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126<br />

CONFÉRENCE<br />

Cette image cosmo-organique <strong>de</strong> l’écor<strong>ce</strong> <strong>de</strong> l’arbre comparée<br />

à la sphère <strong>de</strong> feu <strong>en</strong>tourant l’air qui, lui-même, <strong>en</strong>toure la<br />

terre, et se développant à partir d’un germe (z∫짥∑») détaché<br />

<strong>de</strong> l’infini — tout <strong>ce</strong>la sera repris tout au long du Moy<strong>en</strong> Âge ;<br />

on aperçoit déjà le ciel con<strong>ce</strong>ntrique <strong>de</strong> Dante <strong>en</strong>tourant l’univers,<br />

et l’on est témoin <strong>de</strong> l’incrustation et <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> l’informe<br />

2c . Selon un fragm<strong>en</strong>t orphique préservé par Aristophane<br />

(Oiseaux, 690, in Orphicorum fragm<strong>en</strong>ta, p. 80), il y avait d’abord<br />

le Chaos, la Nuit, l’Érèbe et le Tartare : dans les profon<strong>de</strong>urs<br />

<strong>de</strong> l’Érèbe, la Nuit <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dra un œuf duquel Éros est sorti :<br />

<strong>ce</strong>lui-ci s’unit au Chaos près du Tartare, et <strong>de</strong>vint l’ancêtre <strong>de</strong> la<br />

ra<strong>ce</strong> humaine aspirant à la lumière — si l’univers est un œuf 3 ,sa<br />

coquille serait alors la limite céleste <strong>de</strong> l’univers, et la terre <strong>en</strong><br />

tant que son <strong>ce</strong>ntre serait le jaune <strong>de</strong> l’œuf 4 .<br />

La théorie selon laquelle l’espa<strong>ce</strong> est rempli d’un flui<strong>de</strong> est<br />

anci<strong>en</strong>ne : pour Héraclite, l’espa<strong>ce</strong> (ou <strong>ce</strong> qui le remplit) 5 équivalait<br />

au feu, à une sorte d’éther. Posidonius p<strong>en</strong>sait que le<br />

√|ƒ§Ä¤∑μ était rempli d’un flui<strong>de</strong> spirituel qui s’insinuait <strong>en</strong><br />

l’homme et lui apportait la connaissan<strong>ce</strong> : un débor<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t du<br />

macrocosme dans le microcosme (Reinhardt, Sympathie<br />

und Kosmos, p. 698). Les matérialistes <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> hellénistique<br />

i<strong>de</strong>ntifiai<strong>en</strong>t <strong>ce</strong>t éther ar<strong>de</strong>nt à la chaleur vitale d’Aristote, et postulai<strong>en</strong>t<br />

un flui<strong>de</strong> vital qui pénétrait toutes choses. Le néoplatonici<strong>en</strong><br />

Proclus décrivait l’espa<strong>ce</strong> comme une substan<strong>ce</strong> corporelle<br />

animée qui, à travers la for<strong>ce</strong> pénétrante <strong>de</strong> l’air, s’infuse dans<br />

la matière (cf. G. K. Chalmers, PMLA, LII, 1031). Athénée considérait<br />

le √Ä¥√…∑μ «…∑§¤|±∑μ (la quintess<strong>en</strong><strong>ce</strong>) comme …ª {§ï≤∑μ<br />

{§d √cμ…›μ √μ|◊¥` Ã⁄ı ∑‘ …d √cμ…` «υμĤ|«¢`§ ≤`® {§∑§≤|±«¢`§,<br />

quelque chose appar<strong>en</strong>té à la Weltseele. Anaximène croyait que<br />

« puisque l’âme est un être aéri<strong>en</strong> qui est au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> nous, le<br />

souffle et l’air <strong>en</strong><strong>ce</strong>rcl<strong>en</strong>t le cosmos tout <strong>en</strong>tier ». Au sujet <strong>de</strong><br />

la « divinité gouvernante » <strong>de</strong> l’air et <strong>de</strong> l’âme, voir H. Kels<strong>en</strong>,<br />

The Journal of Unified Sci<strong>en</strong><strong>ce</strong>,VIII, 74.<br />

On doit rappeler que pour les Grecs, et même pour les

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