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ÉLÉMENTS POUR L’ANALYSE DES CONVERSATIONS
Les erreurs d’interprétation
Chapitre 8
Éléments pour l’analyse
des conversations
Pour qu’une communication soit saine, il faut que chaque partie enregistre le point de
vue de l’autre, être sûr de ne pas avoir commis d’erreur de communication dont voici
quelques exemples.
[On parle et on réagit négativement face aux réactions inacceptables de l’autre. Mais eston
sûr que l’autre possède bien toutes les informations nécessaires ? A-t-il bien reçu notre
lettre ou notre message ? Untel lui a-t-il bien communiqué les documents ou informations
nécessaires ? Se rappelle-t-il ce que nous avions dit ?
Est-on sûr qu’il n’y a pas de malentendu ? Lorsque nous avons parlé, l’autre nous a-t-il
bien compris ? Nous sommes-nous bien expliqué avec tous les détails nécessaires ? D’où
nous vient ce sentiment que l’autre ne nous comprend jamais ?] 13
Pour les sujets sensibles, il vaut mieux répéter ce que l’autre vient de dire avant de
donner son point de vue. On a souvent besoin de cette résonance, de cet écho pour effacer
tout sentiment d’incompréhension. Quelqu’un par exemple est anxieux, a peur de telle ou
telle chose, nous lui répondons « mais non, il n’y a aucune raison… » de ce fait nous nions
sa peur et l’autre se sent incompris. Il vaut mieux répondre : « C’est normal d’avoir peur
dans telle situation, mais on pourrait faire ceci ou cela… »
Il ne faut ni rejeter ce que l’autre a dit ni dénier la réalité de ce qu’il dit. Au contraire,
confirmons sa parole pour qu’il se sente exister, pour qu’il se sente compris, pour que son
avis fasse partie de la discussion. Cela, bien sûr, ne nous empêche pas de donner notre avis.
Parfois nous nourrissons un sentiment de méfiance générale vis-à-vis des autres, justifié
par le fait que l’objectif de chacun est d’avoir toujours plus. De ce fait, très souvent nous
interprétons les attitudes de l’autre de façon négative, et même s’il s’est montré généreux
ou gentil avec nous, nous pensons que c’est par intérêt. Nous entretenons à son égard une
méfiance qui se teinte de rancune, et nous restons toujours sur le qui-vive.
Dans une relation saine, les partenaires sont capables de s’accepter tels qu’ils sont, dans
un respect mutuel basé sur la confiance. Cela équivaut à une confirmation positive et
réciproque de leur personnalité, à la synchronisation des émotions. Cela évite l’escalade
réciproque des émotions négatives, le combat souterrain des personnalités.
Un autre écueil à la compréhension est la valeur affective que l’on attache aux mots et
qui dépend de notre vécu. Ainsi le sens des mots est à peu près le même pour tout le monde,
mais l’intensité émotionnelle qui l’accompagne dépend de chacun. Le vrai sens de « je
v e u x » dépend de l’intensité de la volonté de celui qui l’exprime, tout comme « ma famille
» ou « mes amis » dont le vrai sens se situe dans le vécu familial ou social de chacun. [Les
mots sont des vases pleins d’une expérience dont ils débordent. Les mots désignent une
expérience, ils ne sont pas cette expérience.] 10
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