La monnaie unique europeenne et sa relation au ... - Eumed.net

à préférer l’opportunité du risque plutôt que le risque de ne pas en
prendre !..
Sur certains points sociaux pourtant brûlants, le Traité
Constitutionnel ne disait rien. Il n’y était pas prévu, par exemple,
d’harmoniser les régimes de retraites. En France, la réforme sur les
retraites ne finançant qu’une partie du problème 1784 , la résolution du
problème ne pourrait que prendre du temps. Il semble donc certain que le
mieux que l’on puisse faire dans l’immédiat est de relancer l’emploi. Or, le
Traité Constitutionnel prévoyait un objectif de « plein emploi » (article 3 :
« une économie sociale de marché… qui tend au plein-emploi » ; article
205 : un niveau d’emploi élevé… tout en étant plus réactif aux reprises –
ce dont nous avons bien besoin – d’après l’article 203), en se donnant les
moyens d’y parvenir – le rôle de l’Eurogroupe constitutionnalisé avec pour
rôle la relance de la coordination entre les politiques et une politique pour
la croissance et l’emploi, qui serait complémentaire de la politique
monétariste menée par la Banque Centrale Européenne ; la
reconnaissance du rôle et de l’importance des partenaires sociaux -.
Quand les jeunes auront tous un emploi, il sera plus facile de leur prévoir
une retraite un jour, en prenant en compte tous les paramètres
d’évolution – réduction tendancielle du temps de travail, avec une
distinction qui devrait être un peu mieux faite entre durée légale et durée
réelle, de façon à pouvoir protéger efficacement les personnes
individuellement, bonification du temps passé pour cause de formation
acceptée, possibilité de racheter les années d’études dans des conditions
« réalisables »… tout cela de façon à ce que tout travailleur, arrivé à la
cinquantaine, puisse se faire une première idée de ce qui l’attend -… Une
personne devrait pouvoir se former jusqu’à soixante ans, même si en
attendant que cela soit le cas – faute d’une adaptabilité suffisante des
employés par défaut d’une formation initiale suffisante le plus souvent -,
on ne pourrait pas exiger de « formation » aujourd’hui, pour beaucoup de
travailleurs, à partir de quarante cinq ans. Selon nous, dès que l’emploi
repartirait, il serait plus facile de négocier les nécessaires évolutions, avec
les personnes et en particulier les nouvelles personnes du monde du
travail, appelées nécessairement à évoluer. Notre intuition reste qu’il
serait probablement nécessaire de laisser planer « une part de menace »
1785 sur le sort des futures retraites, tant que précisément le chemin d’un
aplanissement des difficultés ne serait retrouvé – des préretraites
systématiques à des cinquantenaires ne sont pas des mesures réalistes, ce n’est pas cela
qui nous permettra de retrouver le chemin de la croissance -. Nous exposons nos idées
dans ce domaine bien particulier et sensible, car c’est le sens de ce qui serait rendu
possible par le Traité Constitutionnel qu’il nous est cher d’exprimer… Ce qui est clair,
c’est l’espoir social qui serait apporté à travers les possibilités de négocier le social. Et
cela, une telle négociation, c’est sans doute la vérité du social, qui s’est toujours
accompagné de luttes. Ce qui serait plus nouveau, c’est que ces luttes auraient
1784 Peut-être un quart du problème ?.. En tous les cas pas tout .. !
1785 Il s’agit de « menaces non menaçantes », c-a-d des menaces qui existaient déjà, de
par la situation telle qu’elle est, et qu’il ne nous appartient pas de changer. Par quel
« terme » pourrions-nous caractériser ce type de menace(s) ?
La monnaie unique européenne. européenne.
Tome IV Philippe Jourdon / 1984