JUGEMENT DU TRIBUNAL CORRECTIONNEL Chambre 7 22 juillet ...
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Selon l'expertise, les différents rapports émis par A. lors de la période sous revue avaient<br />
néanmoins conclu que le niveau des provisions existantes à la BCGE était satisfaisant et<br />
suffisant, sur la base des analyses effectuées par ses soins, des informations disponibles et de<br />
la situation économique du canton de Genève à la fin de la période (9'000'180).<br />
Appréciation de la méthode<br />
S'agissant de leur appréciation de la procédure décrite ci-avant, les experts ont tout d'abord<br />
relevé que l'ampleur des travaux effectués par A. était considérable, même si cela constituait<br />
surtout, à leurs yeux, un indice majeur de ce que le réviseur externe estimait ne pas être en<br />
mesure de s'appuyer sur le système de contrôle interne ni sur les procédures de la Banque<br />
(9'000'170).<br />
Ils ont également estimé que, alors que la méthode utilisée était celle du sondage, A. n'avait<br />
pas procédé à une extrapolation, nécessaire, du besoin de provisions à l'ensemble du<br />
portefeuille de la Banque à partir des résultats du sondage. Les experts ont rappelé, à ce sujet,<br />
que le rapport de solvabilité permettait uniquement de déterminer le besoin de provisions pour<br />
les débiteurs spécifiquement mentionnés dans ledit document. Le résultat de cette<br />
extrapolation à l'ensemble des positions de la Banque devait ensuite être comparé avec le<br />
montant des provisions figurant en comptabilité. Ces exercices devaient être documentés dans<br />
les notes de travail de l'organe de révision. À cet égard, les experts n'avaient pas constaté la<br />
présence d'éléments permettant de justifier la provision figurant au bilan de la BCGE à partir<br />
du sondage effectué, que ce fût dans les rapports établis ou dans les notes de travail. Il leur<br />
apparaissait par ailleurs difficilement plausible que les chiffres découlant d'une extrapolation<br />
pussent conclure au caractère suffisant des provisions comptabilisées, par rapport aux besoins<br />
de l'établissement (9'000'175 et 9'000'183).<br />
S'agissant ensuite des différences entre les montants retenus par le réviseur dans ses papiers<br />
de travail et les chiffres définitifs mentionnés dans les rapports de solvabilité, les experts les<br />
ont jugées considérables, étant précisé que lesdites différences se sont encore creusées au<br />
cours des exercices. Selon leur opinion, les différentes indications et informations présentées<br />
par la Banque auraient dû conduire à des audits complémentaires, ce au vu de la matérialité<br />
des montants concernés (9'000'179).<br />
Le rapport d'expertise rappelle également que les notes de révision devaient être claires et<br />
simples, de manière à ce qu'un tiers n'ayant pas participé aux vérifications pût porter un<br />
jugement sur la planification, l'exécution et le résultat des travaux de révision. L'absence de<br />
documentation permettant de justifier les modifications entre les papiers de travail des<br />
réviseurs et le rapport définitivement émis n'était pas conforme au référentiel, ce en particulier<br />
lorsque la chaîne des documents n'était pas retrouvée de manière systématique pour<br />
l'ensemble des exercices sous revue (9'000'180).<br />
Il était encore relevé que, dans la mesure où les chiffres présentés dans le rapport de<br />
solvabilité et ceux portant sur les plus grandes positions de la Banque se référaient à des<br />
engagements au 31 août, respectivement au 31 <strong>juillet</strong>, les experts n'avaient pu obtenir<br />
l'assurance qu'une mise à jour systématique des positions au 31 décembre avait été effectuée<br />
P/3409/2001