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128<br />

CONFÉRENCE<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> laquelle le ne plus ultra <strong>de</strong> la cosmologie aristotélici<strong>en</strong>ne<br />

érige <strong>de</strong>vant nous un verbot<strong>en</strong> ! 9 (cf. Aristote, Physique,IV,<br />

5-7, cité par E. Cassirer, Individuum und Kosmos in <strong>de</strong>r Philosophie<br />

<strong>de</strong>r R<strong>en</strong>aissan<strong>ce</strong>, 1927, p. 191). Dans le même s<strong>en</strong>s, O. Hamelin<br />

écrit dans Le système d’Aristote, 1931, p. 290:<br />

L’espa<strong>ce</strong>, avons-nous dit, est « comme un vase ». C’est là une<br />

métaphore sans doute, mais si juste qu’elle exprime adéquatem<strong>en</strong>t<br />

la nature <strong>de</strong> l’espa<strong>ce</strong>, à l’ex<strong>ce</strong>ption d’un seul trait. Un vase se<br />

transporte, l’espa<strong>ce</strong> non : un vase, c’est un lieu transportable ; l’espa<strong>ce</strong><br />

est un vase qu’on ne peut mouvoir. Il n’y a qu’à traduire <strong>ce</strong>tte<br />

image <strong>en</strong> termes abstraits pour obt<strong>en</strong>ir la définition cherchée :<br />

« L’espa<strong>ce</strong> est la limite immobile et immédiate du cont<strong>en</strong>ant ». La<br />

proposition que <strong>ce</strong>tte limite est immédiate veut dire qu’elle <strong>en</strong>veloppe<br />

sans aucun intermédiaire le cont<strong>en</strong>u. Il faut bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre<br />

d’ailleurs que la limite, ainsi caractérisée, du cont<strong>en</strong>ant<br />

est contiguë («υμ|¤∫¥|μ∑μ) et non pas continue («υμ|¤Ä») avec <strong>ce</strong>lle<br />

du cont<strong>en</strong>u. Il ne peut y avoir ici continuité : il faut que le cont<strong>en</strong>ant<br />

et le cont<strong>en</strong>u soi<strong>en</strong>t séparés l’un <strong>de</strong> l’autre, autrem<strong>en</strong>t il n’y<br />

aurait pas rapport <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u à cont<strong>en</strong>ant, mais <strong>de</strong> partie à tout.<br />

Mais, si la continuité est, comme nous le savons, une i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong><br />

limite, la contiguïté est simplem<strong>en</strong>t une coïnci<strong>de</strong>n<strong>ce</strong> <strong>de</strong> limites, et<br />

la coïnci<strong>de</strong>n<strong>ce</strong> n’empêche pas la dualité.<br />

Ailleurs, Aristote écrit que chaque objet a son …∫√∑» naturel<br />

et particulier : la chute à terre d’un objet lourd, <strong>de</strong> même que le<br />

mouvem<strong>en</strong>t vers le haut d’un objet léger, est le mouvem<strong>en</strong>t<br />

naturel vers sa pla<strong>ce</strong> naturelle. Ici, on a l’idée <strong>de</strong> la « pla<strong>ce</strong> (naturelle)<br />

<strong>de</strong> quelque chose » — l’ancêtre du (mi)lieu <strong>de</strong> quelqu’un* —<br />

qui rejoint l’idée du √|ƒ§Ä¤∑μ 10 .<br />

Combi<strong>en</strong> <strong>en</strong>richissant et révélateur <strong>de</strong> la p<strong>en</strong>sée grecque est<br />

le terme <strong>de</strong> √|ƒ§Ä¤∑μ : il illustre la capacité <strong>de</strong>s Grecs à con<strong>ce</strong>voir,<br />

non pas une abstraction « froi<strong>de</strong> » mais « chau<strong>de</strong> » : une abstraction<br />

visible [visualized] qui n’a pas coupé ses li<strong>en</strong>s avec la vie,

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