Éditions amourcomplice.com - Le vertige de l'amour complice

LE VERTIGE DE L’AMOUR COMPLICE
l’amour complice dont la pratique finirait par constituer la structure de notre âme.
L’évolution de l’âme ou de l’esprit dépendrait en grande partie de l’adaptation émotionnelle
de l’individu. Après la mort, l’âme serait projetée dans un monde non physique, donc non
modifiable pour l’éternité, d’où l’importance de nos actes et de notre morale durant notre
existence afin d’éviter les cercles vicieux des communications pathologiques.
[Lorsqu’on est proche de la mort, on développe une sensibilité particulière. On
comprend comment chacun de nos choix s’est imprimé à jamais dans le destin du monde
par ses répercussions infinies. On prend conscience de l’importance de chacune de nos
pensées, de chacune de nos paroles, des gestes d’amour envers les autres, ou envers la
nature. On a la sensation pour la première fois de vivre intensément chaque instant. On sait
qu’on restera à jamais dans le souvenir des hommes en bien ou en mal, selon la nature de
nos actes.] 13 C’est ça aussi notre âme.
[L’homme est prisonnier du temps, victime de l’éphémère, l’âme est la seule réponse à
son besoin d’éternité, notre mémoire qui cherche à tout enregistrer, est en lutte désespérée
contre l’écoulement du temps et la perte de la vie.
Même nos plus beaux souvenirs, ceux des jours heureux, contiennent de l’amertume. Ils
apportent avec eux le regret du temps perdu.] 19
Pouvons-nous manipuler notre mémoire ?
Notre mémoire est sélective, certains événements y restent gravés à jamais, d’autres sont
immédiatement oubliés. Cette sélection dépend de notre personnalité qui confère ou non une
certaine charge émotive aux événements en fonction de notre sensibilité. Les deux types de
personnalité introvertie ou extravertie et leur quatre tendances énumérées à la fin du
c h a p i t r e 5 déterminent notre façon de sentir, de voir, de comprendre les événements. Celui
chez qui la tendance « pensée » domine recherchera plutôt des idées, des repères fait de
filiations logiques, alors qu’un autre de tendance « sensation » jalonnera ses recherches de
repères qui émeuvent ses sens. Tel homme de type « sentimental » se souviendra plus
facilement de faits qui parlent à son cœur et à son âme plutôt qu’à sa raison. Celui de
tendance « intuitif » fera plus confiance à son imagination qu’à ses sens. Connaître son type
de comportement permet de mieux appréhender les mécanismes de sa mémoire.
Dans chacune de ces tendances nous recherchons des émotions fortes car plus notre
mémoire est vive, et plus nous existons. Chacun porte en soi un noyau affectif autour duquel
les impressions s’agglomèrent ; notre mémoire est révélatrice de nos tendances, de nos goûts,
de nos passions. Un passionné retiendra tout ce qui concerne l’objet de sa passion.
Les souvenirs de guerre, par exemple, traumatisent le plus souvent toute la génération
qui l’a vécue de façon irrémédiable. Même très âgé, les souvenirs les plus nets, ceux dont
on parle le plus, sont les souvenirs de guerre.
C’est en gérant au mieux la charge émotive de nos actions, en diminuant les
négatives et en activant les positives, que l’on changera la nature de notre mémoire.
Évitons de charger notre mémoire de souvenirs négatifs, d’actes contraires à nos devoirs,
car l’oubli n’est pas garanti. [Nos regrets et nos remords, notre culpabilité, attristent notre
vie, ils forment la trame grise de notre passé.] 19
On apprend souvent par diverses techniques à améliorer sa mémoire, mais dans certains
cas, l’oubli est tout aussi intéressant à développer. Le fondement de la psychanalyse
consiste à se rappeler des événements désagréables que l’on a « oubliés », de les purger en
les acceptant, en diminuant leur charge émotive. Mais, dans le quotidien, ressasser
constamment des idées négatives sur les autres ou sur soi-même, amplifie leur pouvoir