24.06.2013 Views

Éditions amourcomplice.com - Le vertige de l'amour complice

Éditions amourcomplice.com - Le vertige de l'amour complice

Éditions amourcomplice.com - Le vertige de l'amour complice

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LES ÉMOTIONS<br />

À force <strong>de</strong> désirer toujours plus, la cupidité <strong>de</strong>vient une qualité, Avoir plus et ne rien<br />

partager nous procure un plaisir qui nous fait croire que plus on A, plus on Est.<br />

Pour cela on développe <strong>de</strong>s <strong>com</strong>portements susceptibles d’atteindre cet objectif, on doit<br />

tromper les clients, éliminer les concurrents, exploiter les salariés, envier ceux qui ont plus<br />

et se méfier <strong>de</strong> ceux qui ont moins, ne jamais être satisfait pour que le désir soit sans fin.<br />

L’égoïsme est le pilier <strong>de</strong> cette morale.<br />

En même temps, il nous faut refouler toute une part <strong>de</strong> nous-même, car la morale sociale<br />

implique d’être solidaire <strong>de</strong>s autres pour vivre ensemble en harmonie. Nous avons honte <strong>de</strong><br />

cette personnalité que nous cachons, nous vivons dans le mon<strong>de</strong> du paraître et jamais dans<br />

celui <strong>de</strong> l’être. Notre seule consolation est <strong>de</strong> penser que tout le mon<strong>de</strong> est pareil et vit le<br />

même drame intérieur quand il en a conscience.<br />

<strong>Le</strong> désir <strong>de</strong> possession peut, dans certains cas, virer à la pathologie. C’est ce que les<br />

psychanalystes appellent le caractère anal. Dans ce cas, toute l’énergie vitale <strong>de</strong> l’individu<br />

ainsi que tous ses gestes, ses paroles et son activité, sont orientés vers l’Avoir plus,<br />

l’épargne, l’accumulation d’argent et <strong>de</strong> biens matériels. C’est le caractère <strong>de</strong>s avares qui<br />

est généralement associé à d’autres traits obsessionnels <strong>com</strong>me la manie <strong>de</strong> l’ordre,<br />

l’exactitu<strong>de</strong>, l’entêtement poussé jusqu’au paroxysme. La rétention <strong>de</strong> biens et<br />

d’informations est sa <strong>de</strong>vise.<br />

<strong>Le</strong> désir <strong>de</strong> possession nous procure un malin plaisir, il est profondément enraciné en<br />

nous, et il nous faudrait faire <strong>de</strong> très gros efforts sur nous-même pour l’atténuer.<br />

D’autant que, si la jalousie ou l’envie, le mensonge ou la méfiance sont <strong>de</strong>s défauts aux<br />

yeux <strong>de</strong>s autres, ils sont les « qualités » <strong>de</strong> l’ac<strong>com</strong>plissement <strong>de</strong> notre désir <strong>de</strong> possession.<br />

Ils nous permettent d’Avoir plus.<br />

Et si on change, si on <strong>de</strong>vient plus confiant, ce sont les autres qui nous possé<strong>de</strong>ront !<br />

Pour résoudre ce problème, il faudrait que tout le mon<strong>de</strong> change en même temps, ce qui<br />

est impossible car cette transformation dépend d’une démarche individuelle, d’une<br />

introspection lente et difficile qui nous permet <strong>de</strong> modifier le penchant naturel et instinctif<br />

<strong>de</strong> notre personnalité. Pour cela nous <strong>de</strong>vons tenter <strong>de</strong> relativiser les choses, avoir une<br />

appréciation différente quant à notre réel besoin <strong>de</strong> sécurité, où notre crainte d’un manque<br />

matériel ou affectif semble renouer avec <strong>de</strong>s peurs ancestrales. Il est certain que dans un<br />

passé très lointain, une explosion <strong>de</strong> colère ou <strong>de</strong> rage pouvait conférer un avantage décisif<br />

pour la survie face à un prédateur, mais qu’en est-il aujourd’hui ?<br />

Alors ? Il faut pourtant bien que quelqu’un <strong>com</strong>mence plutôt que <strong>de</strong> rester dans cette<br />

impasse paranoïaque où tout le mon<strong>de</strong> se méfie <strong>de</strong> tout le mon<strong>de</strong>. Un jour ou l’autre, la<br />

minorité <strong>de</strong>viendra majorité.<br />

Dans notre langage, il faudrait que le verbe Être prenne plus d’importance que le<br />

verbe Avoir. Il vaut mieux Être plus qu’ Avoir plus.<br />

On dit souvent que Dieu Est, et non que Dieu A. Et puis, il y a aussi une chose qui est<br />

sûre, après notre mort, on n’emporte pas ce que l’on A avec soi, si on emporte quelque<br />

chose, ça ne peut être que ce que l’on Est (notre âme éventuellement). En ce qui concerne<br />

l’éternité, il vaut mieux parier sur Être plus que sur Avoir plus. Ceux qui échappent <strong>de</strong><br />

justesse à la mort en sont convaincus, ils sortent <strong>com</strong>plètement transformés <strong>de</strong> cette<br />

expérience. Au moment du bilan final, ils découvrent qu’ils ne sont rien, même s’ils ont<br />

beaucoup, ils déci<strong>de</strong>nt alors <strong>de</strong> modifier <strong>com</strong>plètement leur relation aux autres, <strong>de</strong> ne plus<br />

se <strong>com</strong>porter n’importe <strong>com</strong>ment.<br />

[On est tellement porté par le désir <strong>de</strong> possession que l’on finit par croire que l’on Est ce<br />

21

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!