Éditions amourcomplice.com - Le vertige de l'amour complice

LE VERTIGE DE L’AMOUR COMPLICE
qui a pu dire « Je pense, donc je suis ». Or aujourd’hui cette position n’est plus tenable, nous
savons que la conscience est le résultat de l’évolution du système nerveux, un
développement extraordinairement complexe qui a abouti à la formation du cerveau, cette
matière grise capable d’engendrer de la conscience. Aujourd’hui, nous devons dire « Je suis,
donc je pense ».] 24
Voici une série de questions qui laissent planer le doute sur son existence :
- Si Dieu existe et qu’il représente le Tout infiniment parfait, pourquoi a-t-Il besoin de
créer ?
- Si Dieu est une conscience universelle qui englobe le Tout, alors Il est forcément
inconscient de Lui-même, il ne dispose pas d’un miroir, d’un moi qui le dissocie du Tout
pour former la conscience. Dans ce cas, pourquoi la création ?
- Pourquoi la création d’un Dieu si parfait donne-t-elle une humanité si imparfaite ? Ce
qui découle du parfait devrait être parfait.
- Pourquoi Dieu a-t-Il choisi notre planète, au fin fond de l’univers pour y installer sa
création ? Placée au centre, elle aurait bien mieux irradié l’univers tout entier.
- Si Dieu est l’être universel, les conclusions de la théologie et de la philosophie
convergent pour dire qu’Il est inconnaissable, qu’on ne peut le nommer ni le représenter,
alors pourquoi les religions et leurs cohortes d’interdits sur les moindres gestes de la vie
quotidienne ? Dans ce cas la question de Dieu ne prend un sens qu’après notre mort.
On peut cependant avancer trois hypothèses qui permettraient de répondre à l’ensemble
de ces questions.
Première hypothèse : Dieu existe, il est inconscient de Lui-même, donc pas tout à fait
parfait. Pour prendre conscience de Lui-même, Il doit se fabriquer un miroir, Il crée la vie
sur terre, seul endroit possible, et attend l’arrivée de l’homme dont les âmes individuelles
Lui serviront de miroir. Mais son miroir comporte des défauts et Il tente d’améliorer
l’homme par la morale afin qu’il Lui fournisse des âmes de meilleur qualité.
La seconde hypothèse consiste à dire que Dieu n’existe pas, c’est un concept que notre
esprit a pris pour modèle, comme objectif à son propre développement.
Ainsi, Dieu n’existe pas encore. Il existera le jour où l’esprit de l’homme aura atteint son
objectif. Il deviendra alors égal à son modèle, égal à Dieu, un pur esprit infini débarrassé
de cette enveloppe charnelle qui pour l’instant l’abrite. Sera-t-il alors inconscient de luimême
? Poursuivons le raisonnement.
L’homme ne pourra jamais savoir s’il a réalisé son rêve, s’il arrive à accumuler dans sa
mémoire une quantité d’énergie spirituelle suffisante pour transcender la mort. Il ne peut
donc que scruter dans le réel pour y deviner les éventuelles manifestations de sa créature.
Dieu, de son côté, inconscient de lui-même, recherche son créateur, il se sent formé d’une
multitude d’âmes individuelles et tente de manifester sa présence auprès de ceux qui les
produisent, nous les hommes. Quand le contact sera établi, Dieu aura conscience de luimême,
il passera le stade du miroir.
Enfin une troisième hypothèse, beaucoup plus affligeante, Dieu n’existe pas et
l’homme ne réalisera jamais son rêve, soit que l’énergie spirituelle ne sera jamais suffisante
pour se détacher du vivant, soit que la chose est à jamais impossible.
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