Éditions amourcomplice.com - Le vertige de l'amour complice
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Jusque-là, l'Église catholique considérait la femme <strong>com</strong>me un objet d’échange servant à la<br />
reproduction qu’il fallait confiner sévèrement pour éviter aux hommes la contagion du<br />
péché originel et du péché <strong>de</strong> chair. La fin du Moyen Age, la perte relative <strong>de</strong> l'influence <strong>de</strong><br />
l'Église et la montée <strong>de</strong> <strong>l'amour</strong> courtois ont conduit l'église à admettre la femme et son âme<br />
mortelle.<br />
Certains croyants tentent désespérément <strong>de</strong> réinterpréter certains mythes religieux pour les<br />
revitaliser en regard <strong>de</strong> cette nouvelle forme <strong>de</strong> civilisation apparue au XIX siècle.<br />
Je voudrais, pour ma part, tenter <strong>de</strong> réinterpréter le mythe d’Adam et Eve d’une autre<br />
façon :<br />
Adam et Ève (les humains) vivaient au paradis terrestre, la nourriture était abondante, ils<br />
vivaient nus en toute innocence, ils étaient heureux. Puis, un jour, Eve a convaincu son<br />
<strong>com</strong>pagnon Adam <strong>de</strong> manger le fruit <strong>de</strong> l’arbre <strong>de</strong> la connaissance, et ont été chassés du<br />
paradis par Dieu, qui leur a également interdit <strong>de</strong> manger à l’arbre <strong>de</strong> l’immortalité.<br />
Presque 2000 ans avant la rédaction <strong>de</strong> l'Ancien Testament, on trouve dans <strong>de</strong>s légen<strong>de</strong>s<br />
sumériennes recopiées à l'i<strong>de</strong>ntique dans la Bible :<br />
« L'origine du mal dépend <strong>de</strong> la première femme qui, induite par un serpent à désobéir au<br />
dieu créateur, convainc son <strong>com</strong>pagnon <strong>de</strong> manger le fruit <strong>de</strong> l'arbre interdit. »<br />
On peut interpréter ce récit <strong>de</strong> la façon suivante : les animaux humains vivaient tranquillement<br />
grâce à la cueillette <strong>de</strong> fruits et <strong>de</strong> racines. Comme tous les animaux, ils vivaient nus<br />
et n’avaient pas <strong>de</strong> conscience, tous leurs <strong>com</strong>portements étaient guidés par l’inconscient et<br />
les instincts. Ils faisaient partie du Tout, en <strong>com</strong>munion avec la nature.<br />
Puis, pour <strong>de</strong>s raisons sans doute liées à leurs activités, les femmes inventèrent peut-être<br />
l’élevage ou l’agriculture (Eve croque au fruit <strong>de</strong> la connaissance).<br />
<strong>Le</strong>s humains prennent soudain conscience <strong>de</strong> leur pouvoir sur la nature (sur Dieu). Ils sont<br />
alors chassés du paradis car la conscience (ou l’arbre <strong>de</strong> la connaissance) les met en décalage<br />
par rapport à la nature. Ils ne font plus partie du Tout, mais ils l’observent et tentent <strong>de</strong><br />
le <strong>com</strong>prendre.<br />
Ce serait donc grâce aux femmes que les humains sont peu à peu sortis <strong>de</strong> leur condition<br />
animale, dans laquelle ils vivaient nus, en toute « innocence » (ou méconnaissance) et <strong>de</strong><br />
leur soumission à Dieu. On peut imaginer que, pour récupérer leur autorité, les hommes<br />
aient fait <strong>de</strong> cet événement un péché capital déclenchant la colère <strong>de</strong> Dieu, qui culpabilise<br />
la femme et la maintient sous la domination masculine.<br />
Réinterprété <strong>de</strong> cette façon, ce mythe pourrait servir d’étendard au mouvement <strong>de</strong> libération<br />
<strong>de</strong> la femme.<br />
Grâce aux formidables avancées <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine voilà que l’homme se dirige à grands pas<br />
vers l’arbre <strong>de</strong> l’immortalité, Dieu le lui a interdit, mais il désobéira sans doute encore, pour<br />
laisser son esprit atteindre une maturité et une liberté totale. Si une femme vous tend un jour<br />
une pomme, ayez confiance et croquez-la ! Il ne faut pas expliquer l’homme en partant <strong>de</strong><br />
Dieu, mais expliquer Dieu en partant <strong>de</strong> l’homme.<br />
La philosophie humaniste<br />
Contrairement à la morale religieuse qui se donne <strong>com</strong>me objectif la soumission à la loi<br />
divine, la morale humaniste met l’homme et son bien-être au centre <strong>de</strong> sa réflexion éthique.<br />
C’est une théorie qui prend pour fin la personne humaine et son épanouissement. <strong>Le</strong> philo-<br />
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