jeudi - Commission d'étude sur la gestion de la forêt publique ...

jeudi
Quand on s'assoit autour d'une table de concertation avec les différents
intervenants du milieu, on heurte souvent un mur, le mur constituant les
valeurs de tous et chacun. Comment-on peut-on faire collaborer des entreprises
forestières qui ont pour but de maximiser les profits avec des gens qui ont
une vision écologique et qui refusent que l'on touche à la forêt? Afin d'éviter que la
discussion s'envenime, on doit s'efforcer de trouver un consensus sur les valeurs qu'on
tend à défendre. L'expression des valeurs est, à mon avis, le nœud du problème. En effet, on est,
dans ce cas-là, en présence de valeurs capitalistes où l'on veut maximiser le profit et de valeurs socialistes
qui affirme que la forêt est le bien de tous et que tous devrait avoir leur mot à dire sur la façon de l'utiliser.
C'est probablement des valeurs de social-démocratie qui vont nous permettre d'arriver à un
consensus.
Les problèmes que nous avons rencontrés jusqu'à maintenant lorsque l'on parle de gestion multiressource,
sont des problèmes de l'expression des valeurs de la société locale qui est affectée par des plans
de coupe précis. Il faut dire que e film de Richard Desjardins a réveillé des passions chez des citoyens qui
n'ont rien à faire de l'exploitation forestière comme telle. Ces valeurs soulevées dans L'Erreur boréale ont
réussi à réveiller une bonne partie des citoyens issus de milieux urbains et qui sont moins près de la
ressource elle-même. Les grandes coupes à blanc sont des enjeux très frappants. Même les Cris en sont
venus à revendiquer des modalités spéciales à l'intérieur de la forêt boréale. En ce qui me concerne, on
retrouve dans ma région administrative de la forêt boréale mais aussi de la forêt feuillue. On retrouve
toutefois beaucoup moins de gens qui sont préoccupés par l'exploitation de la gestion multiressource en
forêt feuillue. Nous avons d'ailleurs beaucoup de difficultés à réunir suffisamment d'intervenants autour
d'une table de concertation lorsqu'il est question du paysage du sud de la région.
En général, les intervenants forestiers vont tenter d'accommoder le plus possible les intervenants assis
au bout de la table. On mettra la priorité sur la rivière Untelle ou sur le rapide Untel car un des membres
de l'association pour la protection de ces plans d'eau est présent à la table. Protéger l'ensemble des
paysages ou des éléments visuels n'est pas une préoccupation de premier ordre. On est encore au stade
où l'on protège qu'une petite partie du territoire, celle qu'un intervenant a décidé de privilégier. Par exemple,
on a fait faire dans la région du Pontiac des coupes par bandes qui étaient, dans un certain angle,
très visibles pour les canotiers qui descendaient la rivière. On a fait changer l'angle des bandes de sorte
que l'on ne les voit pas en descendant la rivière. N'eut été de l'intervention de cette association de canotiers,
il n'aurait pas eu d'intervention spéciale d'effectuée pour protéger certains éléments sur le plan
Corporation de Gestion de la Forêt de l'Aigle
19 Octobre: Atelier-2
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