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Grave%20sur%20Chrome%20-%20William%20Gibson.pdf

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accordéons de sorties d’imprimante posés en vrac sur une<br />

étagère de contre-plaqué. Deke aperçut, derrière, un alignement<br />

régulier de petites consoles, austères, d’allure coûteuse. Travail<br />

maison. « Ce que j’ai là, c’est du sérieux. Traitement d’image.<br />

Ici, mon module de balayage rapide. Là, un analyseur de<br />

fonction bi-univoque de carte cérébrale. » Elle chantonnait les<br />

noms comme une litanie. « Stabilisateur de scintillement<br />

quantique. Banc de montage de programmes. Assembleur<br />

d’images…<br />

— T’as besoin de tout ce fourbi pour fabriquer une petite<br />

flamme ?<br />

— Je veux. Tout ça, c’est de l’équipement de pointe, du matos<br />

professionnel de flugiciel projectif. Ça a des années d’avance sur<br />

tout ce que t’as pu voir.<br />

— Eh, fit-il, tu connais quelque chose au SPAD & FOKKER ? »<br />

Elle éclata de rire. Et puis, parce qu’il sentait le moment<br />

propice, il s’avança pour lui prendre la main.<br />

« T’avise pas de me toucher, enculé, t’avise jamais de faire<br />

ça ! », hurla Nancy et sa tête vint cogner le mur, où elle s’était<br />

plaquée, livide et tremblante de terreur.<br />

« D’accord ! » Il leva les mains. D’accord ! Je m’approche<br />

plus d’un poil. Ça te va ? »<br />

Elle tremblait devant lui. Les yeux agrandis, sans ciller ; il vit<br />

les larmes monter au pli des paupières, rouler sur ses joues<br />

couleur de cendre. Finalement, elle hocha la tête. « Eh, Deke,<br />

désolée. J’aurais dû te prévenir.<br />

— Me prévenir de quoi ? » Mais il avait un horrible<br />

pressentiment… savait déjà. Cette façon de se tenir la tête. Cette<br />

manière faiblement spasmodique qu’elle avait d’ouvrir et de<br />

fermer les mains. « T’as un blocage mental, toi aussi.<br />

— Ouais. » Elle ferma les yeux. « C’est une ceinture de<br />

chasteté. Payée par mes connards de parents. Si bien que je ne<br />

peux supporter qu’on me touche ou même qu’on soit trop<br />

près. » Les yeux se rouvrirent, aveuglés par la haine. « Je ne fais<br />

même plus rien du tout. Rien de rien. Mais ils ont tous les deux<br />

un boulot et ils bandent tellement de me voir faire une carrière<br />

qu’ils en pissent même plus droit. Ils ont trop peur que je<br />

néglige mes études si jamais je me trouvais, tu vois, tentée par le<br />

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