Éditions amourcomplice.com - Le vertige de l'amour complice

LE VERTIGE DE L’AMOUR COMPLICE
des droits de chacun. Par exemple, deux ou trois fois par mois chacun disposerait d’un
espace de liberté lui permettant d’avoir des relations sexuelles extra-conjugales, où la
discrétion et le respect de l’autre remplaceraient le mensonge et la dissimulation.
Cet accord des deux partenaires, permettrait au couple de durer en évacuant le trop-plein
d’énergie sexuelle qui ne peut plus s’exprimer dans le couple. Cette liberté ne serait pas
obligatoirement utilisée pour avoir des relations extra-conjugales, mais également pour
réaliser des objectifs personnels, des loisirs ou toute autre chose. La jalousie qui naîtrait
chez les partenaires par cette liberté accordée, ainsi que la peur de perdre l’autre,
raviveraient le désir sexuel, ou permettraient de le faire renaître. Bien entendu, une telle
démarche met terriblement en danger la survie du couple, « ça passe ou ça casse » et il ne
faut l’envisager qu’en dernière limite. On peut également constater que le nouveau statut
social de la femme depuis sa libération a eu pour effet de libérer et de faire durer son désir
sexuel bien au-delà de la simple reproduction.
Et la fidélité ? La fidélité qui permet d’exalter l’émotion amoureuse dans le couple n’est
toutefois pas une valeur morale absolue mais une exigence menant à la fusion du couple. Si
cela risque d’entraîner l’explosion du couple, alors il faut l’aménager et y intégrer pour un
temps des soupapes de sécurité. Souvenons-nous que la vie de couple n’est pas une fonction
naturelle, elle n’existe pas chez la plupart des animaux. Il s’agit d’une invention culturelle
propre à développer l’émotion amoureuse qui, elle non plus, n’existe pas dans le monde
animal. Pour trouver un équilibre permettant une vie de couple durable (si cela correspond
à notre objectif de vie) il faut développer une technique efficace et non s’arc-bouter sur des
valeurs morales quand elles nous conduisent à des impasses ou à des frustrations.
La nature différente du désir chez l’homme et la femme, son manque de synchronisme
dû à des objectifs différents, est un frein au développement de l’amour complice. Alors
faudrait-il réduire la sexualité à la simple reproduction comme le préconisent diverses
religions ? Assurément pas, car l’amour physique et le plaisir qui l’accompagne, en dehors
de toute idée de reproduction, est un élément qui enrichit l’émotion amoureuse, c’est
concrètement l’union physique et morale du couple, un enrichissement pour les partenaires.
Pour conjuguer leur désir sexuel, les partenaires doivent privilégier la qualité des
rapports plutôt que la fréquence. L’orgasme simultané des partenaires donne une vision à la
fois symbolique et réelle du plaisir dans l’infini présent. C’est un vertige physique et
mental, une sensation ressentie de l’infini. C’est également la sécurité et la compréhension
dans la chaleur des corps. La respiration des partenaires se synchronise. Les rythmes
respiratoires, qui mesurent la notion du temps propre à chacun, coïncident, l’harmonie
règne. Pendant les quelques secondes d’orgasme, le temps disparaît. C’est une vision
d’éternité ou la mort est battue en brèche par la reproduction, par la continuité de la vie, car
avoir un enfant c’est, d’une certaine façon, vaincre la mort.
La montée vers l’orgasme est plus lente chez la femme, et l’homme doit apprendre à
ralentir son rythme pour que l’orgasme des deux partenaires s’épanouisse simultanément.
Pour cela, le contrôle de la respiration est souvent très utile.
L’orgasme c’est la mort de l’ego et la fusion des amants.
Le désir sexuel peut également s’atténuer avec le temps et l’âge chez les deux partenaires
et donc ne pas créer de dissension. L’amour, la compréhension, la tendresse et les projets
communs sont aptes à combler pleinement les rapports de couple même si la sexualité se
fait plus rare. Cette idée d’une sexualité intense est si présente dans la société et la publicité,
que nous sommes tentés de nous y conformer sans parfois réellement le souhaiter.
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