Éditions amourcomplice.com - Le vertige de l'amour complice
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LE VERTIGE DE L’AMOUR COMPLICE<br />
<strong>Le</strong>s singes chasseurs en meute parvinrent à mettre au point <strong>de</strong>s manœuvres <strong>de</strong> plus en plus<br />
<strong>com</strong>plexes et leur cerveau connaissait un développement constant.<br />
On vit sans doute apparaître le premier partage du travail, la chasse étant plutôt réservée<br />
aux mâles tandis que les femelles s’occupaient <strong>de</strong> cueillette et élevaient la progéniture. Il<br />
fallait également une base, un endroit où les individus puissent se retrouver pour partager<br />
la nourriture, dans un lieu sûr et protégé. <strong>Le</strong> primate est ainsi <strong>de</strong>venu sé<strong>de</strong>ntaire.<br />
Une adaptation sociale était nécessaire. Pour un primate viril, s’en aller en quête <strong>de</strong><br />
nourriture et laisser ses femelles sans protection et exposées aux avances <strong>de</strong> tous les autres<br />
mâles était une chose difficile à accepter. Idée intolérable pour le mâle humain possessif et<br />
agressif, qui a besoin <strong>de</strong> la certitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> transmettre à ses <strong>de</strong>scendants ses propres gènes et<br />
ses bien matériels. La solution trouvée par l’animal humain fut le développement du couple.<br />
Pour maintenir cette nouvelle organisation sociale (partage <strong>de</strong> la nourriture, partage <strong>de</strong>s<br />
femmes, hiérarchie sociale, éducation <strong>de</strong>s enfants), il a bien fallu gérer la sexualité et<br />
l’agressivité <strong>de</strong>s individus en imposant <strong>de</strong>s règles morales.] 5 <strong>Le</strong>s hommes se sont donc<br />
organisés pour contrôler les femmes en les partageant, <strong>com</strong>me on partageait la nourriture<br />
chassée en groupe. Une femelle pour chaque mâle, pacte façonné au cours <strong>de</strong>s temps grâce<br />
aux pratiques magiques ou religieuses qui permettent <strong>de</strong> résoudre également les autres<br />
problèmes d’organisation <strong>de</strong> la vie, naissances, décès, mariages, enfants, etc. Ce sont ces<br />
pratiques qui fixent les règles morales à travers un moule <strong>com</strong>mun, imposé à tous, que<br />
l’autorité sociale ou religieuse sera ensuite chargée <strong>de</strong> faire respecter.<br />
L’apparition du couple résolvait plusieurs problèmes en même temps. [<strong>Le</strong>s femelles<br />
<strong>de</strong>meuraient liées chacune à un mâle et <strong>de</strong>vaient lui rester fidèle pendant qu’il était à la<br />
chasse, les rivalités sexuelles entre mâles diminuaient et cette évolution contribuait à<br />
développer l’esprit <strong>de</strong> coopération pour la chasse ainsi qu’à diminuer l’agressivité entre<br />
mâles d’une même tribu. Cette agressivité <strong>de</strong>venait d’autant plus risquée pour le groupe<br />
avec l’apparition <strong>de</strong>s nouvelles armes. <strong>Le</strong>s problèmes d’éducation et <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la<br />
progéniture <strong>de</strong>venaient plus faciles à résoudre pour un couple uni dans un groupe social où<br />
les individus sont moins agressifs les uns envers les autres.] 5<br />
L’obligation <strong>de</strong> résoudre les problèmes <strong>de</strong> chasse en groupe, l’invention d’armes, ainsi<br />
que les problèmes d’organisation sociale, ont permis à la raison humaine <strong>de</strong> se développer,<br />
puis à la conscience humaine d’apparaître.<br />
<strong>Le</strong> désir <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r a dû s’ac<strong>com</strong>mo<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l’obligation <strong>de</strong> partager.<br />
C’est, sans doute, ce nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie, un mâle pour une femelle, qui fit éclore un<br />
certain attachement sentimental et sa lente évolution vers l’émotion amoureuse.<br />
[La sexualité, libérée <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reproduction, pouvait se pratiquer tout au long <strong>de</strong><br />
l’année, apaisant l’agressivité sexuelle du mâle et renforçant les liens d’attachement qui<br />
unissaient le couple tout en maintenant l’unité familiale. Cette gestion sociale <strong>de</strong> la<br />
sexualité s’est d’abord manifestée par la prohibition <strong>de</strong> rapports sexuels entre parents et<br />
enfants, et entre frères et sœurs. Cette interdiction est à l’origine <strong>de</strong> la famille et <strong>de</strong> tous les<br />
rapports sociaux <strong>de</strong> filiation et d’alliance sur lesquels s’articulent les rapports <strong>de</strong> force<br />
sociaux.] 6<br />
C’est ce nouveau <strong>com</strong>portement sexuel qui a donné sa forme à notre civilisation. <strong>Le</strong><br />
besoin vital <strong>de</strong>s premiers hommes à s’organiser entre eux pour chasser a permis <strong>de</strong><br />
développer, peu à peu, leur <strong>com</strong>munication, leur langage et leurs échanges. Dans les<br />
relations entre individus, apparaissent alors les premiers jeux <strong>com</strong>plices, encore très<br />
fortement teintés <strong>de</strong>s jeux <strong>de</strong> rapports <strong>de</strong> force.<br />
C’est par ce cheminement que la conscience est apparue, transformant peu à peu le<br />
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