Éditions amourcomplice.com - Le vertige de l'amour complice

LE VERTIGE DE L’AMOUR COMPLICE
psychologique du temps et la relaxation permettent d’œuvrer dans ce sens.
Le temps psychologique est subjectif, contrairement au temps des horloges, il se
contracte ou se dilate selon l’état d’esprit de l’individu. [La notion psychologique du temps
est différente d’un individu à l’autre que l’on soit paysan ou citadin, elle varie également
avec l’âge de l’individu, le temps passe plus vite après trente ou quarante ans. Notre métier,
nos centres d’intérêt, nos relations avec autrui, l’intensité du désir et de sa satisfaction
modifient notablement la manière dont chacun vit son temps. Il y a ceux qui vivent
principalement dans l’espoir (le futur) et ceux qui vivent dans le souvenir (le passé).] 23
Notre travail acharné pour gagner notre vie, la course à l’argent pour satisfaire le désir
d’accumulation ou pour rembourser les crédits, les rapports de force entre chefs et petits
chefs, entre mari et femme, nous obligent à rester constamment tendus. Le stress est la
maladie moderne, c’est le facteur qui accélère le plus le vieillissement en épuisant le
système nerveux, support de notre conscience.
Grâce à la mémoire, le temps s’imprime en nous. Ce souvenir du passé et cette
anticipation de l’avenir rappellent à l’homme sa condition transitoire et mortelle. Il ne peut
jamais se plonger dans la satisfaction du bien-être au présent sans remords du temps
« perdu ». Toute son action sociale peut être perçue comme une lutte contre le temps. Les
religions sont là pour le consoler de l’anéantissement final en promettant une vie éternelle
à l’âme. Le temps qui passe crée en nous un sentiment d’urgence qui nous empêche de
savourer le présent. Notre esprit est toujours tendu vers un futur prometteur ou terrifiant, et
nous ne vivons jamais notre présent. Essayons de réduire ce sentiment d’urgence en nous,
en relativisant les choses et les événements, en leur donnant moins d’importance, mais tout
en continuant à travailler à leur réalisation. C’est un travail psychologique qui ralentit la
fuite du temps.
En supprimant ce sentiment d’urgence, on se donne le temps de vivre le présent
tranquillement, on étale le présent un peu plus devant soi, on lui donne plus de place entre
le passé et le futur. C’est ici et maintenant qu’il faut vivre heureux et non pas plus tard,
toujours plus tard, quand on aura obtenu ceci ou cela.
Vivre au présent ne veut pas dire abandonner les efforts qui permettent d’améliorer le
futur, mais de les effectuer de façon plus sereine, plus détendue et sans que cela dévore toute
la place au point de nous étouffer. Cela ne résout pas les problèmes, mais ça aide à mieux
vivre l’instant, et à gagner des petits moments de bonheur au milieu de la tourmente.
Selon certains spécialistes, la plupart des troubles mentaux pourraient avoir comme
origine une déformation de la notion du temps. [Les psychoses se manifestent par une
désorientation spatio-temporelle (où suis-je ? Quel jour sommes-nous ?) Dans d’autres états
pathologiques comme la mélancolie, le temps est tout entier enfermé dans le passé, le futur
n’existe plus, ou n’apportera plus rien de nouveau. Dans le cas d’excitation maniaque, au
contraire, le temps est consommé par le seul présent, le passé et le futur n’existent plus.
L’humeur ou l’attention sont discontinues, on passe du coq à l’âne. Le temps est une
succession d’instants isolés. Chez le schizophrène, le temps semble aboli, les pensées sont
immobiles, le temps est absent ou figé. La plupart des petites névroses qui affligent notre
quotidien sont des réactions émotives élaborées dans l’enfance que nous reproduisons
constamment à l’âge adulte. Comme si le temps s’était arrêté sur un problème non résolu,
une frustration non assumée, car la durée entre un désir et sa satisfaction fait partie des
rythmes qui mesurent le temps psychique. Le travail de la cure consiste à rétablir une
continuité du temps en réintégrant les événements passés bloqués par une frustration et
oubliés par la conscience.] 23
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