La monnaie unique europeenne et sa relation au ... - Eumed.net

pays candidats à l’adhésion, car ils sont déjà inclus dans la politique de
voisinage et dès lors, on ne pourrait que les aider si on voulait faire contre
poids aux délocalisations. En fait, la priorité et l’urgence seraient plutôt
d’améliorer l’enveloppe sociale de telles politiques d’investissements
économiques. Il faudrait ainsi, garantir les droits à la retraite acquis, pour
les chercheurs qui se rendraient plus mobiles en Europe, comme il faudrait
harmoniser la fiscalité de l’épargne, et aussi lutter évidemment contre le
dumping fiscal et social. Mais la question politique ici posée est : le cadre
Européen des évolutions prévisibles à dix ou quinze ans serait-il assez
solide avec le Traité Constitutionnel Européen ? Serait-il acceptable?
Probablement oui même si le refus du Traité par les Français et les
Hollandais oblige ceux-ci à penser à un plan encore plus ambitieux…
On passerait des « petits pas » à des « pas moyens », puisque l’on
commencerait à intégrer le social, plus essentiellement dans le secteur de
l’agriculture, mais aussi dans l’éducation, le sport, ou la protection civile,
d’abord, et vraisemblablement demain dans l’industrie quand des valeurs
d’intérêt commun de gestion du social dans l’industriel, seraient
davantage reconnues 1780 . Dans l’édification d’une citoyenneté Européenne
pleine et entière, sociale et politique, on pourrait examiner maintenant
comment elle progresse en gérant le culturel, le social, le domaine de la
défense à la fois. Les pays Européens, d’après le Traité, auraient accéléré
l’Europe de la défense, mais l’essentiel des dépenses militaires afférentes
à ce projet serait pourtant demeurées à la charge des Etats (article 313).
C’était peut-être un des points faibles du Traité ? Ce serait en effet une des raisons pour
refuser l’augmentation du budget Européen, au prétexte que celui-ci leur impose d’autres
dépenses non mutualisées ? Mais néanmoins, une Agence Européenne de
l’Armement aurait été réalisée avec le Traité, aux frais celle-là de l’Europe
elle-même (article 313 : les dépenses administratives sont à la charge du
budget de l’Union).
Ainsi, en résumé de ce 8), l’Europe garderait la gestion de l’euro –
tant que celui-ci n’est pas étendue à l’Europe entière, et même après il en
restera ainsi, mais on peut espérer pour des raisons d’efficacité, que cette
gestion sera alors plus démocratique – ainsi que l’économique. Elle
interviendrait sur le développement durable quand celui-ci voit sa sécurité
immédiatement menacée – en gérant la pêche, avec les réserves en
poisson menacées comme on sait -. Elle prendrait des résolutions pour la
politique de défense et la politique étrangère commune, qui se verront
certainement fermement définies d’ici cinq ou dix ans, mais qui pour le
moment sont un peu en gestation – de ce point de vue, de même que
pour la monnaie, l’Europe est adolescente, elle n’est pas encore adulte -…
de même que ce Traité Constitutionnel pourrait n’être considéré que
comme une étape vers une Constitution définitive, lorsque l’Europe aura
1780 Elles le sont déjà en grande partie, comme en témoigne la belle union des syndicats
Européens de travailleurs à ce sujet. Mais le dumping social et fiscal pratiqué par certains
pays qui privilégient pour l’instant leur propre rattrapage, sur une unité commune de
toute façon incomplète, rend l’application de ces principes difficile.
La monnaie unique européenne. européenne.
Tome IV Philippe Jourdon / 1981