JUGEMENT DU TRIBUNAL CORRECTIONNEL Chambre 7 22 juillet ...
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1999 et au-delà; ce que le Secrétariat de la CFB a justement constaté fin 1999 - début 2000,<br />
en relevant que la conjoncture s'était améliorée cette année-là, et que les difficultés<br />
rencontrées par la Banque devaient nécessairement trouver leur origine plus loin dans le<br />
temps (déclaration F.T., procès-verbal des débats, 4 <strong>juillet</strong> 2011, p. 3; voir aussi 2'005'263,<br />
2'005'5<strong>22</strong> s, not. 2'005'528, 2'005'543 = 7'<strong>22</strong>1'020, et surtout 7'<strong>22</strong>1'055).<br />
4.3.1.2 Il est ensuite reproché aux prévenus le non-amortissement des créances<br />
irrécouvrables, ou non-valeurs. Cela étant, l'acte d'accusation prend en compte que lesdites<br />
créances étaient intégralement provisionnées, notamment en mentionnant qu'elles ne devaient<br />
plus figurer au bilan et que les provisions y relatives devaient être dissoutes (pp. 11, 28, 47,<br />
102, 118, 136, 191, 208 et <strong>22</strong>7). Ceci correspond notamment aux déclarations faites par F.<br />
(2'003'883).<br />
Dans leur conclusion sur ce point, les experts relèvent qu'un tel non-amortissement<br />
contrevient (seulement) au principe de clarté, et que cette situation n'a pas d'impact sur le<br />
résultat, mais donne une image plus flatteuse des comptes de la Banque car le ratio créances /<br />
provisions s'en trouve ainsi amélioré (9'000'271).<br />
Force est de constater qu'il s'agit donc d'un embellissement qui ne cache pas en soi des<br />
opérations économiques simulées. Ces inscriptions reposent en outre sur un fondement<br />
juridique, puisque les créances existent bel et bien, quand bien même elles sont intégralement<br />
compromises, et que cette dernière constatation est prise en compte par un provisionnement<br />
intégral, étant précisé que le choix de cette solution, longuement discuté à l'instruction (cf.<br />
not. 2'003'708; 2'005'208; 2'005'391; 2'015'214), nécessitait pour la Banque d'y consacrer des<br />
fonds propres supplémentaires à raison de 2 % du montant des créances en cause (2'017'563).<br />
Le Tribunal en conclut qu'il s'agit, conformément à la jurisprudence et à la doctrine rappelée<br />
ci-dessus au cons. 4.2.1.1, d'un window dressing non punissable.<br />
4.3.1.3 S'agissant de l'absence de provisionnement des «portages» (soit la mise en place,<br />
selon la terminologie variée utilisée au cours de l'instruction préparatoire, de sociétés de prêt<br />
partiaire ou d'entités de mise en valeur), l'expertise judiciaire retient que «les crédits octroyés<br />
aux sociétés de portage étaient surévalués. Selon l’opinion de la Banque, ces crédits ne<br />
supportaient pas de risque de capital, ce qui n’est économiquement pas défendable. La<br />
Banque n’actualise pas ses provisions pour ramener la valeur de ses crédits à la valeur de<br />
marché des immeubles des sociétés de portage, ce qui a comme conséquence une<br />
surévaluation des crédits concernés. Le manque de provisions mène en outre à une<br />
surévaluation des fonds propres de la Banque» (9'000'253); ce qui conduit à «la présentation<br />
d’un résultat et de fonds propres surévalués» (9'000'254; cf. aussi les points 2.3.3.2.1,<br />
2.3.3.2.3, 2.3.3.2.4, et 2.3.3.4 du rapport d'expertise, respectivement 9'000'256, 9'000'257,<br />
9'000'258 et 9'000'262).<br />
Ces conclusions n'apparaissent pas en contradiction avec le référentiel présenté par les<br />
experts, ni avec les éléments du dossier, si bien que le Tribunal retiendra que les comptes<br />
1996, 1997 et 1998, de même que les rapports de révision statutaires correspondants, ne<br />
reflétaient pas la vérité sur ce point.<br />
P/3409/2001