La monnaie unique europeenne et sa relation au ... - Eumed.net

60% de croissance non expliqués par le facteur capital ou son corollaire le
facteur travail, et que SOLOW attribue au progrès technique) ont bien
montré que c’est l’innovation grâce à la recherche (modèles de ROMER),
ou l’accumulation de capital humain (modèle de LUCAS), éventuellement
en direction de l’innovation, qui permettent la croissance. On peut
comprendre, que ce lien appliqué à bon escient entre ces trois termes,
permettrait particulièrement, de lutter contre les risques de perte de
croissance par augmentation de la précarité…
Mais il est important, pour la rigueur du raisonnement, de montrer que la
complexité de la situation mondiale peut faire évoluer le système dans le
sens de la concurrence des modèles sociaux, et non pas dans le sens des
innovations sociales nécessaires à la relance d’une croissance durable.
Pour DE GREENE, on assiste depuis vingt ans à une financiarisation tous
azimuts de l’économie, dans le cadre de la phase A du cinquième
KONDRATIEFF, qui entraîne une dualisation accrue de l’économie, et fait
peser des risques sur la croissance, nationalement et internationalement.
(DE GREENE parle des Etats-Unis)
En réalité, les innovations de nature financière ou monétaire, de la façon dont nous les
avons présentées au cours de ce développement, ont certainement beaucoup
d’importance, car elles permettent de prendre des décisions ou de pousser des
investissements en contextes ambigus et/ou incertains, et elles ne sont pas non plus
sans relations avec le phénomène de rattrapage que nous avons évoqué (hier pour l’Asie,
demain peut-être pour d’autres parties du monde plus proches de notre Europe) : ainsi
l’augmentation de la masse monétaire au Japon, ou des réserves de devises en Chine,
qui permettent déjà de peser sur le dollar, et de freiner ou d’ influencer l’évolution de
l’euro. Parmi les méta innovations de ce(s) domaine(s), aussi, les innombrables produits
de défiscalisation depuis les années 1980 : à côté du « cadre » de la monnaie qu’est le
crédit, et de son attribut, qui permet de se calquer sur l’évolution d’un secteur ou d’un
pays, et qui peut aller de la devise à une monnaie marchandise particulière telle le
pétrole, on a désormais la « monnaie par destination », garante du lissage de l’évolution
future qu’est « l’espace de défiscalisation », qui s’ouvre aux grandes organisations en
particulier multinationales ou transnationales. Elle se présente au sein de ce triptyque
comme une monnaie par défaut, une source de marge de manœuvre monétaire fiscale et
financière très grande
Donc, si aujourd’hui l’économie devient moins dualiste, on a besoin de
méta innovations. Les phénomènes de « défiscalisation » en sont peutêtre
un exemple. L’innovation monétaire, et financière ( .), quant à elle,
doit bien être considérée comme une innovation à part entière. Mais des
avis très divers s’expriment sur le fait de savoir si elle nourrit la croissance
ou correspond à pure spéculation. Dans ce domaine, on peut considérer
qu’une innovation telle l’euro, au plan Européen, pourra probablement
nous apporter quelques réponses, empiriques et peut-être même
théoriques, dans vingt ans.
La monnaie unique européenne. européenne.
Tome IV Philippe Jourdon / 1948