives
restent vraies, même si par la force des choses, elles ressurgiront sous
une autre forme. C’est pourquoi nous nous plaçons implicitement dans
l’hypothèse que le Traité passera, même avec quelques modifications
de forme. (Si vingt pays sur les vingt-cinq, le ratifient, juridiquement,
il est présumé passer, et ce sera obligatoirement un vrai problème,
pour les quelques pays qui ne l’ont pas ratifié, de savoir que faire et
« sur quel pied danser » !). Quant au fond, le fait qu’il ait pu paraître
menaçant prouve que beaucoup de Français avaient insuffisamment
entendu parler de l’Europe avant la campagne. Mais, si les gens
pensent qu’il était menaçant - exemple de la « concurrence libre et
non faussée » -, alors il le fut, de par leurs anticipations. Ils ne nous
appartient pas d’abolir ces « menaces ». Celles-ci pourront seulement
être écartées par le prolongement du nécessaire débat, afin que les
Européens puissent s’approprier leur propre avenir. A ces conditions
seulement, l’avenir pourrait paraître radieux ! Cet article compte
seulement participer à ce débat.
La monnaie unique européenne. européenne.
Tome IV Philippe Jourdon / 1972