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LEO SPITZER<br />

173<br />

grec dans le <strong>texte</strong> latin) : les manques du latin ne l’ont pas empêché <strong>de</strong><br />

faire <strong>de</strong> la philosophie ! Et peut-on dire que l’Angleterre a échoué à<br />

produire <strong>de</strong>s philosophes, alors que sa langue manque ouvertem<strong>en</strong>t<br />

d’une forme spéciale pour le neutre ? (Le volume <strong>de</strong> R. Otto, Das Heilige,<br />

<strong>de</strong>vait être traduit <strong>en</strong> anglais par « The I<strong>de</strong>a of the Holy » [« L’Idée<br />

<strong>de</strong> sacré »] — une traduction éminemm<strong>en</strong>t appropriée, me semble-t-il.)<br />

Ou bi<strong>en</strong>, à l’inverse, puisque l’espagnol — seul parmi les langues<br />

romanes — possè<strong>de</strong> une forme particulière d’abstractions adjectivales<br />

(lo hermoso, correspondant à …ª ≤`≥ªμ = das Schöne), il <strong>de</strong>vrait s’<strong>en</strong>suivre,<br />

selon la même logique, que l’Espagne ait <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré les plus<br />

grands philosophes <strong>de</strong> tous les pays romans. Et pourquoi <strong>ce</strong>s Allemands<br />

patriotes ne m<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t-ils pas le neutre dans les langues<br />

slaves ?<br />

22 Le Professeur Migliorini a attiré mon att<strong>en</strong>tion sur un autre exemple<br />

important d’un ambi<strong>en</strong>te substantivé qui, <strong>ce</strong>p<strong>en</strong>dant, ne r<strong>en</strong>voie pas à la<br />

physique comme le faisait le terme <strong>de</strong> Galilée : dans un <strong>texte</strong> <strong>de</strong> 1634<br />

(que je suis incapable d’auth<strong>en</strong>tifier ici), <strong>ce</strong>lui d’un <strong>ce</strong>rtain Villani,<br />

Ragionam<strong>en</strong>to sulla poesia giocosa (p. 100), on trouve ambi<strong>en</strong>te dans le<br />

s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> « involucro corporeo » — « forme corporelle » : « Quando un<br />

feli<strong>ce</strong> ambi<strong>en</strong>te qualificherà un’altro corpo simigliantem<strong>en</strong>te a quello<br />

<strong>de</strong>l gran Marone ».<br />

23 Cf. la traduction par Mme du Chatelet <strong>de</strong>s Principia mathematica <strong>de</strong><br />

Newton, citée par Brunot, Histoire <strong>de</strong> la langue française, VI, 1-2, p. 558 :<br />

« Les corps ambiants sont à <strong>ce</strong>ux qu’ils conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, comme toutes les parties<br />

extérieures d’un corps sont à toutes les parties intérieures, ou<br />

comme l’écor<strong>ce</strong> est au noyau » : Mme du Chatelet ne disposait pas <strong>de</strong><br />

l’opposition ambi<strong>en</strong>te-ambito dont Galilée disposait.<br />

23 Cette interprétation, telle qu’elle a été publiée dans la première<br />

version, peut paraître trop insister sur l’aspect <strong>de</strong> la seule continuité<br />

lexicologique : le Professeur Olschki, dans la réfutation <strong>de</strong> mon hypothèse<br />

(Philosophical Review, LII, 355), a insisté à juste titre sur la nouvelle<br />

ori<strong>en</strong>tation sci<strong>en</strong>tifique <strong>de</strong> la mécanique <strong>de</strong> Galilée : « <strong>ce</strong> mot<br />

[ambi<strong>en</strong>te] n’apparaît jamais dans les <strong>texte</strong>s philosophiques ou sci<strong>en</strong>tifiques<br />

médiévaux, ni dans leurs traductions. Il a été <strong>de</strong> toute évi<strong>de</strong>n<strong>ce</strong><br />

inv<strong>en</strong>té par Galilée comme [sic !] un √|ƒ§Ä¤∑μ, un mot qui

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