Éditions amourcomplice.com - Le vertige de l'amour complice

GENÉSE DES ÉMOTIONS
primate en animal humain, prenant enfin conscience de la mort et donc du temps
La perception du temps qui passe et la formation de l’ego sont les pilier de
l’apparition de la conscience.
Prendre conscience de sa mort, c’est forcément le début de l’ego. C’est la conscience
d’être séparé du Tout, qui permet également de devenir observateur et donne la possibilité
de raisonner. On peut également supposer la naissance de l’inconscient freudien, dû au
refoulement des instincts. Cet inconscient est sans doute un peu différent de l’inconscient
instinctif qui est naturel et qui permet la protection et la reproduction de la vie.
Au fil des millions d’années, la conscience humaine se développe et les pratiques
religieuses évoluent pour aboutir, à un Dieu unique, pur esprit infini, fait d’amour et de
justice. On peut se demander si cette définition de Dieu, ne correspond pas plutôt au rêve
secret de notre propre conscience, qui imagine son évolution, son développement, et ses
objectifs.
[Dans l’espèce humaine, l’individu est capable d’imposer une mutation radicale à la
culture et donc à l’évolution. Sa conscience et son intelligence lui donnent le pouvoir de
créer de nouvelles espèces biologiques. L’intelligence est programmée pour la création du
différent et chaque homme est potentiellement un nouvel homme. La sélection naturelle
résulte de l’interaction, sous forme de compétition, entre le milieu et l’individu ainsi que
par l’interaction des individus entre eux. Le principal niveau auquel se produit la sélection
est celui de l’individu et de son comportement. Le comportement influence la sélection
naturelle qui commande les adaptations génétiques de l’individu.] 5
En conclusion, on peut considérer l’esprit, ou la conscience, comme la grande spécificité
humaine. Bien que certains animaux possèdent également une conscience frustre, il n’y a
que chez l’homme qu’elle a pris un essor aussi considérable.
Apparition de la conscience et de la raison
Pour satisfaire ses besoins de survie et de reproduction, le comportement de l’animal est
presque entièrement régi par l’inconscient. Chez l’animal humain, cet inconscient a été
« troué » par la conscience pour donner naissance à la raison.
C’est la conscience de la mort et du temps qui passe qui a permis l’apparition de la
raison. Notre esprit a pu ordonner les souvenirs et les faits par ordre chronologique, puis en
tirer les relations de cause à effet dans le cadre de l’espace et du temps. La mémoire est au
cœur du système, car sans mémoire le temps n’existerait pas.
À la mémoire affective du cerveau primitif, est venue s’ajouter la mémoire intellectuelle.
Il devenait alors possible d’apprendre, de retenir et de transmettre les informations.
La raison va se développer sous deux formes :
La raison analogique qui cherche des analogies de formes ou de structures entre les
événements. Elle établit des hypothèses.
La raison analytique qui analyse les événements, ou vérifie les hypothèses par les
relations de cause à effet.
La médecine chinoise, par exemple, repose entièrement sur la raison analogique, en
trouvant des correspondances de structure entre l’infiniment grand et l’infiniment petit,
entre le macrocosme et le microcosme. La science occidentale repose plutôt sur la raison
analytique qui exige de valider les hypothèses de la raison analogique.
Ainsi, à l’esprit animal régi par les instincts, qui nous fait ressentir les choses et réagir
par l’intermédiaire des émotions, est venu s’ajouter un esprit régi par la raison qui nous
pousse à agir de façon réfléchie et permet à la conscience de s’épanouir.
25